Hausse prochaine des prix de l'alimentaire : alerte rouge sur le ticket de caisse ?

  • Le note du contenu du chariot va encore peser plus lourd dans les prochains mois.
    Le note du contenu du chariot va encore peser plus lourd dans les prochains mois. - J.-M. M.
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Centre Presse Aveyron

Au terme des négociations entre industrie agroalimentaire et grande distribution, on table sur une hausse moyenne des prix de 10 %. L’exécutif espère trouver des solutions "anti-inflation".

"Il n’y aura pas de mars rouge, je réfute cette expression qui fait peur aux Français." Depuis le salon de l’Agriculture, ce jeudi 2 mars, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est voulu rassurant, au lendemain de la clôture des négociations annuelles commerciales entre les supermarchés et l’industrie agroalimentaire. Pourtant, ces discussions qui permettent de fixer les prix d’approvisionnement des grandes surfaces se sont achevées sur un grand flou malgré trois mois de pourparlers.

Environ 20 % des industriels de l’agroalimentaire n’avaient pas signé mercredi soir avec tous leurs clients. "Les distributeurs jouent la montre, veulent que les entreprises se mettent à nu", a déploré François-Xavier Huard, le patron de la Fédération des industriels du lait, quand les représentants du camp d’en face se posent en défenseurs du pouvoir d’achat et dénoncent une stratégie spéculative des industriels qui manqueraient de transparence sur leurs coûts de production. Certains d’entre eux font en tout cas planer la menace d’une rupture des livraisons à moyen terme.

Déjà 14,5 % sur un an

Conséquence, le ministre de l’Économie a refusé de quantifier l’augmentation du ticket de caisse dans les semaines à venir. "Je ne vais pas me hasarder à donner un chiffre. Toute hausse, quelle qu’elle soit, est très difficile à vivre pour nos compatriotes", a encore affirmé Bruno Le Maire. Dans les coulisses des négociations, on évoquait toutefois une possible augmentation moyenne des prix de 10 %, alors même que l’Insee a déjà évalué l’inflation alimentaire à 14,5 % sur un an en février. De son côté, l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) a estimé entre 4 et 7 % la hausse des prix à prévoir au deuxième trimestre 2023.

Alors, dans un contexte social qu’il sait explosif, Bruno Le Maire a redit la volonté de l’exécutif de parvenir à boucler d’autres négociations avant le 15 mars, celles qui mèneraient à "un panier anti-inflation" porté par sa collègue Olivia Grégoire. "Il ne s’agit pas d’avoir des prix les plus bas possibles sur tous les produits sans exception, mais d’offrir une porte de sortie à tous les consommateurs qui peinent à boucler les fins de mois, en leur permettant de trouver, sur un certain nombre de produits, les prix les plus bas possibles", a résumé le ministre de l’Économie, assurant que toute la filière, industrielle et distribution, est prête "à faire des gestes supplémentaires". Et vraiment éviter un printemps rouge ?

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