Quand les appli de rencontres se transforment en outils de répressions contre les personnes LGBTQ+

  • La communauté LGBTQ+ en Egypte est étroitement surveillée par les autorités égyptiennes.
    La communauté LGBTQ+ en Egypte est étroitement surveillée par les autorités égyptiennes. Pollyana Ventura / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L’homosexualité est criminalisée dans 67 pays ou juridictions à travers le monde, selon Human Dignity Trust. Les autorités concernées n’hésitent pas à se servir des applications de rencontres, des réseaux sociaux ou des plateformes pour arrêter des personnes de la communauté LGBTQ+, quitte à les piéger avec de faux comptes. C’est le cas en ce moment de Grindr, utilisé en Egypte pour arrêter des hommes homosexuels.

"Nous avons été alertés que la police égyptienne procède activement à des arrestations de personnes gays, bi et trans sur des plateformes numériques. Des policiers utilisent de faux comptes et ont également repris les comptes de vrais membres de la communauté qui ont déjà été arrêtés et dont les téléphones ont été confisqués. Faites preuve d'une grande prudence en ligne et hors ligne, y compris avec des comptes qui ont pu sembler légitimes par le passé", alerte Grindr depuis le 20 mars à ses utilisateurs égyptiens.

Dans ce pays, l’application de rencontres, populaire chez les hommes homosexuels et bisexuels, compterait des centaines de milliers d’utilisateurs, selon The Washington Post. Depuis le début de la semaine, Grindr a pris la décision d’envoyer ce message d’alerte toutes les heures après avoir eu connaissance par des groupes de défense des droits de l’homme de l’arrestation de 35 à 40 personnes LGBTQ+ en Egypte au cours du week-end dernier.

Comme l’explique le responsable des communications mondiales de Grindr, Patrick Lenihan, à NBC News, l’application a averti ses utilisateurs égyptiens de ne pas fournir d'informations personnelles, de ne pas partager leur emplacement, et de ne pas faire confiance à des personnes inconnues qui leur demandent des informations. L'application a également recommandé aux utilisateurs de vérifier leur profil pour s'assurer qu'il ne contenait pas d'informations sensibles ou compromettantes.

L'application, en partenariat avec des groupes de défense locaux, envoyait déjà aux utilisateurs en Égypte des alertes générales de sécurité, mais l'avertissement de cette semaine est plus spécifique et est partagé plus souvent.

En Egypte, l'homosexualité n'est pas explicitement interdite par la loi, mais les personnes LGBTQ+ sont souvent harcelées, arrêtées et emprisonnées pour d'autres infractions, telles que incitation à la débauche ou prostitution.

Ces dernières années, les autorités égyptiennes ont intensifié leur répression contre la communauté LGBTQ+. Selon une enquête menée par le BBC, la police égyptienne se sert désormais de Tinder, Bumble et Grindr pour arrêter les personnes LGBTQ. Des informateurs s'infiltreraient dans l'application sous de faux comptes, et séduiraient leurs interlocuteurs avant de procéder à leur arrestation. Human Rights Watch avait déjà déclaré que les plateformes numériques telles que Facebook, Instagram ou Grindr n'en faisaient pas assez pour protéger les personnes LGBTQ+.

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