Noël Le Graët : dérapages, enquête pour harcèlement... Le président de la FFF annonce sa démission

  • Le président de la FFF, Noël Le Graët, devrait annoncer sa démission ce mardi.
    Le président de la FFF, Noël Le Graët, devrait annoncer sa démission ce mardi. FFF -
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Nicolas Drusian avec Reuters

Lors du comité éxécutif de ce mardi, Noël Le Graët a annoncé sa démission.

MISE A JOUR : Noël Le Graët a bien annoncé sa démission de la tête de la FFF ce mardi. L'homme d'affaires de 81 ans met fin à une carrière de onze mandats, une page se tourne dans le monde du football ftançais.

Fragilisé depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française de football (FFF) convoque son comité exécutif ce mardi 28 février 2023 à Paris, une réunion de crise en forme d'épilogue pour le dirigeant breton après onze ans de mandat.

Au siège de la "3F", une large page du football français est en passe de se tourner avec le départ probable de l'homme d'affaires de 81 ans, rattrapé par les accusations de harcèlement, une mission d'audit accablante et plusieurs dérapages. Le caractère imprévisible et insondable du "Menhir" du foot français laisse planer un léger doute sur ses intentions précises lors de ce "Comex", mais en son sein, tous semblent persuadés qu'il s'apprête enfin à passer la main.

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"Il ne faut pas tirer de conclusions avant la réunion. Il va s'exprimer tout à l'heure. La fédération est très bien gérée, on fera un bilan global une fois qu'on aura tous les éléments", a affirmé le président de Lyon et membre du Comité exécutif Jean-Michel Aulas à son arrivée à la FFF, mardi matin. Le Graët "sait que la pression est terrible. Je pense qu'il prendra ses responsabilités comme il l'a toujours fait", assure à l'AFP un autre membre de ce "gouvernement" du foot français, tandis que deux de ses collègues interrogés évaluent à "99%" les chances de voir le dirigeant s'effacer.

Autour de la table, les membres du Comité exécutif seraient soulagés de voir leur président céder sa place de lui-même, après plusieurs mois de turbulences.

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Enquête pour harcèlement

Le rapport d'audit de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), rendu le 15 février, a en effet limité la marge de manoeuvre du Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour qui "le statu quo est impossible".

Selon les inspecteurs, Le Graët "ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", compte tenu notamment de son "comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes". "NLG" est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel. Le Breton a démenti toutes les accusations de harcèlement et dénoncé une mission d'audit "biaisée" mais il doit désormais se rendre à l'évidence: son "Comex", autrefois si fidèle, ne le soutient plus.

S'il s'en va, le vice-président Philippe Diallo gardera les rênes jusqu'à l'Assemblée fédérale du mois de juin et plusieurs sources internes le verraient même prolonger son intérim au-delà. Si Le Graët s'accroche toujours, en revanche, il s'exposera à plusieurs scénarios d'éviction.

Diacre fragilisée

Le premier scénario impliquerait une vague de démissions au sein du "Comex", en vue de provoquer de nouvelles élections. Il faudrait pour cela que la moitié de ses quatorze membres quittent le navire, selon les statuts, mais tous ne semblent pas prêts à "payer pour les dérives d'un seul". Le président de la Ligue de Paris-Île-de-France, Jamel Sandjak, a déjà démissionné ces derniers jours. Il ne manque donc plus que six défections pour renverser la table.

L'hypothèse d'une procédure disciplinaire lancée en interne à l'encontre de Le Graët est également évoquée. Elle pourrait aboutir à une "radiation", un dispositif statutaire. Quant à la Haute autorité du football (HAF), organe de contrôle, elle a fait appel depuis dix jours à un avocat spécialisé "pour préparer l'éventualité d'une convocation d'une Assemblée Fédérale" élective, un "procédé qui n'est plus à exclure", selon le procès-verbal de sa réunion du 16 février.

Au coeur de ces débats, l'état-major de la "Fédé" devra aussi se positionner sur un cas très inflammable, celui de l'équipe de France féminine et de sa sélectionneuse Corinne Diacre, fragilisée après la mise en retrait de ses trois joueuses phares Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui critiquent son management.

A cinq mois de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août), la crise est insoluble. Donner raison aux joueuses en écartant Diacre reviendrait à leur donner le pouvoir, une dangereuse jurisprudence. Mais l'inaction face à une fronde inédite réduirait sans doute à néant les chances de titre en Océanie... M. Aulas, responsable du foot féminin au "Comex", a en tout cas choisi son camp. "Cela me paraît difficile objectivement de lutter contre" l'avis des joueuses, explique-t-il à L'Equipe. Le "Comex" suivra-t-il cet avis ?

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