Emmanuel Macron sur la réforme des retraites : que va dire le président de la République aux Français dans le journal télévisé de 13 h ?

  • Emmanuel Macron va s'adresser aux Français dans le journal de 13 h ce mercredi 22 mars.
    Emmanuel Macron va s'adresser aux Français dans le journal de 13 h ce mercredi 22 mars. Photo - MAXPPP
Publié le , mis à jour
Christelle Bertrand

L’Élysée a assuré qu’aucune annonce majeure ne serait faite ce mercredi par le Président qui sera l’invité du JT de 13 h sur TF1 et France 2. Alors que la crise s’installe, à quoi joue le chef de l’État ?

Comment fermer la porte avant même de l’avoir ouverte. À peine l’Élysée avait-il annoncé, ce mardi 21 mars, une intervention télévisée du président de la République que les conseillers de ce dernier montaient au créneau pour bloquer la plupart des issues de secours qui s’offraient à lui.

"Pas de dissolution, de remaniement, de référendum"

"Pas de dissolution, pas de remaniement, pas de référendum", a résumé l’un des participants à la réunion de ce mardi matin qui a rassemblé les ténors du gouvernement et les chefs de la majorité autour d’Emmanuel Macron. Selon l’un des convives, le chef de l’État a seulement demandé à ses troupes de faire, "d’ici deux à trois semaines maximum", des "propositions" en vue d’un "changement de méthode".

"Les craintes de Français ont été entendues"

Que va-t-il, dès lors, raconter à 13 h ce mercredi 22 mars, face aux journalistes Marie-Sophie Lacarrau et Julian Bugier ? "Il va rappeler qu’il est le garant des institutions et dire que les craintes des Français ont été entendues", assurait, mardi, un conseiller de l’Élysée. De quoi convaincre les contestataires de tourner la page ? Certains, jusque dans la majorité, en doutent.

"Un électrochoc"

D’ailleurs, mardi toujours, lorsqu’Élisabeth Borne est venue expliquer cette stratégie devant le groupe parlementaire, elle a reçu un accueil mitigé. "Le gouvernement espère que tout cela va se régler en lançant un débat sur un texte de loi quelconque, mais nous sommes assez nombreux dans la majorité à penser qu’il faut un électrochoc", nous assure un élu pourtant habituellement légitimisme. Selon lui, l’exécutif n’est pas aveugle : "La Première ministre a des préfets et des sous-préfets qui lui parlent, elle n’est donc pas dans le déni, mais elle fait un pari risqué".

Le choix des territoires

Celui-ci étant de minimiser la crise afin de tourner la page coûte que coûte. De ce point de vue, le choix du 13 Heures est assez parlant. Au palais de l’Élysée, une source indique qu’Emmanuel Macron "a fait le choix des territoires. En province, le retour au domicile pour la pause méridienne est une tradition, tout comme est une habitude le déjeuner devant le journal télévisé". Moins condescendant, un député complète : "Le Président veut aussi montrer que la situation n’est pas assez grave pour un 20 Heures. Il désolennise".

"Il désolennise"

Certains piliers de la majorité pensent qu’il aurait fallu faire… exactement l’inverse et annoncer un acte fort. Pour l’un, la seule porte de sortie aurait été de ne pas appliquer la réforme : "Mais je sais que Macron ne fera jamais cela", assure-t-il. Pour un autre, un remaniement avec la nomination d’un Premier ministre venu de la droite était la seule solution. Enfin, le même raconte : "Quand j’ai vu que Macron recevait, hier (mardi), Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, j’ai pensé qu’il pourrait mettre en branle l’article 11 qui permet, avec l’accort des deux Assemblées, d’organiser un référendum, mais c’était un rêve fou".

Le Président, en se montrant ferme sur l’issue du texte tout en minimisant l’ampleur de la crise, espère, pour sa part, décourager les opposants. Il table ainsi sur une baisse progressive de la mobilisation, quitte à braquer certains élus de sa propre majorité qui se font interpeller sur les marchés par ceux-là mêmes qui les ont élus en juin 2022.

"Les gens ne sont pas méchants, mais ils nous disent : "On ne votera plus jamais pour toi" ! Un autre dénonce "une stratégie viriliste qui consiste à mettre ses c… sur la table tout à fait hors de propos". De là à dire que l’ambiance à l’Élysée, où se sont retrouvés mardi soir les élus de la majorité, promettait d’être tendue, il n’y a qu’un pas. "Ça n’était ni le lieu ni le moment d’étaler nos états d’âme", soupire un participant.

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Les commentaires (2)
Palourde Il y a 1 année Le 22/03/2023 à 10:48

Je vais vous le faire a la De Gaulle :Je vous ai compris ..

Milsabords Il y a 1 année Le 22/03/2023 à 08:46

Scoop, nouvelle constitution simplifiée !
Article 1: le Président a raison;
Article 2: le Président a toujours raison;
Article 3: même si les électeurs ont raison, c'est l'article 49/3 *qui s'applique;
*Article 49/3: on négocie avec le Président avec ses idées personnelles, on conclut obligatoirement avec les siennes ...