Salles-Curan. Langue d’oc : le pôle occitan de l’Aveyron lance une alerte

  • Une réunion de travail riche d’idées et de projets.
    Une réunion de travail riche d’idées et de projets.
Publié le
CORRESPONDANT

Composé de trois organismes (l’Institut occitan de l’Aveyron, Adoc 12 et l’Ostal Joan-Bodon à Crespin) le pôle occitan de l’Aveyron s’inquiète : on ne parle plus l’occitan dans les chaumières aveyronnaises et cette langue de nos ancêtres se perdra si l’on n’y prend pas garde. "Il faut cultiver notre jardin", disait Candide (par la plume de Voltaire), "Il faut cultiver nos racines", pourrait-on rétorquer, et nos racines sont ancrées dans la langue de nos anciens, la langue d’Oc de nos grands-parents.

À noter que si le pôle occitan de l’Aveyron est soutenu par le Président du département, qui l’a inscrit dans ses douze défis, en Lévézou, le projet Adoc 12 est porté par le PETR syndicat mixte du Lévézou.

Financièrement ce sont des aides précieuses, mais les projets des trois organismes demandent plus de soutien. Mardi soir, à la mairie d’Alrance, se tenait une réunion de travail pour promouvoir l’occitan. Jacques Migayrou d’Adoc 12 et Patricia Pallier de l’opération Païs (anciennement Al canton) s’étaient déplacés pour rencontrer les défenseurs locaux de l’occitan, quelques bénévoles et élu(e) s d’Alrance, d’Arvieu, du Viala-du-Tarn, de Villefranche-de-Panat, en présence du maire Bernard Cluzel et de son adjoint Bernard Verdié. Chaque participant exposait son travail de collectage pour mettre en valeur cette langue qui ne doit pas s’éteindre : écriture d’un livre "País", réalisation d’un court métrage, rencontres avec les écoles, chorales, pièces de théâtre… Tout en occitan.

Et de donner des idées pour inciter la population du Lévézou à retrouver ses racines : renforcer l’enseignement à l’école, l’introduire au lycée en commençant par les classes de 6e, (7 000 enfants seulement sur 21 000 environ bénéficient de l’apprentissage de l’occitan), présenter aux lycéens les métiers occitans, former des animateurs et les rémunérer, demander aux élus d’afficher la signalétique (directions, rues, monuments…) dans les deux langues, attiser la curiosité des vacanciers en invitant des groupes folkloriques, fanfares, théâtre…, proposer les dépliants des offices de tourisme dans les deux langues, offrir des cadeaux occitans aux nouveaux arrivants ou aux jeunes parents à l’occasion d’une naissance, imposer le "Se canto" dans toutes manifestations, sportives ou autres, comme un hymne régional.

La liste est non exhaustive et les défenseurs de la langue sont motivés pour triompher et faire adopter leur millier d’idées "pour qu’une langue vive, qu’elle puisse franchir ce siècle et échapper à la disparition". C’est en travaillant en harmonie que les associations et les élus permettront de sauver l’occitan.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?