Réforme des retraites : la motion de censure de Liot rejetée de justesse par l'Assemblée nationale

Appelés au vote pour s'exprimer pour ou contre les motions de censure déposées après l'activation de l'article 49.3 pour faire passer le texte de réforme des retraites, les députés ont tranché.

Rejetée de 9 voix

La motion de censure de Liot a été rejetée, mais de justesse. Il fallait 287 voix pour faire tomber le gouvernement : 278 députés se sont prononcés en faveur de cette motion. Elle n'a donc pas été adoptée. Les présidents des différents groupes politiques à l'Assemblée avaient, tour à tour, pris la parole avant ce vote, dont le résultat a été rendu public à 18h50. Pour les Républicains, Olivier Marleix avait notamment déclaré : "non, nous ne voterons pas cette motion". 

La deuxième motion rejetée également

Après avoir annoncé le résultat, Yaël Braun-Privet, la présidente de l'Assemblée nationale, s'est penchée sur la motion de censure "déposée par Marine Le Pen et 87 membres de l'Assemblée". Le résultat, dévoilé à 19h25, fait état de 94 voix en faveur de cette seconde motion. Elle est donc également rejetée. Conséquence : le projet de loi est donc adopté.

Le Conseil constitutionnel saisi

La candidate perdante de la dernière élection présidentielle tient à ne pas s'arrêter là. Interrogée sur ses éventuels espoirs de voir cette réforme des retraites tomber à l'eau, elle a répondu "oui, par l'intermédiaire du Conseil constitutionnel. Nous déposerons dès demain matin un recours devant le Conseil constitutionnel". 

Même son de cloche du côté de Mathilde Panot. "Nous saisirons avec l'ensemble de groupes de la Nupes le Conseil Constitutionnel pour demander à ce que ce texte soit déclaré anticonstitutionnel", a réagi la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale. Jeudi, nous pouvons avec l'intersyndicale, enterrer défintiivement cette réforme. Je vous le dis : 9 petites voix, rien n'est fini dans ce pays ! Nous ne voudrons jamais de cette retraite à 64 ans."

"Le divorce est complet", selon Jean-Luc Mélenchon

Troisième du dernier scrutin présidentiel, Jean-Luc Mélenchon a réagi à ce vote. "Ce soir, quelque chose est déchiré, en profondeur. Neuf voix d'écart, ça signifie que le divorce est complet et que personne ne s'y retrouve : ni ceux qui, éventuellement, seraient partisans de cette loi, ils sont une infirme minorité dans ce pays. Ni ceux qui n'en veulent pas et ils sont une immense majorité."

L'ancien député s'est tourné vers le jeudi 23 mars 2023, jour d'un nouvel acte de mobilisaton contre la réforme des retraites. "Puisque le processus de la censure parlementaire n'a pas fonctionné, le moment est venu de passer à la censure populaire." 

"On est dans un moment difficile", reconnaît Violette Spillebout

Députée du groupe Renaissance, Violette Spillebout a également réagi au résultat du vote. "Soulagée, ça serait si on avait une victoire. Je crois qu'aujourd'hui, il faut être plus modeste. On est dans un moment difficile", a-t-elle reconnu. "On va devoir discuter au sein de notre groupe, de la majorité présidentielle, avec les partenaires, sur l'ensemble des travaux à l'Assemblée qui vont suivre."

"On a une majorité très relative quand on parle de la réforme des retraites", a enchaîné la députée au moment d'évoquer le très faible écart de 9 voix, sur la motion de censure déposée par Liot.