La rupture de stock, un phénomène entré dans les moeurs des consommateurs

  • Une rupture de stock en grandes surfaces peut donner un coup moral à 33% de Français.
    Une rupture de stock en grandes surfaces peut donner un coup moral à 33% de Français. ArtMarie / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - C'est une anecdote que l'on a tous en tête lorsque l'on se remémore le premier confinement au moment où le fait-maison avait le vent en poupe : la farine manquait dans les rayons. Symbolique durant la crise sanitaire, la rupture de stock n'est pourtant pas un phénomène exceptionnel. Et les Français semblent presque s'y être habitués...

A mi-mars, au cours des quatre dernières semaines, 5% des produits dans les rayons des grandes surfaces étaient remplacés par une petite affichette indiquant "produit momentanément indisponible", d'après le baromètre NielseniQ-LSA. Largement médiatisé durant les premiers confinements au moment de la crise sanitaire et surtout incarné par le papier toilette ou la farine, le phénomène de rupture de stock ne constitue pas en réalité un événement exceptionnel. Pourtant, cela représente un manque à gagner de cinq milliards d'euros bruts pour les hyper et supermarchés sur une année.

Si l'on en parle généralement au moment des courses de Noël quand un parent fait face à l'absence d'un jouet victime de son succès, la rupture de stock est entrée dans le quotidien des Français quand il s'agit de remplir le caddie hebdomadaire. Une étude fraîchement publiée par OpinionWay et SES-Imagotag révèle en effet que 56% de consommateurs y sont confrontés souvent ou de temps en temps que ce soit dans les supermarchés ou les hypermarchés. Un événement quasi général puisque 91% de Français n'ont pas pu acheter un produit alimentaire qui était en rupture de stock au cours des douze derniers mois. Sans surprise, ce sont les articles dont le manque en rayons a fait couler beaucoup d'encre qui ont été cités comme les produits victimes de rupture de stock et qui ont retenu l'attention : la moutarde (67%) et l'huile (54%). Dans une moindre mesure, les consommateurs se souviennent de manques d'oeufs (25%) et de farine (19%) au cours de ces derniers mois.

Un produit qui manque ou attendre à la caisse, c'est agaçant !

Au-delà du type de produits manquants, c'est surtout le comportement que génèrent les ruptures de stock qui est intéressant. Quand il y a trop d'articles manquants, cela déplait autant qu'une attente à la caisse dans un magasin de proximité (16%). Une rupture de stock agace davantage qu'un linéaire mal rangé que ce soit dans un supermarché (21% contre 17%) ou un hypermarché (21% contre 18%). Au final, tous circuits de distribution confondus, près de la moitié des Français (48%) se disent déçus quand ils font face à une rupture de stock. Le phénomène peut même provoquer de la colère (19%). Près des trois quarts des Français (74%) considèrent en effet qu'il n'est pas acceptable qu'il y ait des ruptures de stocks dans des magasins français. 73% estiment d'ailleurs qu'avec les nouvelles technologies, on pourrait anticiper ce genre de situations.

On sous-estime sans doute le ressenti que peut entraîner une rupture de stock de denrées alimentaires : 33% des répondants ont déclaré en prendre un coup au moral quand ils y font face. On comprend alors l'effet boule de neige quand un produit vient à manquer de façon durable puisque 51% de Français avouent faire du stock d'un article qui était indisponible. Rien d'étonnant donc si la rupture de stock la plus crainte concerne les légumes (37%), un produit difficile à conserver durablement. Après les pâtes (33%), les fruits arrivent en troisième position (31%).

*Cette étude a été menée auprès d'un échantillon de 1.063 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogées les 15 et 16 février 2023.

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