Manifestation historique à Rodez : malgré la pluie, la mobilisation contre la réforme des retraites bat tous les records

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  • Des parapluies en pagaille  dans les rues de Rodez,  hier après-midi, pour  un 7 mars "historique".
    Des parapluies en pagaille dans les rues de Rodez, hier après-midi, pour un 7 mars "historique". Centre Presse Aveyron - José A. Torres
  • Le message est explicite.
    Le message est explicite. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
  • Malgré la pluie, la mobilisation bat tous les records.
    Malgré la pluie, la mobilisation bat tous les records. Centre Presse Aveyron - M. R.
Publié le

25 000 personnes selon les syndicats, 14 500 selon la police : Rodez n’avait jamais connu une mobilisation sociale aussi forte que ce 7 mars. Et ce malgré des trombes d’eau.

La pluie n’a jamais cessé. Elle n’a pourtant refroidi personne. Ce 7 mars était particulièrement attendu par les organisations syndicales. Il n’a pas déçu. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, comme lors de l’acte 2 le 31 janvier, l’Aveyron et sa préfecture Rodez s’ancrent toujours un peu plus comme une référence de la contestation face à la réforme des retraites.

Tous les records sont tombés

Ce mardi 7 mars, tous les records sont tombés : 25 000 personnes selon l’intersyndicale sous les capuches ou des parapluies multicolores, 14 500 selon la police. Si l’on veut mettre le curseur au centre, on dira 20 000. Ce qui fait de ce 7 mars une date historique, reléguant même la fameuse marche de 1972 contre l’installation d’un camp militaire sur le Larzac au deuxième rang des défilés dans les rues de la préfecture. Qui, rappelons-le, compte à peine 25 000 âmes…

"Au moins, je pourrai dire que j’y étais"

"Ce qui est fou, c’est qu’avec ce temps pourri et en pleine semaine, les chiffres augmentent encore", se félicitait Jacques Douziech, référent CFE-CGC, aux côtés de David Gistau, référent CGT, soulignant pour sa part la présence de plus en plus forte de salariés du secteur privé dans le cortège. À ses côtés, l’un d’eux d’ailleurs. Alain est proche de la retraite. Travailler jusqu’à 64 ans, il n’en veut pas. Il a donc rejoint les rangs de la manifestation.

"Je ne suis pas certain que ça fasse avancer le schmilblick, surtout quand j’entends les membres du gouvernement à la télévision, mais au moins je pourrai dire que j’y étais !", souriait-il alors qu’en rejoignant la place d’Armes, après un tour de ville, il apercevait la fin du cortège et les tracteurs de la Confédération paysanne fermant la marche ! "C’est le serpent qui se mord la queue là, c’est fou", soulignait-on dans les rangs des manifestants. Comme un cri de victoire.

"Macron, il va bientôt la prendre la retraite !"

Dans les rangs de l’intersyndicale, c’était déjà le temps de l’après. Que faire maintenant ? Comment durcir le mouvement sans perdre le soutien de l’opinion ? Les appels à la grève reconductible seront-ils suivis ? "Ici, ça a toujours été pacifique. C’est une très bonne chose. C’est ce qui fait peut-être aussi qu’il y a autant de monde, quand en ville, les familles ont parfois peur de rejoindre les cortèges… Mais on a déjà prévenu les autorités à plusieurs reprises : jusqu’alors, tout le monde est responsable mais on craint de ne pas pouvoir canaliser la colère longtemps", soulignent en chœur les représentants syndicaux.

"S'ils continuent à être sourds, ça va être le chaos"

Avant qu’un manifestant ne s’approche et ne prenne la parole : "S’ils continuent à être sourds là-haut, ça va être le chaos. Et aux prochaines élections, je crains que ce soit l’extrême droite et l’abstention les grands gagnants. Le gouvernement ne pourra pas se plaindre. Il faut qu’ils sortent des beaux arrondissements de Paris. Ici, les gens en ont marre. On n’a plus de service public, les usines ferment, les salaires n’augmentent pas, les courses ne cessent d’augmenter, on veut nous faire rouler à l’électrique… Et maintenant, on veut nous faire travailler plus longtemps ! C’est trop. À ce rythme, Macron, il va bientôt la prendre la retraite, je vous l’assure".

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Les commentaires (3)
Anonyme16531 Il y a 1 année Le 08/03/2023 à 09:55

Merci beaucoup a tous

Milsabords Il y a 1 année Le 07/03/2023 à 19:12

32% de français favorables, ça donne un chiffre à rapprocher des scores cumulés de Macron et Pécresse au 1er tour des présidentielles... Ça montre l'étendue du rejet de ce vol de deux ans de vie que cette minorité entent infliger aux travailleurs ...

Daniel12 Il y a 1 année Le 07/03/2023 à 18:16

"la préfecture, qui rappelons-le, compte à peine 25 000 âmes…"
Peut-être quelques manifestants de l'agglomération (50 000) ? Ou du département (280 000) ?