Émilie Olié, entre Montpellier et Aveyron : "Prades-d’Aubrac, c’est le paradis !"

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  • Émilie Olié est en poste aux urgences psychiatriques de l’hôpital Lapeyronie de Montpellier.
    Émilie Olié est en poste aux urgences psychiatriques de l’hôpital Lapeyronie de Montpellier. L'Aveyronnais - Emmanuel Pons
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A Montpellier, Emmanuel Pons

Professeur de médecine spécialisée en psychiatrie et plus précisément dans la prévention du suicide, Émilie Olié, installée à Montpellier, retourne dès qu’elle le peut en Aveyron, où sont nés ses parents, pour "retrouver le calme et la liberté" qui ont bercé sa jeunesse.

Émilie Olié n’est pas née en Aveyron mais se sent très proche de ce département où ses parents ont vu le jour et d’où est originaire son mari Vincent. C’est d’ailleurs à Prades-d’Aubrac qu’elle garde les meilleurs souvenirs d’enfance.

Elle naît en 1979 à Boulogne-Billancourt, grandit à Paris puis à Nogent-sur-Marne où ses parents voulaient retrouver un peu de nature. Très bonne élève, elle quitte le lycée de Saint-Mandé (Val-de-Marne), bac S en poche, en 1996, à seulement 17 ans. Et se lance dans une prépa pour devenir vétérinaire. Mais ne se présente pas au concours. Elle part alors pour deux mois aux États-Unis, à New York puis à San Diego. À son retour, Émilie Olié s’inscrit en fac de médecine, à Cochin, à Paris, rate sa première année mais s’accroche.

Interne à l’hôpital Lapeyronie

L’été 1998 marque sa rencontre, à Saint-Geniez-d’Olt, avec celui qui deviendra son mari, Vincent David, originaire de Rodez. L’étudiante refait sa première année de médecine et est finalement admise en deuxième année, pour la rentrée 1999 et poursuit jusqu’à l’internat, qu’elle débute en novembre 2004, au sein du service de psychiatrie à l’hôpital Lapeyronie de Montpellier, où elle et son futur mari sont alors installés. "Pour mon internat, j’hésitais entre cardio et psy, avoue la jeune femme alors âgée de 25 ans. Mais je m’étais vraiment régalé en psy, en stage, quand j’étais étudiante. Et puis, depuis toute petite, on baigne dans la psychiatrie puisque mon père a fait toute sa carrière dans ce domaine. Il était tellement passionné – il l’est toujours – qu’il m’a beaucoup transmis." Ce père, Jean-Pierre Olié, professeur et membre de l’Académie nationale de médecine, "tellement fier que sa fille ait choisi la psychiatrie".

"Et il faut dire qu’il m’a aussi beaucoup aidé pour les révisions", sourit Émilie Olié qui intègre le service de psychiatrie en 2007 avant de préparer un master 2 sur à la thématique du suicide.

Elle se spécialise ainsi dans la prise en charge des troubles de l’humeur et des crises suicidaires. Et soutient d’ailleurs sa thèse de médecine, en 2010, sur la douleur psychologique dans les conduites suicidaires.

"On peut mesurer la douleur psychologique chez les personnes déprimées, avance-t-elle. Il y a beaucoup de choses à comprendre pour mieux repérer les personnes et ainsi mieux les prendre en charge." Et les chiffres sont éloquents : "On compte 200 000 tentatives de suicide en France chaque année qui font 10 000 morts, soit trois fois plus de morts que pour les accidents de la route."

Professeure en 2020

Une problématique en hausse chez les jeunes, notamment due à la pandémie et aux confinements liés au Covid.

La jeune médecin est alors chef de clinique jusqu’en 2013, avant de passer une année à Genève pour un projet de neuro-imagerie autour de la douleur et du trouble borderline.

Devenue professeure en 2020, elle se consacre depuis à l’enseignement, à la recherche et bien sûr aux soins.

Médecin passionnée par son métier, mariée en 2010 à l’Aveyronnais Vincent David et maman de deux jeunes filles – Apolline, née en 2009 et Sixtine, en 2015, "très attachées à l’Aveyron" – Émilie Olié se rend dès qu’elle le peut, en famille, à Rodez, chez sa belle-mère ou de son côté, à Saint-Geniez-d’Olt ou à Prades-d’Aubrac. "Prades, c’est le paradis pour moi. J’adore les animaux, les vaches, aller à l’étable, dit celle qui, adolescente, se voyait vétérinaire. J’aime retrouver cette liberté, le calme, la nature." "En Aveyron, ajoute-t-elle, le temps est suspendu, plus rien n’a de prise. Et on se rend compte qu’on n’est pas grand-chose face à cette nature."

Un numéro pour la prévention du suicide

Émilie Olié est responsable d’un centre de recours pour les "troubles bipolaires et la dépression résistante". Les personnes qui appellent le 31 14 (numéro national de prévention du suicide, 7 j/7 et 24 h/24) – qui peuvent être des gens en crise suicidaire, des familles ou même des médecins – bénéficient ainsi d’avis d’experts, diagnostique et thérapeutique.

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