Manifestation du 23 mars à Rodez : on donne la parole aux Aveyronnais dans le cortège
Lors de la manifestation, des étudiants, des actifs et des retraités ont réagi à la prise de parole d’Emmanuel Macron et ont exposé leurs attentes de ces mobilisations.
La prise de parole d’Emmanuel Macron de mercredi dernier et l’utilisation du 49.3 par Élisabeth Borne ont fait réagir les manifestants. Colette, retraitée de 70 ans, juge le Président "à côté de la plaque, arrogant et provocateur, notamment en disant que les syndicats n’ont pas fait de propositions, ce qui est faux, qu’il y a beaucoup de gens au RSA, ce qui est faux, et en promettant d’autres réformes en marche forcée".
Selon elle, " le Président est devenu autocrate ". Elle regrette cette " réforme incohérente, faite rapidement et que le Président n’ait pas ouvert le dialogue avec les partenaires sociaux ". Quant à la suite, " je pense qu’il suffit d’une étincelle pour que ça explose ".
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Les étudiants mobilisés également
Après une assemblée générale au lycée Foch, jeudi en début d’après-midi, qui visait à créer un collectif de lycéens à Rodez pour faire un mouvement groupé et réunir un maximum de jeunes, de nombreux étudiants ont pris place dans le cortège. Lorenzo, lycéen de 18 ans et représentant des élèves du lycée Monteil, qualifie Emmanuel Macron de "lâche, il a filtré tout ce qu’on lui reproche et s’est concentré sur des choses vagues. Il a rejeté la faute sur Élisabeth Borne et il n’a pas pris ses responsabilités". Le 49.3 représente, selon lui, "la violation de la démocratie".
Ce qui l’a poussé à venir manifester. Il attend de ces mouvements une réaction du gouvernement et espère une mobilisation massive afin que cela ait des répercussions et puisse "changer les choses". Manon et Clara, également lycéennes, pensent que les "manifestations vont continuer de plus en plus fort".
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"Il ne nous a pas écoutés, je n’ai pas voulu l’écouter"
Quant à Véronique, technicienne de 38 ans, elle a fait le choix de ne pas écouter le discours du Président. Elle a tout de même eu vent de ses propos et elle manifeste aujourd’hui contre le gouvernement. "Emmanuel Macron est dans son monde. Si tous les gens s’y mettent, il y a une possibilité que ça aboutisse." Elle se dit prête à se mobiliser "tant qu’il n’y aura pas de changements, si ça doit durer trois mois, ça durera trois mois". Sébastien et Corinne, tous deux dans la vie active, sont du même avis. "Il ne nous a pas écoutés, je n’ai pas voulu l’écouter", confie-t-elle. Sébastien qualifie le Président de "méprisant envers tous les gens qui travaillent". Selon Corinne, le Président "bafoue la République, un pilier de la démocratie. On ne peut pas laisser faire ça, Je suis outrée par ce piétinement du peuple, je ne lâcherai pas". Ils se disent déterminés à se mobiliser contre les actions du gouvernement et contre le gouvernement lui-même autant qu’il le faudra.
"On ne peut pas fermer les écoles durablement"
Francis, enseignant de 53 ans, ne pense pas se mobiliser éternellement. "On ne peut pas fermer les écoles durablement". Il se positionne néanmoins contre la réforme des retraites et espère son retrait "par respect pour nos élèves. À 64 ans, nous n’aurons plus forcément l’envie et ce sont les enfants qui vont le payer."
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