Grève du 7 mars : elle pourrait être reconductible, ça veut dire quoi ?
Quelle est la différence entre une grève appelée "reconductible " et une grève dite "classique" ?
Ils avaient déposé le préavis le 28 février, tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible à partir du 7 mars dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Vendredi 3 mars, la CGT a annoncé à son tour que les salariés des secteurs électriques et gaziers entamaient une grève reconductible. Certains syndicats de routiers se mettront dans leurs roues dès ce dimanche 5 mars à partir de 22 heures. Mais de quoi s’agit-il ? Quelle est la différence avec une grève classique ?
Pas de date de fin
Traditionnellement, dans les services publics, un préavis de grève doit être déposé au moins cinq jours francs avant le début du débrayage. Rien de tel pour la grève reconductible qui, par définition, n’a pas de date de fin.
Pas de préavis obligatoires
Le principe est de renouveler le mouvement plusieurs jours de suite afin de mettre la pression sur le gouvernement et surfer sur la médiatisation des revendications. Chaque jour, souvent le matin, les salariés grévistes se réunissent en assemblée générale dans les entreprises et décident de voter, ou non, la poursuite du mouvement. La grève reconductible se poursuit sur décision des salariés. Lesquels n’ont pas l’obligation de déposer un nouveau préavis.
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Il existe toutefois une disposition méconnue, appelée arrêt Omont, qui bride parfois la reconduction des grèves. Cette décision rendue par le Conseil d’État, qui fait désormais jurisprudence, considère qu’un fonctionnaire qui est en grève le vendredi et le lundi – soit deux jours ouvrables consécutifs – doit se voir retirer la paie du week-end. Comme pour un congé maladie, le salarié qui n’a pas repris le travail peut être considéré en arrêt. Cet arrêt n’est toutefois pas nécessairement appliqué.
La grande grève de 1995
En 1995, les syndicats mobilisés contre un alignement du régime des retraites du secteur public sur le privé et un plan d’austérité pour la Sécurité sociale, voulu par Alain Juppé, alors Premier ministre, avaient réussi à faire plier le gouvernement. Il leur aura fallu plusieurs semaines de mobilisation et une grève reconductible initiée par le service public pour le faire reculer.
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