Réforme des retraites : jeudi soir de colère à Nantes, Amiens, Toulouse, Paris ou encore Marseille... le mouvement social va-t-il se durcir ?  

  • Les CRS ont bloqué l’accès à l’Assemblée nationale, jeudi soir.
    Les CRS ont bloqué l’accès à l’Assemblée nationale, jeudi soir. MaxPPP
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Centre Presse Aveyron

Le recours à l’article 49.3 par le gouvernement, jeudi 16 mars, a enflammé la rue hier en soirée. Dans plusieurs villes de France, des manifestations ont dégénéré. Des rassemblements sont encore prévus ce vendredi 17 mars.
 

Le mouvement social va-t-il se durcir ? Après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement, l’intersyndicale, réunie au siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) jeudi en fin d’après-midi, a annoncé de nouvelles actions alors qu’une manifestation spontanée de 5 000 à 10 000 personnes, à quelques pas de l’Assemblée nationale, a dégénéré dans la soirée à Paris.
Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, a dénoncé devant les micros un "déni de démocratie" et un "passage en force". L’intersyndicale annonce "des actions calmes et déterminées" pour obtenir "le retrait du projet". Elle appelle ainsi à des rassemblements de proximité partout ce samedi et à une journée de mobilisation jeudi 23 mars.

310 personnes interpellées à Paris

Ce jeudi 16 mars soir, des tensions ont éclaté sur la place de la Concorde à Paris, en face de l’Assemblée nationale, où des manifestants se sont réunis dans l’après-midi pour manifester leur mécontentement de l’utilisation du 49.3 par le gouvernement et leur opposition au texte. Les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes et de camions équipés de canon à eau pour éloigner les manifestants de l’Assemblée.

Dans la soirée, des manifestants plus virulents ont dégradé des voitures, des vitrines de magasin, descellé des pavés et cassés des blocs de béton pour les lancer sur les CRS, dans ce quartier riche de la capitale. Plusieurs incendies de palissades de chantier et de poubelles ont été allumés. Les policiers ont chargé pour évacuer la place. 310 personnes ont été interpellées, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

À Toulouse, 1500 opposants, 10 interpellations 

À Toulouse, rapporte La Dépêche du Midi, des opposants à la réforme des retraites se sont rassemblés place du Capitole, ce jeudi soir. Leur nombre était estimé, vers 21 heures, à 1 500 personnes. Des premiers incidents, vite suivis par des jets de lacrymogène, ont éclaté vers 21h15 quand des éléments radicaux ont fait mouvement vers la rue Alsace Lorraine rapidement stoppé par le dispositif des forces de l'ordre qui ont procédé à une dizaine d'interpellations. Un distributeur bancaire et plusieurs vitrines ont été endommagés. 

Un mannequin à l’effigie de “Macron” brûlé à Dijon

D’autres manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes de France. Des incidents ont éclaté à Marseille, où des jeunes masqués ont cassé des vitrines de magasin et mis le feu à des poubelles. À Amiens et à Lille, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes face à respectivement un millier et 700 manifestants. À Dijon, un mannequin à l’effigie d’Emmanuel Macron a été brûlé, selon la préfecture.

Côté grèves, la SNCF prévoit pour ce vendredi 17 mars la circulation de 2 TGV sur 3. Les expéditions de carburants étaient à l’arrêt jeudi à la Mède, à Donges, à la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, avec des taux de grévistes entre 70 % et 100 %, selon la CGT du groupe Total Energies, qui suivent une grève reconductible. À Paris, le préfet de police, Laurent Nuñez, a informé Anne Hidalgo de la réquisition d’éboueurs alors que des milliers de tonnes d’ordures ménagères pourrissent sur les trottoirs. Enfin, les syndicats d’enseignants ont déposé un préavis de grève alors que les épreuves de spécialités du bac sont prévues du 20 au 22 mars.

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Les commentaires (2)
RienCompris Il y a 1 année Le 17/03/2023 à 09:09

Il y a 40 ans que l'on martèle que l'entreprise est un enfer et que l'on dénigre le travail. On s'est appauvri et maintenant on pleure. Avec 3000 milliards de dette, on est totalement à la merci de nos créanciers. Un conseil, que l'opposition prenne le pouvoir et je suis sûr que ce sera le paradis.

Anonyme16531 Il y a 1 année Le 17/03/2023 à 08:58

Moi je n'ai pas voté macron, j'ai la conscience tranquille, autour de moi sa pleure, sa gueule, ça refait le monde avec des si....et pourtant ils ont tous revoté pour macron.
On verra au prochaine élection si cela sert de leçon.