Aveyron : le collège de Pont-de-Salars en colère face au manque de remplaçants

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Centre Presse Aveyron

À Pont-de-Salars ce lundi 20 mars, parents et enseignants ont bloqué l’entrée au collège. Ils réclament des remplaçants, mais le contexte général n’y est guère favorable…
 

"On veux dé cour de francé !" Ne nous y trompons pas : si la tonalité de la banderole arborée par les manifestants prête à sourire, c’est bien la colère qui anime parents et enseignants réunis ce lundi 20 mars au matin à neuf heures à l’entrée du collège Jean-Amans de Pont-de-Salars, bloquant ainsi l’accès aux quelque 350 élèves présents. Une action qui a pris fin aux alentours de 11 heures, où élèves et enseignants ont regagné leurs classes. La cause de cette colère est claire : le collège manque d’enseignants remplaçants, de manière récurrente depuis un certain temps déjà.

Une très large majorité des parents d’élèves, réunis dans un collectif, mais aussi des enseignants de l’établissement dénoncent ainsi une "instabilité depuis trois ans". Et, d’une voix commune ont expliqué conjointement hier matin le sens de leur action : "Fin septembre, un premier enseignant de français est en arrêt maladie. Les professeurs en poste essaient, en attendant de trouver un remplaçant, d’assurer quelques heures. Une enseignante contractuelle est enfin recrutée en novembre, et elle assure les cours jusqu’aux vacances de février. À l’issue de cette période, elle décide de quitter l’Éducation nationale. Une seconde personne en février accepte le remplacement et démissionne le lendemain de sa première journée".

Des semaines sans cours de français

Et les parents et enseignants de rappeler, dans un communiqué commun que "malgré les efforts réitérés de la direction, aucun remplaçant n’est trouvé. Précisons que cette situation d’instabilité inquiétante se répète depuis trois ans maintenant, notons aussi qu’à ce jour les élèves de 4e n’ont pas eu de cours de français pendant six semaines et ceux de 5e pendant quatre semaines depuis la rentrée de septembre !"

Les enseignants du collège rappellent que cette crise locale n’est que le stigmate d’une crise globale et "ancrée dans le temps par nos politiques publiques d’éducation. En effet, entre 2017 et 2023 le nombre de candidats aux Capes externes a diminué de 45 % (-46 % en lettres modernes, – 43 % en mathématiques, – 43.5 % en anglais). Entre 2008 et 2021, démissions et départs ont été multipliés par 5 dans le second degré". Dans ce contexte, il serait quasiment impossible aujourd’hui de trouver un remplacement lorsqu’un enseignant est en arrêt "et les quelques volontaires ont tôt fait de comparer avec d’autres opportunités plus avantageuses, laissant la communauté éducative sans solutions".
Pour l’heure, les parents associés aux enseignants ne s’interdisent pas d’autres actions en attendant qu’une délégation soit reçue par la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale.

Claudine Lajus: « La question des remplacements, une préoccupation permanente »

Pour la directrice académique des services de l’Éducation nationale, Claudine Lajus, la situation que connaît le collège de Pont-de-Salars avait été « prise en compte ». « La question des remplaçants au sein des différents établissements scolaires du département est quelque chose qui nous préoccupe en permanence, poursuit Claudine Lajus. Pour évoquer le cas de Pont-de-Salars, nous avions trouvé un remplaçant pour occuper le poste en question. Seulement, le remplaçant que nous avions n’a pas pu, au dernier moment, prendre son poste. Mais nous cherchons d’autres solutions. »
La directrice académique des services de l’Éducation nationale précise que dans «chaque département de l’académie se trouve ce que l’on nomme un DRH de proximité qui est en charge de trouver des solutions de remplacement afin de faire face à ce genre de problème ».

Espalion : tensions au collège Denayrouze

Ce n’est pas un problème de remplaçants mais la perte d’une classe de 5e à la rentrée prochaine qui anime parents et enseignants du collège Denayrouze à Espalion. Conséquence ; des classes à plus de 30 élèves.
Une action est prévue, après celle du 15 février, devant la DSDEN à Rodez mercredi 22 mars dans l’après-midi. Et une pétition en ligne circule d’ores et déjà : https://chng.it/csJbHfcW.

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Les commentaires (1)
Anonyme16531 Il y a 1 année Le 21/03/2023 à 09:14

Mince, je pensais que ce collège n'avait pas de soucis, mon garçon doit y aller, je vais voir a visiter le collège de salles-curan.