Salon de l'agriculture : comment la race aubrac résiste à la morosité ambiante

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  • Yves Chassany, le président de l’Upra aubrac, durant la présentation des animaux qui ont participé au Concours général agricole.
    Yves Chassany, le président de l’Upra aubrac, durant la présentation des animaux qui ont participé au Concours général agricole. Centre Presse Aveyron - Philippe Henry
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Ce mercredi 1er mars, en fin d’après-midi, les seize animaux de race aubrac présentés lors du Salon de l’agriculture ont participé au Concours général agricole. À cette occasion, Yves Chassany, le président de l’Upra aubrac, rappelle que grâce au travail des éleveurs, la race aubrac se porte aujourd’hui plutôt bien malgré le contexte difficile que connaît le monde de l’élevage.

Pour les éleveurs de la race aubrac, le Concours général agricole, dont le verdict a été rendu ce mercredi 1er mars en fin d’après-midi, constitue une sorte « de bouquet final » après plusieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs mois à préparer cette venue au Salon international de l’agriculture.

"Rustiques et inscrits dans la modernité"

Derrière son micro, au centre du ring de présentation du hall 1 de la porte de Versailles, Yves Chassany, le président de l’Upra aubrac, n’a de cesse de rappeler face au public combien ces animaux sont à la fois "rustiques mais aussi parfaitement inscrits dans la modernité".

Une race qui se démarque

Après des décennies de sélection, cette race de vache emblématique d’un territoire se démarque aujourd’hui dans un contexte où l’élevage connaît une période difficile. "Le choix d’animaux productifs, capables de s’adapter à leur territoire et aux ressources qu’il leur offre nous aide à passer ce cap », affirme Yves Chassany.

On compte environ 250 000 vaches qui se répartissent sur les plateaux du Massif central mais également dans toute la France, parmi près de 5 000 élevages. Alors que dans les années 70, ses effectifs étaient au plus bas. Jusqu’à ce qu’un groupe d’éleveurs ne décide de reprendre la race en main, en l’orientant vers la production de viande tout en conservant ses qualités naturelles.

250 000 vaches, 5 000 élevages

"Nous misons sur la maîtrise du gabarit, la capacité de nos animaux à se déplacer sur de grandes surfaces pour se nourrir mais aussi à valoriser des fourrages de moins bonne qualité et en moins grande quantité", complète le président de l’Upra aubrac.

Dans un même temps, ce Salon de l’agriculture est non seulement l’occasion de présenter la race aubrac au plus grand nombre mais également de nouer des contacts auprès d’éleveurs ou de futurs exploitants désireux de se tourner vers un cheptel susceptible de "répondre aux besoins d’aujourd’hui mais également ceux de demain".

"Nous profitons également du fait que le nom de notre race soit étroitement associé à celui d’un territoire : l’Aubrac, rajoute Yves Chassany. Au Salon de l’agriculture, la plupart des gens qui se sont intéressés à nos vaches, sont venus à nous grâce à ce nom et son potentiel touristique représenté aussi par le passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle". 

Il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers et poursuivre cette rigoureuse sélection génétique

Seulement, prévient Yves Chassany, "il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers et poursuivre cette rigoureuse sélection génétique de nos animaux. Momentanément, notre race a les réponses économiques sur la productivité et les évolutions du marché lui sont plutôt favorables tant sur l’export qu’à la boucherie mais ce n’est pas suffisant pour combler la flambée des coûts de production".

Le long et patient travail de sélection se poursuit encore et toujours. D’ailleurs, tout au long de cette année, plusieurs événements viendront marquer l’actualité de l’Upra aubrac. À commencer par la fête de la transhumance, le 28 mai prochain, au départ de Saint-Chély-d’Aubrac. Un moment de convivialité mais qui permet aussi et surtout de parler de cette race de vache emblématique d’un territoire.

"Un rendez-vous qui mobilise toute la filière"

Puis, du 12 au 14 octobre, à Aumont-Aubrac, en Lozère, se tiendra le concours national de la race, qui a lieu tous les deux ans. "C’est un moment très important pour nous. Ce rendez-vous mobilise toute la filière, se félicite Yves Chassany. Nous allons aussi plancher à cette occasion sur la question du renouvellement des générations en agriculture, mais aussi poursuivre notre travail sur la sélection des animaux. Et pour cela, nous allons associer les établissements agricoles de l’Aveyron, mais également de la Lozère". 

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