Réforme des retraites : de l’Aveyron, la présidente de Région Carole Delga fustige le gouvernement

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  • Dans la matinée, Carole Delga s’est rendue sur le site de l’usine Mayran Industries. Spécialisée dans la fabrication de composteurs électromécaniques, l’entreprise, largement soutenue par la Région, emploie aujourd’hui une trentaine de salariés et se veut "une industrie de l’avenir", comme n’a pas oublié de souligner la présidente de Région.
    Dans la matinée, Carole Delga s’est rendue sur le site de l’usine Mayran Industries. Spécialisée dans la fabrication de composteurs électromécaniques, l’entreprise, largement soutenue par la Région, emploie aujourd’hui une trentaine de salariés et se veut "une industrie de l’avenir", comme n’a pas oublié de souligner la présidente de Région. M.R.
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Mathieu Roualdés

"C’est une insulte aux Français" : durant sa visite dans le département, la présidente d’Occitanie (PS) a fermement condamné l’utilisation du 49.3 par le gouvernement, jeudi 16 mars, lors du vote pour la réforme des retraites.

Comme à son habitude, Carole Delga ne s’est jamais départie de son sourire et de sa bonne humeur lors de son escale aveyronnaise, commencée jeudi dans le sud et conclue hier entre Rodez et Rignac. Ici, la présidente de Région navigue comme un poisson dans l’eau et nourrit sa cote de popularité dans un département qui l’avait sacré à plus de 60 % lors des dernières élections… "J’aime la ruralité, j’en suis issue et je la défends", a-t-elle répété à l’envi lors de ses diverses rencontres. Sans oublier de rappeler l’engagement, financier avant tout, de sa collectivité pour le territoire. Dont acte.

"Une insulte aux Français !"

Mais ce vendredi, il était impossible de ne pas évoquer une autre actualité, bien plus brûlante. Celle du recours au 49.3 par le gouvernement pour sa réforme des retraites. Carole Delga n’a jamais caché sa désapprobation du projet. Quant à la méthode, "c’est une insulte aux Français !", a-t-elle lancé au lendemain de l’annonce d’Élisabeth Borne, sous les huées de l’Assemblée.

"Depuis des mois, 70 % de nos concitoyens refusent cette réforme. À la souffrance sociale, le gouvernement ajoute le déni de démocratie. En n’écoutant pas le peuple, en ne présentant pas ce texte au vote de la représentation nationale, il creuse le fossé entre les citoyens et leurs dirigeants. Cette attitude brutale entraîne chaos et désespoir et nourrit, encore et encore, l’extrême droite", dénonce celle qui est également élue présidente des Régions de France. Et à qui l’on prête souvent des ambitions nationales. Tout en saluant la forte mobilisation dans le département, s’affichant jusqu’à la Une de la presse nationale, Carole Delga a fait part de sa volonté "d’organiser un référendum d’initiative partagé, comme le prévoit notre Constitution. On doit répondre à l’entêtement et à l’autoritarisme du gouvernement par divers biais…".

Les maires aussi dénoncent l’utilisation du 49.3

Et même dans ce discours, la présidente a trouvé un écho favorable dans le département, davantage étiqueté à droite qu’à gauche… Lors d’une réunion sur les transports scolaires en présence de nombreux maires, ces derniers n’ont pas caché leur réprobation de l’utilisation du 49.3.

"Ils jettent de l’huile sur le feu là !", nous confie l’un d’eux. Pour un autre, "s’ils voulaient plus mal s’y prendre, ils ne pouvaient pas". "Ça finira par péter un jour, c’est n’importe quoi", a-t-on aussi pu entendre, dans la salle André-Jarlan de Rignac.

Chez certains conseillers départementaux, toujours affiliés LR, on ne cachait pas également leur fierté de voir que le parti n’avait pas offert la majorité tant attendue par l’exécutif… "Ils peuvent dire que c’est de notre faute, pas de souci. Nous, ici, on a toujours été sur la ligne d’Aurélien Pradié. Cette réforme n’a pas de sens : on ne peut pas demander aux gens de travailler deux ans de plus et conserver en même temps les régimes spéciaux !"

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