Corps démembré et brûlé en Aveyron : le terrifiant scénario de l'horreur dévoilé

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  • Me Amandine Julien, dont la cliente demande sa libération.
    Me Amandine Julien, dont la cliente demande sa libération. MIDI LIBRE - F.B
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François Barrère

Trois personnes sont incarcérées pour avoir démembré le corps de leur victime à Coupiac, à la fin du mois de janvier 2023.

Comment et pourquoi est mort le 28 janvier dernier Georges Meichler, ce sexagénaire surnommé Diego, qui vivait seul dans une maison isolée de Brasc, dans le Sud Aveyron ? L’enquête menée par les gendarmes, qui a permis l’incarcération le 12 février à Montpellier de trois suspects pour "séquestration suivie de mort et recel de cadavre" est loin d’avoir abouti.

Deux scénarios s'opposent

Mais selon nos informations, deux scénarios s’opposent. Le premier découle des aveux passés par Philippe S., 67 ans, un habitant de Camarès et ancien boucher, qui a avoué être à l’origine de sa mort, en expliquant l’avoir poussé des deux mains lors d’une dispute, provoquant une chute qui aurait été mortelle.

L’autre, tout aussi sujet à caution, résulte du récit du second mis en examen, Loup B., un fossoyeur de 32 ans : lui raconte avoir été conduit par Philippe chez la victime, et incité à "lui faire une blague" en lui attachant les pieds et les mains, alors qu’il était malade et alité. En revenant sur place, le lendemain, ils auraient constaté son décès.

Deux versions que rien ne peut pour l’instant confirmer, face à l’incroyable application mise ensuite à faire disparaître toute trace du cadavre, avec une indéniable barbarie. Au stade actuel de l’enquête, il semble que Philippe S. soit allé récupérer chez lui une feuille de boucher, avant de revenir à Coupiac et d’y entamer sa macabre besogne, qu’il a racontée en détail pendant sa garde à vue, après quelques précautions oratoires : "Ça va être difficile à entendre, je ne sais pas si je vais trouver les mots."

"Il semble qu’il a d’abord vidé les viscères qu’il a fait griller dans le poêle à charbon du domicile de la victime, avant de découper le corps et d’en placer les morceaux dans plusieurs sacs à gravats", explique une source proche de l’enquête.

De la chair et des légumes dans de l’eau bouillante

Ensuite, aidé de Loup B., qui jure ne pas avoir participé au dépeçage, ils auraient transporté les restes sur un terrain isolé de Coupiac, lui appartenant, sur lequel il avait l’habitude de se retrouver pour bivouaquer avec des amis. Là, ils auraient constitué deux bûchers différents, sur lequel ils auraient fait brûler pendant de longues heures les restes du corps de leur victime.

Détails sordides, évoqués ce mardi 28 février à la cour d’appel de Montpellier, où Nathalie K., la compagne de Philippe S. a demandé sa libération : "Certains morceaux du corps auraient été jetés dans de l’eau en train de bouillir sur un trépied". L’avocate générale est atterrée : "Il aurait jeté des morceaux de chair dans de l’eau en train de bouillir, auxquels il aurait rajouté des légumes, cela me fait froid dans le dos."

Philippe S. a assuré aux gendarmes "qu’il ne reste rien du corps hormis un ou deux morceaux de la boîte crânienne qu’il a éparpillés sur le terrain en priant". L’homme, tout comme son comparse fossoyeur, auraient déjà voyagé au Népal, et assurent avoir ainsi voulu "exécuter les dernières volontés de la victime, qui souhaitait être incinérée".

"C'est un dossier horrible"

Les gendarmes ont saisi sur le terrain un évier, des casseroles et des couteaux, sur lesquels flottait un fort parfum d’eau de Javel. "Nathalie K. n’a jamais reconnu une quelconque implication dans cette séquestration ou ce recel de cadavre, elle ne s’est jamais trouvée à côté de ces feux, elle n’est réellement pas impliquée", assure Me Amandine Julien, son avocate.

"C’est un dossier horrible", réplique l’avocate générale. "Cette famille ne pourra jamais faire son deuil, parce qu’il ne reste rien de ce corps." Décision ce jeudi 2 mars.

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