Réforme des retraites : sixième soirée de tensions, 12 000 policiers et gendarmes mobilisés ce jeudi

  • Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
    Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Illustration Centre Presse Aveyron
Publié le , mis à jour
Hervé Garric

Alors qu'Emmanuel Macron va prendre la parole pour la première fois depuis le rejet, de justesse, de la motion de censure qui visait le gouvernement d’Élisabeth Borne ce mercredi 22 mars à 13 heures sur TF1 et France 2, de nouveaux rassemblements pour protester contre la réforme des retraites se sont déroulés mardi soir dans plusieurs villes de France, sous forme d'affrontements entre la police et certains manifestants.

La colère ne retombe pas dans la rue. De nouveaux rassemblements ont été organisés mardi 21 mars au soir contre la réforme des retraites dans plusieurs grandes villes de l'Hexagone, théâtre pour certaines d’entre elles dont Paris, de tensions entre forces de l’ordre et manifestants.

De son côté, Gérald Darmanin a annoncé ce même mardi que "12 000 policiers et gendarmes" seraient mobilisés jeudi 23 mars en France dont "5000 à Paris" pour la nouvelle journée d'action intersyndicale contre la réforme contestée des retraites. 

Venu apporter son "soutien" aux membres des forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur les a appelé à "ne pas répondre aux provocations de l'extrême- gauche" qui, selon lui, cherche "à déstabiliser l'Etat".

En soutien aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui sont mobilisés chaque jour pour garantir l’ordre et la sécurité des personnes et des biens. Depuis jeudi dernier, 94 d’entre eux ont été blessés. Je leur ai demandé de ne pas céder aux provocations. pic.twitter.com/8j3c9WNnAq

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 21, 2023

Nous faisons le point ici sur les lieux de manifestation et de tensions dans la soirée de ce mardi 21 mars.

À Paris

Un rassemblement, organisé à l’origine par des syndicats en début de soirée place de la République, s’est transformé en face-à-face tendu entre quelques centaines de manifestants et des forces de l’ordre, jets de projectile contre grenades lacrymogènes.

Au plus fort du rassemblement intersyndical qui s’est achevé vers 20 h 30, environ 3 500 personnes étaient présentes place de la République, selon la préfecture de police de Paris. Puis, selon une source policière, "les organisateurs ont quitté les lieux mais un groupe d’individus a jeté des projectiles en direction des pompiers puis a ensuite tenté de s’élancer en cortège sauvage avant d’être empêché par les forces de l’ordre ".

Peu avant minuit, des manifestants jouaient au chat et à la souris avec les forces de l’ordre sur la place de la Bastille et ses environs. Les pompiers ont dû éteindre de nombreux feux de poubelle.

D’autres rassemblements, manifestations et cortèges ont été organisés dans plusieurs métropoles françaises.

À Toulouse

À Toulouse, deux antennes-relais de téléphonie mobile ont été incendiées cette nuit rapportent nos confrères de La Dépêche du Midi, nécessitant l'intervention des sapeurs-pompiers. Des antennes-relais ont déjà été la cible d'incendies dans la cité occitane et son agglomération ces derniers mois souligne le quotidien.

À Clermont-Ferrand

À Clermont-Ferrand, la fin d'un rassemblement a été marquée par une charge policière.

A lire aussi : Emmanuel Macron sur la réforme des retraites : que va dire le président de la République aux Français dans le journal télévisé de 13 h ?

À Lille

À Lille, quelque 900 personnes avaient d’abord participé dans le calme à Lille à une manifestation contre la réforme des retraites, selon la préfecture du Nord, puis des échauffourées ont opposé les forces de l’ordre à quelque 250 personnes, "surtout des jeunes", selon une source policière.

À Grenoble

À Grenoble, près de 5 000 personnes ont participé à partir de 19 h à un défilé aux flambeaux, selon la préfecture de l’Isère. Vers 21 h 30, les autorités n’avaient pas constaté "d’incidents notables".

À Nantes

À Nantes, où plus de 6 000 manifestants ont défilé lors d’une marche aux flambeaux, les premiers gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l’ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier d’artifice. En marge du cortège, des dégradations ont été commises, des commerces saccagés, avec des tags comme "49.3 ça ne passera pas " ou "Macron ne comprend que l’émeute".

À Rennes

À Rennes, 4 000 personnes - dont une partie munie de flambeaux - selon les organisateurs, 1 200 selon la préfecture, ont déambulé calmement dans le centre-ville. Quelques centaines ont toutefois poursuivi leur route pour une "manif sauvage". Vers 23 h, la préfecture d’Ille-et-Vilaine faisait état de 11 interventions des pompiers sur des départs de feu, et de "quatre interpellations".

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