VIDEO. L'accordéoniste aveyronnais Lionel Suarez et le comédien Grégory Montel rendent hommage à Nougaro
L’Aveyronnais a fait du chemin depuis son premier accordéon, acquis à l’âge de huit ans. Compositeur, producteur, directeur artistique… Aujourd’hui installé en région parisienne, Lionel Suarez est aujourd’hui un musicien très demandé, fort d’une belle expérience en studio et sur scène, à l’affiche, actuellement à Paris, de la pièce "Ici Nougaro".
Installé à Garches, dans les Hauts-de-Seine, depuis seize ans, avec sa compagne Aurélie – "une vraie Garchoise" – et leur fils Arthur, 14 ans, après avoir vécu quelques années à Paris, Lionel Suarez apprécie le calme de cette banlieue "privilégiée". "J’avais besoin de me rapprocher des forêts, d’un univers végétal", dit le musicien qui a grandi à Bertholène. Ce village aveyronnais où il a créé le Bretelle(s) Festival, dont la dernière édition s’est tenue en août 2022. Une édition réduite après les annulations consécutives de 2020 et 2021, alors que ce rendez-vous s’était fait une belle place dans le paysage culturel aveyronnais et même bien au-delà. "La pandémie nous a fait beaucoup de mal. On a dû annuler deux fois de suite. Ça a été très douloureux", se souvient l’accordéoniste qui en assurait la direction artistique (lire ci-après). Et qui est aussi compositeur, arrangeur, réalisateur, producteur…
Des collaborations prestigieuses
Né en 1977 à Rodez, il n’a cependant pas levé le pied pendant les périodes de confinement. "Je travaillais sur mes projets. Et j’ai continué mon métier en studio", explique le musicien qui, depuis plus de vingt ans, a participé à de nombreux enregistrements et spectacles : Claude Nougaro, Charles Aznavour, André Minvielle, Florent Pagny, Sanseverino, Benabar, Nilda Fernandez, Véronique Sanson, Zebda, Pierre Perret et Renaud, pour n’en citer que quelques-uns.

Déjà un très beau CV pour l’Aveyronnais de 46 ans qui se rappelle avoir "toujours voulu faire de la musique".
Et que de chemin parcouru depuis son premier accordéon, reçu à l’âge de huit ans, avant ses premiers bals, quatre ans plus tard. Révélé à l’école du musette – qu’il ne renie en aucun cas – mais aussi formé de façon plus classique, travailleur acharné, qui décrochera le premier prix au Conservatoire de Marseille, lui, le fils et petit-fils de musicien amateurs.
Jusqu’à ses collaborations – des rencontres qui l’ont marqué – avec Jean Rochefort, Clotilde Courau, Michel Vuillermoz ou encore Claude Nougaro.
Ce dernier, justement, au centre de la pièce "Ici Nougaro" qu’il joue actuellement à Paris, au Théâtre de l’Atelier, dans le XVIIIe arrondissement. Sur scène, en duo avec le comédien Grégory Montel – notamment connu pour avoir joué dans la série à succès "Dix pour cent" – un autre "fou de Nougaro".
L’idée du spectacle naît au Bretelle(s) Festival
Un spectacle qui trouve son origine en Aveyron. "C’était en 2019, lors de la dernière édition avant le Covid. On avait organisé une soirée "100 % Garonne", avec Olivia Ruiz, Mouss et Hakim (ex-Zebda), Art Mengo, Serge Lopez et Bernado Sandoval…" Et donc Grégory Montel, "ravi de venir goûter à la ruralité aveyronnaise", écrivait-on dans Centre Presse alors.

"Il m’avait dit qu’il adorait Nougaro, se souvient Lionel Suarez. Et à la fin du concert, il m’avoue qu’il aimerait bien remonter sur scène, au théâtre." Une envie qui se concrétise quand le comédien fait part de leur projet à l’auteur et metteur en scène Charif Ghattas. Ainsi est née la pièce "Ici Nougaro", dont le titre est un clin d’œil à la chanson "Nougayork".
"Je me suis laissé porter par les mots, explique Lionel Suarez qui a composé la musique qui accompagne les textes dits par Grégory Montel. J’ai un vrai rôle. Je suis un des personnages de la pièce. Avec des réactions, des déplacements, des prises de position musicales. Et puis j’improvise aussi. Comment ne pas improviser dans un spectacle qui parle de Nougaro ?"
Une amitié et une complicité musicale avec Claude Nougaro
Nougaro, rencontré pour la première fois dans son appartement du Quai de Tounis, à Toulouse. Devenu un ami. "C’est là aussi que j’ai rencontré André Minvielle. Claude nous avait dit : "Réfléchissez, parce que vous avez des choses à faire ensemble". On a même enregistré des chansons, là-bas", se rappelle l’accordéoniste. Nougaro, retrouvé au festival "Il était une fois comme si j’y étais" organisé dans l’Aude, à Paziols, un village des Corbières où le chanteur possédait une maison. "Il y avait Pierre Vassiliu, André Minvielle, Jehan… Et on était deux ou trois musiciens. Le thème, c’était "Chansons de l’entre-deux-guerres". Minvielle voulait chanter sa chanson "La vie d’ici-bas" qui n’est pas de cette période. Claude lui avait alors dit : "On te fera passer en contrebande"", raconte l’Aveyronnais en souriant.

Célébrer le vingtième anniversaire de la mort du chanteur toulousain
Nougaro, toujours, à qui il rend visite dans son appartement parisien, à Châtelet, avec l’auteur et interprète Jehan avec qui il a aussi collaboré. "Quand on sortait de chez lui, on pouvait marcher tous les deux pendant une demi-heure sans se parler…", évoque l’accordéoniste, comme imprégnés par les paroles de Claude Nougaro.
Et ce lien d’amitié et de complicité musicale avec l’artiste toulousain, décédé en mars 2004, devrait se prolonger puisque, après le Théâtre de l’Atelier, Lionel Suarez et toute l’équipe partiront en tournée à travers la France – et en Aveyron ? – à l’automne 2024, présenter la pièce "Ici Nougaro".
Une belle façon de célébrer le vingtième anniversaire de la disparition de Claude Nougaro.
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