Marché de Rodez : la famille Pascal fait rimer Aveyron avec cochon gascon
Ce projet familial fait œuvre de transmission et montre que l’élevage sait s’adapter.
Jean-Claude, son frère Vincent, ses sœurs Marie-José et Paulette, et sa belle-sœur Laurence, se sont associés voici quatre ans pour créer "Le cochon noir des Bernadelles". Portant le nom de la châtaigneraie où la famille Pascal dispose d’une douzaine d’hectares à Comps-la-Grand-Ville, ils ont eu l’idée de monter un élevage de cochon gascon sous la forme d’une société civile d’exploitation agricole (SCEA). "Nous avons un pied à terre dans les Hautes-Pyrénées et cela nous a donné l’idée de se lancer en Aveyron. L’objectif est de pouvoir exploiter une petite structure, montrer que c’est possible pour la transmettre", explique Jean-Claude.
L’exploitation familiale a ainsi remplacé la dizaine de vaches allaitantes par un verrat et deux coches (truie qui a déjà eu des petits).
Médaille d’or
Aujourd’hui, l’élevage comprend deux verrats et dix-sept femelles, preuve que l’élevage fonctionne en terre rouergate. "Le cochon gascon est une race rustique qui ne craint ni la chaleur ni le froid. On élève, on fait transformer chez un paysan à Saint-Christophe, sans nitrite, nitrate ni colorant, et on vend, c’est un métier passion", précise Jean-Claude.
Une démarche qualitative qui a permis d’obtenir la médaille d’or au concours départemental de foie gras et salaisons à Villefranche-de-Rouergue pour la saucisse sèche et l’argent pour le saucisson fermier. Charcuterie, terrine, pâté, du frais pour proposer des colis anti-inflation composés de saucisson, sauté, rôti, et même du savon, comme dit le proverbe : tout est bon dans le cochon !
Cochon rime aussi avec savon
Le gras du cochon noir est vertueux face au psoriasis, eczéma, toutes ces maladies cutanées qui rongent les êtres en stress. Or, le saindoux permet de faire du savon. Il est fabriqué par le lycée agricole de Saint-Flour dans le Cantal qui dispose d’un atelier cosmétique. "Le cochon noir des Bernadelles" décline ainsi sa gamme de savon : à la fleur de Molène pour la touche aveyronnaise, à la luzerne, au charbon de bois et au lait d’avoine. Le succès est aussi au rendez-vous. Au point de permettre à la famille Pascal de réussir son pari : la transmission.
Une personne de Béziers s’apprête en effet à reprendre leur exploitation. Elle débutera le 3 avril aux côtés de la famille Pascal, et ce jusqu’à la fin de l’année, dans le cadre d’un contrat emploi formation intégration (CEFI) financé par la Région.
Outre le marché de Rodez le samedi, "Le cochon noir des Bernadelles" se retrouve au marché de La Primaube le dimanche, lors des marchés de producteurs de Pays en été, des marchés de fin d’année, et lors des visites à la ferme proposés chaque jeudi sur rendez-vous. "Les gens ont besoin de voir de quelle façon on élève les cochons et qu’on leur explique. Cela rassure sur la qualité, c’est transparent et le monde agricole a besoin de communiquer. C’est aussi valorisant de montrer et de pouvoir échanger. Rester sur son exploitation comme être coupé du monde, ce n’est pas bon. Cela fait du bien d’avoir le retour du client quand il vous dit qu’il retrouve le goût du saucisson du grand-père."
Du goût qui vient de la viande savoureuse du cochon noir, réputé, mais aussi du mode d’élevage de la famille Pascal. "Il n’y a pas eu de remembrement à Comps, cela donne des petites surfaces, mais cet inconvénient est aujourd’hui un atout car cela permet d’exploiter et de faire du vide sanitaire", confie Jean-Claude. L’exploitation coche toutes les cases pour une consommation locale !
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