Aveyron : à Saint-André-de-Najac, Michèle Villanueva est "de tous les combats sociaux et sociétaux", elle témoigne

Abonnés
  • Michèle au cours d’une manifestation avec son inséparable compagnon de lutte.
    Michèle au cours d’une manifestation avec son inséparable compagnon de lutte. Repro Centre Presse
Publié le
Centre Presse Aveyron

Impliquée dans tous les mouvements sociaux et sociétaux, elle raconte son engagement.

Ceux qui se battent au nom de la justice sociale la connaissent bien… Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, Michèle Villanueva est de tous les combats depuis plus de vingt ans, portant inlassablement la parole de ceux qui ne l’ont pas : sans abris, sans emplois, sans papiers, sans avenir. Écumant les marchés et les sorties d’usines.

Les abords de lycées aussi, car celle qui fut une professeure d’histoire appréciée de son administration s’est forgée sans le vouloir auprès de la jeunesse engagée une aura d’internationaliste. Pourtant, la passionaria née à Oran aurait pu choisir une tout autre destinée… "Après mon bac, j’ai obtenu une bourse d’État pour aller étudier à la Sorbonne. C’était le début de la guerre et lorsque je suis retournée chez moi pour les vacances, mes parents n’ont pas compris pourquoi je prenais le parti des Algériens" regrette celle qui se revendique "de toutes les rives de la Méditerranée".

Et cette douloureuse prise de conscience fait corps lorsqu’elle croise le regard muet d’une maman algérienne au détour d’un camp de regroupement. Son premier poste d’enseignante, elle l’exercera dans un lycée de l’Algérie indépendante, là où le père de ses deux enfants a été muté, avant que le coup d’État de Boumediene ne les oblige à rentrer en France en 1965. Puis vient le temps d’Amiens où celle qui se sent "communiste dans l’âme" rejoint le PC. Mais déçue par des pratiques encore staliniennes, elle se tourne vers l’ORA, puis vers Lutte Ouvrière dont elle apprécie la formation théorique.

Un pied dans l’histoire

Elle participe activement aux élections professionnelles chez Renault, croise la route de René Dumont, le futur premier candidat écologiste à des élections présidentielles. Arrive 1968… Dans une Sorbonne fébrile, Michèle participe aux grandes échappées libertaires tandis que ses petits s’enracinent à la crèche de l’université. Le reste de sa carrière s’effectue à Paris au Lycée Nation au rythme de la petite famille qu’elle mène désormais en solo et des grands bouleversements sociaux. Quand l’heure de la retraite sonne, elle part à Cuba pour enseigner le français et se fait rapidement contacter par l’université locale.

"J’y ai enseigné bénévolement le français et l’histoire pendant un an. Ce fut une expérience extraordinaire !", se remémore celle qui est aussi éprise de mers et d’océans. Puis, c’est la rencontre avec Jean-Claude, militant du NPA. Ils ne se quitteront plus, élisant domicile du côté de Saint-André de Najac et prêtant main-forte à tous les combats locaux dont le Collectif des migrants. Infatigables, les deux humanistes partent pour Calais. "Nous voulions nous rendre compte par nous-mêmes des conditions d’accueil réservé à ces gens venus d’ailleurs." Un constat édifiant qui les pousse jusqu’à Mellila, ville espagnole frontalière du Maroc où les migrants échouent en franchissant un mur-barrière hérissé de coupants.

Ces témoignages, Michèle les rapporte dans des blogs ou dans des livres. Elle raconte les réalités sociales, elle raconte le peuple cubain. Elle raconte évidemment l’Algérie avec la sensibilité particulière d’une Oranaise née à l’histoire et à la politique, simplement "pour cause de guerre".

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?