A 14 ans, Allyah Semiai lance l'application Kidshare pour lutter contre le harcèlement scolaire

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    A 14 ans, Allyah Semiai lance l'application Kidshare pour lutter contre le harcèlement scolaire
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BPI France

À seulement 14 ans, Allyah Semiai est à la tête de Kidshare, une association qui développe une solution afin d’accompagner les victimes de harcèlement scolaire. Également membre de la commission nationale de la refondation jeunesse et de la vie quotidienne, la collégienne ne cesse de s’impliquer pour aider sa génération. 

Développer une application pédagogique et utile à seulement 14 ans, c’est possible ! En France, 2,6 % des élèves de CM1-CM2 subissent des comportements apparentés à du harcèlement selon le site de l'Education nationale. Un chiffre qui passe à plus de 5,6 % dès l’entrée au collège.

C’est après avoir elle-même fait face au harcèlement scolaire qu’Allyah Semiai décide de développer l’application Kidshare, aux côtés de son frères Abdallah. L’objectif : soutenir les victimes grâce à des témoignages de personnalités et des contenus positifs qui les accompagnent au quotidien.

Big média : Comment vous est venu le goût de l’entrepreneuriat ?

Allyah Semiai : J’ai eu ma première expérience entrepreneuriale à l’âge de 8 ans. Pendant tout un été, ma mère nous a proposé, à mon frère et moi, de créer une entreprise de vente de glaces dans notre quartier. A l’époque, j’avais un problème avec la notion d’argent.

On à donc développer Jumjumber et, pendant deux mois, on a vendu des glaces, du pop-corn et des pommes d’amour. J’étais ma propre trésorière et cette responsabilité m’a plu.

BM : Qu’est-ce qui vous a poussé à développer KidShare ?

AS : En 2019, j’ai moi-même été victime de harcèlement. Et à cette période, ce qui m’a vraiment aidé c’est le soutien et l’amour de mes parents. Chaque jour ma mère venait me chercher à la sortie de l’école et m’apportait du réconfort grâce à des conseils et des phrases positives. C’est cette bulle d'amour que j’ai voulu partager aux victimes grâce à l’application "Kidshare".
L'idée est de redonner confiance aux jeunes grâce à des témoignages de personnalités qui en ont été victimes. A travers cette application, je veux qu’ils prennent conscience de leur valeur et mesurent à quel point ils sont extraordinaires. 

Mais pour que les choses changent vraiment, nous avons également développé d’autres scenarios en réalité virtuelle, à destination des écoles, afin de permettre aux élèves de développer leur empathie, pendant leurs heures de cours, en se plaçant dans la peau d’une victime.

BM : Vous avez donc lancé Kidshare avec votre frère Abdallah, lors d’un " summer camp " organisé par la Station F en 2019. Aujourd'hui, quelle est votre ambition pour l’association ?

AS : Nous voulons aider un maximum de monde et avoir un vrai impact sur le terrain. " Faire pour faire " ça ne m’intéresse pas. Si j’arrive à aider ne serait-ce qu’une personne, j’aurai vraiment donné du sens à ma vie professionnelle et personnelle.

"Notre but c’est d’aider. Rien de tout ce que j’ai entrepris n’était vraiment prévu au départ"

BM : Comment fait-on pour gérer projet pro et vie scolaire à seulement 14 ans ?

AS : J’ai la chance d’avoir une famille incroyable avec qui j’ai mis en place une organisation super ficelée ! On a un agenda partagé en ligne avec des codes couleurs pour les visios ou les rendez-vous en présentiel par exemple. C'est très pratique car en un coup d’œil, on a une vision globale sur les projets de chacun. On a également installé un kanban sur la porte de la maison pour organiser tout ce qu’on a à faire… Même les séances shopping sont prévues !
Pour que mes rendez-vous n'empiètent pas sur mes heures de cours, je les programme généralement le mercredi après-midi. Et pour les visios, c’est le soir après l’école. Et pendant les vacances, j’essaie d’anticiper et organiser un maximum de choses.

BM : Quand on parle de harcèlement scolaire, beaucoup imputent la faute aux réseaux sociaux. Qu'en pensez-vous ?

AS : Il est clair que les réseaux sociaux empirent le phénomène. Avec eux, le harcèlement ne s’arrête plus à la fin des cours, mais suit la victime jusque dans son intimité. Elle n’a alors plus aucun répit. Je trouve que l’école ne nous apprend pas assez à lutter ou agir face au harcèlement. Personne ne nous explique que se moquer d’une personne, tous les jours, même pour rire, c’est du harcèlement. Il y a donc beaucoup de pédagogie à faire en ce sens car je suis certaine que beaucoup de jeunes ne se rendent même pas compte qu’ils sont harceleurs.

BM : Depuis 2023, vous êtes membre de la commission nationale de la refondation jeunesse et de la vie quotidienne. Souhaitez-vous, en plus de ce rôle, vous lancer dans un nouveau projet entrepreneurial ?

AS : Notre but c’est d’aider. Rien de tout ce que j’ai entrepris n’était vraiment prévu au départ, que ce soit avec Jumjumber notre première entreprise de vente de glaces ou avec Kisdhare.
Par exemple, il y a quatre ans, mon frère a inventé un prototype permettant aux personnes en fauteuils roulants d’utiliser une bombe de peinture via un outils créé grâce à la 3D. Il a pensé à ce projet parce qu’on s’est retrouvé face à une personne qui ne pouvait pas participer à un atelier de street art avec notre association. Ce projet lui a valu un prix Lépine, mais à la base rien de tout cela n’était motivé par la recherche de notoriété. Ce qu’il voulait, c’était aider.

C’est un trait de caractère qu’on retrouve dans toute ma famille. Quand on fait quelque chose, c’est surtout pour prendre du plaisir et si on rencontre un problème, on essaiera toujours de trouver une solution. Si ça passe par le développement d’un autre projet, on le fera, mais seulement si ça a du sens. Ce n’est pas pour rien que notre association familiale s’appelle Making Sense !

Cet article a été publié initialement sur Big Média A 14 ans, Allyah Semiai lance l'application Kidshare pour lutter contre le harcèlement scolaire
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