Installé près de Toulouse, la "vie magnifique" du Sud-Aveyronnais Sébastien Astor

Sébastien Astor aurait pu reprendre la ferme familiale, sur les hauteurs de Saint-Sernin-sur-Rance, dans le Sud-Aveyron. Né en 1987 à Albi, il décide en effet, après le collège Saint-Michel de Belmont-sur-Rance, de continuer ses études au lycée agricole Fonlabour d’Albi, dans le but de succéder à ses parents qui élèvent des brebis laitières. Il poursuit par un BTS comptabilité gestion à la CCI de Bourran, à Rodez.

"Mais j’avais envie de toucher au management, explique le trentenaire. Je suis un grand curieux." Il enchaîne donc avec une licence puis un master 1, en alternance, à la Coupiagaise, groupe aveyronnais de boulangerie et de pâtisserie. Un bac plus quatre qu’il complète, à Bordeaux, où il intègre pour une année l’école de commerce, se spécialisant dans la gestion des risques financiers. Dans ce cadre, il fait un stage de six mois chez Airbus, en région toulousaine, puis travaille en intérim, puis comme sous-traitant, pour l’avionneur et pour Safran.

En 2015, le tournant

"Mais quand, le vendredi à 18 heures, on commence à peine à respirer, et qu’on a un nœud à l’estomac, le dimanche dès 15 heures, on se met alors à réfléchir", avoue l’Aveyronnais qui se pose alors de sérieuses questions sur la suite de sa carrière professionnelle.

Et c’est après la rencontre avec une connaissance qu’il décide de franchir le pas. "J’ai monté ma boîte de conseil en investissements financiers en décembre 2015, à 28 ans. Et j’ai retrouvé ce côté terrain et contact que j’aime tant, explique Sébastien Astor. Je me déplace souvent chez mes clients, à Toulouse, Millau, Rodez… Ou alors en visio dans toute la France et même avec l’Outremer."

Le jeune "généraliste de la finance", dont le champ de compétences va de l’immobilier à l’épargne retraite, en passant par la donation, les placements et investissements, la fiscalité, dit "prendre le temps là où le banquier ne l’a pas forcément" pour conseiller ses clients. "Avoir la confiance des gens qui vous confie leur patrimoine, il n’y a pas plus fort, professionnellement", insiste l’Aveyronnais. Un travail de proximité qui paye puisque "70 % des nouveaux clients viennent sur recommandation", se réjouit-il.

Donner du sens à son métier

Et de citer l’exemple de cette famille – mari retraité et femme âgée de 53 ans – à qui il manquait 30 000 euros pour finir de payer les travaux de la maison. Et qui peinaient à trouver des financements. "Ils ont réussi à avoir l’argent auprès de la banque grâce à mes conseils. C’est ça que j’aime, joindre l’utile à l’agréable. Ça donne du sens à mon métier, à ma vie. J’ai une vie magnifique !", s’enthousiasme Sébastien Astor. En parallèle, il forme des indépendants qui veulent se lancer. "Ça me plaît de transmettre un savoir, de partager. C’est très enrichissant."

Installé à Cornebarrieu, au nord-ouest de Toulouse, le trentenaire n’exclut pas de se rapprocher de l’Aveyron d’ici deux-trois ans.

L’Aveyron où il aime retourner pour "faire les foins, couper du bois". "Ça me permet de m’aérer le cerveau, ça m’inspire", insiste Sébastien Astor. "La ferme, je ne la vendrai jamais. C’est vital pour moi de conserver cet ancrage en Aveyron, là où sont mes racines. Et puis c’est important de savoir d’où on vient. Et où on va."