Le pont d’Entraygues-sur-Truyère plonge dans son passé et se raconte

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  • Le pont d’Entraygues,lieu de rencontres pour tisser du lien au fil de l’eau.
    Le pont d’Entraygues,lieu de rencontres pour tisser du lien au fil de l’eau. Reproduction Centre Presse Aveyron
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    Le pont d’Entraygues,lieu de rencontres pour tisser du lien au fil de l’eau. Reproduction Centre Presse Aveyron
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    Le pont d’Entraygues,lieu de rencontres pour tisser du lien au fil de l’eau. Reproduction Centre Presse Aveyron
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    Le pont d’Entraygues,lieu de rencontres pour tisser du lien au fil de l’eau. Reproduction Centre Presse Aveyron
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    Le pont d’Entraygues,lieu de rencontres pour tisser du lien au fil de l’eau. Reproduction Centre Presse Aveyron
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Olivier Courtil

Suite à sa restauration, des bénévoles accompagnés d’historiens ont publié un ouvrage sur le pont.

Pendant le chantier de restauration, de 2018 à juin 2019, un groupe de travail en avait profité pour raconter l’histoire du pont gothique d’Entraygues-sur-Truyère. Marie Viguier et Marie-Claire Bosc avaient animé ce groupe qui avait réuni Robert Couderc, Yves Escurier, Édouard Guévart, Alain Souton, en s’appuyant sur les historiens Jacques Serieys et Lionel Lintilhac, ainsi que sur le talent de Bernard Gratio, pour l’utilisation de gravures et d’illustrations.

Aujourd’hui, ces recherches et cette histoire contée à la première personne par le pont se retrouvent réunis dans un livre intitulé "Le pont de Truyère se raconte". Et à l’époque où celui-ci a été construit, l’imprimerie n’était pas encore née pour graver dans le marbre l’histoire de ce pont de pierre qui serait le plus vieux pont resté en l’état en Aveyron voire en France. Beaucoup de légendes entourent donc, le pont de la Truyère. Ainsi, l’ouvrage – en parlant du livre et non du pont – se découpe en chapitres multipliant les points d’interrogation : Mais qui démonte le pont ? Les frères pontifes, bâtisseurs de ponts ? Le diable s’en est-il mêlé ? Jean XXIII est-il passé par moi ? Autant de questions auxquelles le groupe de travail apporte de nombreuses lumières, surtout des hypothèses, dans l’obscurité. Ce voyage dans le temps permet de mettre en lumière justement, le fait qu’Entraygues compte quatre ponts, notamment le pont du Pontet qui aujourd’hui bute sur le mur de la chapelle. Insolite vision comme une métaphore de la vie.

Au carrefour d’échanges

Sa construction aurait débuté, sous le règne du comte Henri II, en 1237 ou 1257 car personne n’a pu retrouver sa date de naissance sur l’écu placé à l’avant-bec de la pile centrale. Pénurie d’argent et de pierres, il faudra attendre 1270 pour le traverser. De l’argent qui coulera à flots grâce aux péages qui existaient déjà au Moyen Âge. Pont stratégique sur le plan économique et politique, menacé entre la terre d’Auvergne et le comté de Toulouse. Le commerce par voie d’eau s’est développé avec l’Aquitaine, la Narbonnaise et le Limousin. Il y a le pont qui ouvre la voie, une route, et connaît parfois des déroutes. Celui d’Entraygues a failli être dynamité en 1944 et les crues ne l’ont pas épargné. Mais à l’image du pont romain de Vaison-la-Romaine, les ponts séculaires, bien construits, font fi du temps qui passe…

Le 7e art s’invite…

Chorale, concert, mais aussi le cinéma est venu tourner sur le pont. En 1982, l’histoire de Célestin qui traverse le pont couché sur son lit et transporté par ses amis pour contempler Entraygues du belvédère. Cette vue mirifique aura raison alors de sa santé pour profiter encore de la beauté de son village. Un film scénarisé, tourné et monté par le club local de photographie. Une vraie pépite.

Du Carladez en Rouergue, pour les royaumes qui se sont succédé comme d’illustres personnalités tel que la reine Margot, le dauphin Louis XI, président de la République Albert Lebrun… Comme les nombreux pèlerinages. Et pour rendre hommage au pont et sa rivière, poèmes et chansons témoignent qu’un pont crée du lien. Brassens, Apollinaire, Zéphir Bosc évidemment sont cités pour partager la symbolique du pont. Du folklore et de la tradition pour faire rencontrer les Hommes. Sans oublier la fée électricité. La centrale de Cambeyrac mise en service en 1957, à quelques encablures du pont médiéval, fonctionne avec son pont-barrage. Aucune comparaison possible évidemment avec la beauté du pont gothique. Toutes ces histoires, belles et tragiques comme la rafle de réfugiés, sont narrées par le pont, qui, au vu de son âge, peut noircir des pages. Des pages richement illustrées, à l’image de la couverture réalisée par Robert Couderc, agrémentées de photos et cartes d’époque dénichées dans des greniers Entrayols. Un portfolio conclut en beauté ce précieux ouvrage qui retrace un pan de l’histoire locale.

Est-il sur le chemin de Compostelle ? Est-ce que les cures de raisin reviendront ? On l’espère ! Jean Carbonel, botaniste et instituteur, en donne une précise description. Encore de nombreuses questions qui suscitent la curiosité, comme une invitation à suivre le pont, au point d’y monter dessus. Histoire d’apprécier la beauté des paysages, n’est-ce pas cela l’éternité et ce qui a sauvé Célestin ?

Le livre a vu le jour grâce à la souscription de 240 personnes et de mécènes locaux. En vente à la Maison de presse d’Entraygues, au Pont Virgule, à la Maison du livre, à Rodez et à Plein ciel, à Espalion.

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