Manifestations contre la réforme des retraites : comment les écarts se creusent entre les différents chiffres

  • Les écarts sont parfois immenses entre les chiffres annoncés par la police et ceux avancés par les syndicats.
    Les écarts sont parfois immenses entre les chiffres annoncés par la police et ceux avancés par les syndicats. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Quentin Marais

À mesure que les mobilisations contre la réforme des retraites défilent, l'écart se creuse entre les chiffres annoncés par la police et ceux livrés par les syndicats.

Ce mardi 7 mars 2023 a symbolisé le sixième acte de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Après deux manifestations en janvier et trois en février, la première du mois de mars a marqué la volonté de l'intersyndicale de "mettre la France à l'arrêt". 

Mais cet acte 6 a surtout donné lieu à des écarts mirobolants entre les chiffres annoncés par la police et ceux livrés par les syndicats. Des différences qui, pourtant, étaient bien moindres à l'issue du premier jour de mobilisation. 

Des données relativement proches le 19 janvier

Lorsque les cortèges avaient fini de défiler le 19 janvier, acte 1 du mouvement de protestation contre la réforme des retraites, la police annonçait alors 1 120 000 manifestants dans toute la France, quand les syndicats revendiquaient 2 000 000 personnes dans les rues du pays.

Si l'écart à Paris était déjà important (entre 80 000 et 400 000), il l'était beaucoup moins à Toulouse (entre 36 000 et 50 000). À Rodez, les chiffres étaient quasiment les mêmes : 11 000 selon la police, 12 500 selon les syndicats.

L'écart s'est creusé

Sur les actes suivants, l différences ont été particulièrement notables à Paris. Du simple au quintuple le 31 janvier (entre 87 000 et 500 000) au septuple une semaine plus tard (entre 57 000 et 400 000), et plus important encore le 16 février : entre 37 000 et 300 000 manifestants dans la capitale. 

À Toulouse, même son de cloche. Du simple au double le 31 janvier (entre 34 000 et 80 000) et à plus du triple les semaines suivantes : entre 23 000 et 80 000 le 7 février, et entre 30 000 et 100 000 le 11. Le 16 février, ce sont entre 14 000 et 65 000 manifestants qui sont annoncés dans la Ville rose.

Enfin, à Rodez, deux des six manifestations ont vu leur chiffre chuter en raison de mobilisations qui ont eu lieu dans d'autres villes du département. Si le premier acte avait donné lieu à des données très proches, l'écart s'est vite creusé. Entre 7 500 et 14 500 le 31 janvier, et entre 8 000 et 22 500 le 11 février.

Le point d'orgue du 7 mars

L'intersyndicale voulait faire du 7 mars "un mardi noir". Et au soir de cette septième journée du mois, les données livrées par police et syndicats ont laissé place à des écarts impressionnants. Sur l'intégralité de l'Hexagone, le ministère de l'Intérieur a annoncé la présence de 1 280 000 manifestants, soit moins que le 31 janvier (1 300 000), quand les syndicats comptaient, eux, 3 500 000 personnes, soit la plus haute mobilisation de l'année.

Les écarts ont été encore plus marqués dans la capitale : entre 81 000 et 700 000 manifestants. À Toulouse aussi, les divergences ont été saisissantes : entre 27 000 et 120 000 personnes.

Comment expliquer ces écarts ? 

À l’issue de la deuxième journée de mobilisation, le 31 janvier, nos confrères du Monde rapportaient les propos du ministère de l'Intérieur, qui expliquait que le comptage fait par la police "se fait manuellement, en cliquant à l'aide d'un compteur actionné à chaque passage d'une dizaine de personnes. Il est effectué par des effectifs dédiés qui se placent généralement sur un point en hauteur, à quelques centaines de mètres du lieu de départ".

De son côté, France Info raconte que les syndicats "comptent les manifestants manuellement. Des militants se placent le long du cortège et comptent une à une les lignes de manifestants. Ensuite, ils estiment à vue d'œil combien il y a de personnes par ligne, et ils multiplient des deux nombres". 

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Les commentaires (1)
Milsabords Il y a 1 année Le 08/03/2023 à 20:04

A se demander si ce n'est pas la politique de l'autruche, si à Paris 700 000 est peut être un peu exagéré, 81 000 l'est tout autant dans l'autre sens et que dire d’Occurrence cité par Europe 1 avec son calcul ridiculement sous estimé de 68 000 ... Entre 300 000 et 500 000 sont sûrement plus proches de la réalité ...et c'est pas mal !