Un couteau laguiole permet à un couple d'octogénaires menacé de mort et séquestré de se libérer

  • La lame du laguiole a tiré les deux octogénaires d'une bien mauvaise passe.
    La lame du laguiole a tiré les deux octogénaires d'une bien mauvaise passe. Archives - Centre Presse
Publié le , mis à jour

Les faits se sont déroulés en février dernier en Saône-et-Loire.
 

C'était une nuit froide de février dans une commune de Saône-et-Loire qui restera anonyme, les victimes, un couple d'octogénaires traumatisé par cette mésaventure, ne souhaitant être ni identifiées, ni en quelque sorte "géolocalisées".

Il était 22h15 lorsque Michel (nom d'emprunt) qui prenait l'air près de sa maison se fait agresser par quatre individus cagoulés, relate Creusot infos. L'un d'entre eux, "le plus menaçant", l'a sommé de lui dire où était ses économies. Michel ne répond pas ("on ne garde pas d’argent à la maison !"). Si ce n'est 200 euros qu'il avait dans son portefeuille. Menacé de mort ("Je vais te buter !") puis maintenu à terre par l'un des quatre agresseurs, les trois autres pénètrent dans la maison des octogénaires, agressent verbalement la femme de Michel, puis l'enroulent "dans une couverture en menaçant d'y mettre le feu". 

Les quatre individus coupent l'électricité, jettent le téléphone portable de Michel dans l'eau et se mettent à fouiller la maison de fond en comble. Environ 4 heures à tout retourner, pièce par pièce.

"Au fond de ma poche, j’avais mon couteau laguiole"

Puis, vers 2h30 du matin, "ils sont venus me chercher pour m’emmener dans la maison, raconte Michel. Et puis, mon épouse et moi, ils nous ont enfermé dans les toilettes". "Ils avaient cassé la serrure. On était bloqués, tous les deux, à se demander comment on allait pouvoir sortir", s'imaginant déjà devoir passer plusieurs jours enfermés dans leurs toilettes.

Puis "je me suis souvenu qu’au fond de ma poche de pantalon, j’avais mon couteau laguiole". Alors, patiemment, durant "une bonne heure", grâce à la lame du laguiole, Michel va peu à peu creuser un trou dans le bois de la porte des toilettes pour atteindre la serrure. "J’ai alors réussi, non sans mal, à faire sauter le verrou."

Libérés, Michel et sa femme constatent que les quatre agresseurs ont quitté les lieux, non sans avoir tout "retourné dans la maison". Michel se rend alors en pleine nuit chez son fils pour appeler la gendarmerie. 

Stéphane Mazars : "Utile d'avoir un couteau laguiole sur soi"

Plus de deux semaines, au grand dam des deux octogénaires, "on ne sait toujours rien. Je pense que les quatre gars cagoulés pensaient que comme beaucoup de retraités on avait beaucoup d’économies à la maison", pense Michel. Choqué par sa mésaventure, le sentiment d'incompréhension demeurechez le couple : "Ils nous ont menacé de mort pour 200 euros, les seuls 200 euros que j’avais à la maison. C’est quand même incroyable". 

Ce faits divers qui aurait pu se passer plus tragiquement pour les octogénaires est arrivé aux oreilles du député de la première circonscription de l'Aveyron Stéphane Mazars. Après avoir pris connaissance de l'article le mardi 7 mars dernier, il a résumé le dénouement de cette mésaventure par une conclusion qui pourrait, au final, être digne d'une fable de La Fontaine : "Il est toujours utile d'avoir un couteau laguiole (un vrai) sur soi"...

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