Agriculture : un nouveau mandat tourné vers l'Europe pour l'Aveyronnais Dominique Fayel

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    Dominique Fayel. Centre Presse Aveyron - Philippe Henry
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Après plus d'une décennie passée au sein de la FNSEA, Dominique Fayel compte désormais se tourner vers la Copa-Cogeca, un organisme qui concentre son activité sur la politique agricole commune, et qui rayonne donc au niveau européen. 

Pour Dominique Fayel, le Salon de l'agriculture à Paris, est souvent le moment de rencontres, de discussions. "C'est un condensé. On a souvent l'occasion de voir beaucoup de personnes, que l'on ne fait que croiser le reste de l'année. Mais deux jours sur place, cela me suffit largement !", lance celui qu'on avait vu s'attaquer, en 2016, au stand de la marque Charal, du groupe Bigard, pour dénoncer, déjà à l'époque, le faible prix payé aux producteurs. Il était alors secrétaire général adjoint de la Fédération nationale bovine, et membre de la FNSEA. Aujourd'hui, après plusieurs années de mandat au sein du principal syndicat agricole mais également auprès de comité directeur de d'Euromontana, en tant que vice-président, Dominique Fayel souhaite se tourner vers la Copa-Cogeca. 

Là, il compte briguer la présidence d'un groupe de travail de cet organisme qui concentre son activité sur la politique agricole commune, et qui rayonne donc au niveau européen. Les élections pour ce mandat auront lieu au mois de mars. " J'ai fait douze ans de mandat pour la FNSEA. Il était temps de laisser la place. Il m'était difficile de le faire ces dernières années où le contexte était plus tendu, notamment sur la PAC. Aujourd'hui, et malgré tout, le climat est plus apaisé", raconte-t-il.

Pour autant, l'agriculteur de Sénergues reste tout à fait conscient "que de lourds nuages pointent à l'horizon". "L'élevage est en recul dans notre pays, c'est un fait, avec une décapitalisation importante. Le nombre d'agriculteurs diminue également." "Dans d'autres pays, notamment en Amérique du Nord, on peut constater que les travaux agricoles sont délégués à des entreprises, que l'on fait finalement sans les agriculteurs pour certaines tâches. Si cela existe ailleurs, il n'y a pas de raison que cela n'arrive pas aussi en France si l'on poursuit ainsi." Et puis, le monde agricole est traversé par des "sujets sociétaux, environnementaux, avec des attaques répétées au sujet du bien-être animal. Des attaques insidieuses mais qui finissent par en décourager certains", déplore Dominique Fayel.

Naïveté

Et en même temps, l'agriculture contribue "également à l'attractivité des territoires. Bien souvent, ceux qui vivent avec des familles dans des petits villages, ce sont les agriculteurs. On ne doit pas l'oublier sous peine de voir nos départements décliner inexorablement". Mais c'est également le regard tourné vers l'Europe, que Dominique Fayel compte mener son action. "Même si l'Europe n'est pas la réponse à tout, plaide-t-il. Il faut tout de même que certains cadres normatifs évoluent pour faciliter le travail des agriculteurs. Mais surtout, et en particulier sur le volet commercial, les dirigeants européens sont naïfs alors que d'autres pays font preuve d'un pragmatisme, voire d'une certaine agressivité à notre égard. De plus, l'agriculture est parfois sacrifiée au nom d'intérêts géopolitiques, elle sert simplement de monnaie d'échange, sur notre dos. Ce qui est tout à fait déplorable."

Alors, au cours de mandat au sein de la Copra-Cogeca, Dominique Fayel entend défendre la vision d'une agriculture qui "reste familiale, à taille humaine. Mais surtout, nous allons peser pour faire évoluer certaines normes européennes qui se profilent. Comme celles relatives aux émissions industrielles. On voudrait les appliquer aux exploitations agricoles. C'est un non-sens absolu. Et cela aurait un effet désastreux en termes d'image". Ce nouveau mandat qui s'ouvre donc pour l'agriculteur de Sénergues sera forcément marqué par les grands enjeux qui traversent l'agriculture d'aujourd'hui au niveau européen, mais plus globalement mondiaux.

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