Ozempic : pourquoi les autorités sanitaires tirent la sonnette d'alarme sur "l'astuce minceur" en vogue sur TikTok

  • A l’origine, l’Ozempic est un antidiabétique destiné aux personnes atteintes d’un diabète de type 2.
    A l’origine, l’Ozempic est un antidiabétique destiné aux personnes atteintes d’un diabète de type 2. Illustration Centre Presse Aveyron
Publié le
Hervé Garric

La dernière "pilule minceur" en vogue sur TikTok pousse les utilisateurs à prendre de l'Ozempic, un antidiabétique, dont l’un des effets est la perte de poids. Pourtant, la prise de ce médicament ne serait pas sans danger.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte son utilisation détournée.
 

Une nouvelle astuce minceur dangereuse a vu le jour sur TikTok. Un médicament est mis en avant ces derniers temps pour ses propriétés amincissantes.

Sur le réseau social privilégié des jeunes, des influenceurs suggèrent depuis plusieurs mois à leur communauté de s’injecter de l’Ozempic un médicament prescrit dans le traitement des diabètes de type 2, afin de perdre rapidement du poids. Un usage détourné qui n’est pas sans danger.

Des risques pour la santé

Le dictionnaire médical Vidal explique effectivement qu’en plus de la perte de poids liée à leur effet coupe-faim, ce médicament présente comme autres effets indésirables des nausées, des troubles intestinaux, des vertiges, une accélération du rythme cardiaque et une atteinte au pancréas.

En prime explique le site d’information santé "allodocteurs.fr", le sémaglutide "ralentit la vidange de l’estomac, diminuant de fait l’appétit et engendrant des pertes de poids importantes, de l’ordre de 10 % en un an".

Et c’est ce qui inquiète l’ANSM, qui a publié un communiqué, ce mercredi 1er mars 2023. Ce médicament est devenu un phénomène de mode, le mot-clé #Ozempic se retrouvant en tendance sur Tik Tok.

Et, pour perdre encore plus de poids, certains augmenteraient les doses de ces médicaments, ce qui vient multiplier les effets indésirables.

⚠️Usage détourné de #Ozempic (sémaglutide) pour perdre du poids :
✔️Nous rappelons avec @Assur_Maladie que l'Ozempic doit être réservé aux personnes ayant un #diabète de type 2 insuffisamment contrôlé

?Informations pour les #médecins et #pharmaciens : https://t.co/P0UdDKMXZb pic.twitter.com/aJ4pSfA2RC

— ANSM (@ansm) March 1, 2023

Des pénuries

La promotion de ce médicament sur les réseaux sociaux a en plus provoqué des pénuries dans certains pays. C’est notamment le cas aux États-Unis ou en Australie, où l’Ozempic devrait rester indisponible jusqu’en avril 2023.

Jean-François Thébau, vice-président de la Fédération française des diabétiques, s’est ainsi inquiété auprès de nos confrères qu’une telle situation se produise en France. Bien qu’à ce jour, "les détournements semblent limités selon les données disponibles", l’ANSM rappelle fermement les règles. L’agence craint elle aussi qu’en détournant ce médicament, les faux malades créent ainsi une pénurie et en privent les vrais diabétiques. 

Environ 600 000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1 dont 215 000 patients la spécialité Ozempic, sur la période du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022. Selon l'Assurance Maladie, "Parmi ces patients, 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques".

L’ANSM demande ainsi aux pharmaciens de signaler toutes les ordonnances suspectes, y compris celles émanant d’une plateforme ou application de téléconsultation (falsification, ajout d’un médicament, fautes d’orthographe, anomalies, etc.) ou refuser une délivrance en cas de doute.

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