Boussac. Rencontre : parler de la guerre d’Espagne et de ses conséquences pour ne pas oublier

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  • Pour Jean Vaz, parler de cette période tragique permet de ne pas oublier.
    Pour Jean Vaz, parler de cette période tragique permet de ne pas oublier.
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CORRESPONDANT

Jean Vaz de l’association "Mémoria andando", qui perpétue la mémoire de la guerre d’Espagne et des conséquences qu’elle a eue sur les milliers de réfugiés (500 000), est venu présenter cette douloureuse page de l’histoire espagnole à la salle des fêtes. Une histoire qui est venue par voie de conséquence une page de l’histoire française. C’est avec une grande éloquence et un talent d’historien, même s’il se défend d’en être un, qu’il a évoqué avec force détails la chronologie de ce conflit qui a fait plusieurs milliers de victimes.

Ce fut tout d’abord la mise en place de la deuxième République qui aspirait à faire évoluer la société vers un mouvement progressiste avec plus d’égalités et de libertés, bafouées par le régime précédent (enseignement, droit des femmes entre autres). Cet espoir fut malheureusement annihilé par Franco et ses troupes. Repoussés par ces forces disproportionnées, les républicains furent littéralement chassés de leur pays et de Catalogne, n’ayant d’autre choix que la fuite les entraînant sur les routes vers les Pyrénées et la France. Ce fut La Retirade et l’isolation dans les camps du Languedoc : Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien, Le Barcarès, Bram, Agde, Septfonds, Gurs, Le Vernet, Rieucros, Collioure… Ces camps, appelés de concentration par les préfets en place, peuvent choquer car souvent associés à l’extermination. Les conditions de vie y étaient plus que précaires et les autorités françaises d’alors n’étaient guère prédisposées à un quelconque secours. Malgré cela ces réfugiés, imprégnés de leurs valeurs de justice et de paix, apportèrent leur précieuse contribution par leur engagement dans les maquis pour la libération de la France ainsi que dans le secteur économique (agricole, industriel, mines, barrages, etc.) Comme l’a si bien dit Jean Ferrat dans une de ses chansons culte : "Le sang sèche vite en rentrant dans l’Histoire". C’est bien pour contrer cet état de fait et une volonté de tourner la page que Jean Vaz a bien insisté sur une nécessité inaltérable de continuer à parler encore et encore de cette période trouble afin que les coupables de ces cruautés ne bénéficient pas à vie de leur statut d’impunité. Après la diffusion d’un très bon documentaire sur ce sujet, une discussion s’est ensuivie avec plusieurs témoignages de vécus sur cette période. Si seulement ces drames passés pouvaient servir d’exemple pour l’histoire contemporaine ?

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