Aveyron : l'agriculteur voit rouge, bouscule son voisin pour un droit de passage et finit au tribunal

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    L'affaire remonte à la fin du mois de février. Midi Libre - Aurélien Delbouys
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Alexis Roux

Cette querelle de voisinage a été jugée devant le tribunal correctionnel de Millau jeudi 16 mars.

C'est une subtilité du cadastre local qui aurait pu coûter cher. Le 25 février 2022 à Recoules-Prévinquières, un agriculteur souhaite couper un arbre qui empiète sur un chemin communal.

Or, l'exploitant doit alors s'aventurer plus loin. Problème, il doit emprunter une partie de la voie qui est privée, dont le propriétaire est son voisin, également agriculteur, avec qui les relations sont "très mauvaises", de l'avis des deux parties concernées lors de ce procès, étudié par le tribunal de proximité de Millau ce jeudi 16 mars.

Sans consulter le propriétaire du chemin, l'homme plus âgé s'avance avec son tracteur. Mais entre-temps, exaspéré par la situation, l'autre fermier, "gare son tracteur en travers de la voie pour l'empêcher de rentrer", retrace la présidente. De là, le ton monte entre les deux personnes.

Inconnus des services, les deux hommes ont toutefois déjà eu des moments de conflits auparavant. "Ce monsieur a des ennuis avec tout le monde dans le village", déclare le prévenu, ce que la victime niera par la suite. "Lorsque ses clôtures sont endommagées par exemple, il accuse systématiquement mon client de les vandaliser", ajoute MHubert Aoust, avocat du prévenu.

15 jours d'ITT

Suite à ces antécédents, cette altercation entre les deux hommes est celle de trop. Le propriétaire du chemin pousse son voisin, qui se prend les pieds dans une ficelle et se blesse aux mains, au visage et à l'épaule. "D'abord ce sont 4 jours d'ITT qui sont prescrits, puis 30. Au final, l'expertise d'un médecin légiste de l'hôpital de Millau, statuera sur 15 journées", précise la présidente.

Une durée remise en cause par le prévenu. "Je voyais qu'il faisait du cinéma, il a même pu repartir sur son tracteur. Il a des douleurs chroniques à l'épaule, c'est pour cela que 15 jours ont été retenus."

"Ces violences ne sont pas justifiées"

Toutefois, il reconnaît les faits, et son acte de violence, qu'il justifie par un comportement menaçant de la victime, et de sa sœur présente à ses côtés ce 25 février 2022. "Elle brandissait un bâton, et lui portait un couteau, sans ça je ne l'aurais pas poussé", déclare-t-il à la barre. Un comportement injustifiable pour la défense de la victime. "Oui il avait un couteau, comme tous les agriculteurs qui ont toujours besoin d'un laguiole pour couper quelque chose. C'est la même chose pour sa sœur. Évidemment qu'elle avait un bâton puisqu'elle venait de couper du bois."

De son côté, Nicolas Rigot-Muller, procureur de l'Aveyron, soulignera les conséquences dramatiques qu'auraient pu prendre de tels actes. "Parfois, une simple poussette peut finir très mal. Il suffit que la personne tombe la tête la première sur une pierre et cela fait un mort. Ces violences ne sont pas justifiées."

S'il réquisitionnait une amende de 500 € avec sursis, le tribunal sera plus clément. L'agriculteur est relaxé, à sa plus grande surprise.

L'entreprise Guipal condamnée pour pollution

Dans une autre audience jugée ce jour, l'entreprise de travaux public Guipal écope de 1000 € d'amende, dont 500 avec sursis, et son représentant légal, le responsable, 350 €. Les faits remontent au 5 février 2022, lorsque sur la carrière de Brusque, une pollution est constatée.

"Le Dourdou de Camarès a été colmaté par une pollution mécanique", relate la présidente. L'OFB se charge alors du dossier et instruit la société en justice. Depuis, des travaux ont été observés sur le site, constatés par l'OFB elle-même. "Mais il faut noter une pollution importante dans les frayères", note le procureur de l'Aveyron. "Je reconnais les faits. Aujourd'hui on essaye de travailler en bonne intelligence avec l'OFB. On a fait des investissements et on fait le maximum pour que ça ne se reproduise pas", se défend le prévenu.

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