Retraites : ce que l'on sait du CDI senior proposé par les sénateurs LR pour les plus de 60 ans ?

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    Laurent Burgoa et les sénateurs LR veulent soutenir l'emploi des seniors. Midi Libre - Alexis Bethune
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Richard Gougis

Le Sénat examine le texte de la réforme des retraites à partir de ce jeudi 2 mars. Parmi les amendements proposés par le groupe LR, un CDI visant à valoriser et favoriser l'emploi des seniors. 

La réforme des retraites qui a fait grand bruit à l'Assemblée nationale sans vote final, arrive devant le Sénat ce jeudi 2 mars. La majorité LR et centriste, favorable au report de l'âge légal de 62 à 64 ans, devrait permettre au texte d'être voté dans le Palais du Luxembourg. Mais pas sans conditions.

De nombreux amendements ont été déposés, notamment par les députés Les Républicains, qui veulent valoriser l'emploi des seniors pour que l'allongement de la vie professionnelle puisse fonctionner dans les faits.

Missions de fin de carrière comme du tutorat

Ils sont opposés à un index senior obligatoire pour responsabiliser les entreprises de plus 50 salariés dans l'emploi des 55 ans et plus et proposent  un CDI senior pour aider les chômeurs en fin de carrière à revenir à l'emploi et aider à y maintenir ceux des secteurs pénibles.

Ce CDI permettrait de confier aux seniors de 60 ans ou plus des missions de fin de carrière comme de l'encadrement de jeunes, sur une part de temps de travail qui pourrait aller jusqu'à 20%. Ce contrat serait assorti d'une exonération de cotisations familles pour les employeurs.

"Nous ne sommes pas favorables à l'index senior qui pénaliserait les entreprises, explique Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard. Ce CDI serait au contraire valorisant pour le salarié et pour l'entreprise, en apportant une plus-value." 

Baisses de charges peu incitatives

Les sénateurs de gauche y sont opposés. "De la même façon que le CPE était un CDI au rabais pour les jeunes, ce CDI senior ne serait absolument pas valorisant pour des personnes qui sont à l'apogée de leur expérience, explique Hussein Bourgi. Nous ne voulons pas qu'il y ait trois catégories de salariés, les jeunes en formation, les contrats les plus nobles et des CDI au rabais pour les seniors."

L'autre objection avancée par le sénateur de l'Hérault est d'ordre budgétaire : "Exonérer de la branche famille, c'est réduire les cotisations qui alimentent les minima sociaux comme l'allocation adulte handicapé."

Le Medef se réunissait jeudi soir pour se positionner sur ce projet car l'exonération (autour de 4% des charges) est jugée insuffisante. "C'est déjà une belle démarche, insiste Laurent Burgoa. Les PME vont jouer le jeu, j'en suis certain."

Réversion pour les couples pacsés

Hussein Bourgi a également déposé un amendement visant à faire bénéficier les couples pacsés d'une pension de réversion, ou encore à permettre aux pompiers volontaires de bénéficier de trimestres de cotisations. Tous promettent "un débat d'idées respectable sans tomber dans les bouffonneries de l'Assemblée nationale", dixit Laurent Burgoa.

"Sans esclandres, outrances ni injures mais avec la volonté d'aller dans le débat de fond pour éclairer les Français", assure Hussein Bourgi.  Les débats dureront jusqu'au 12 mars. 

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