Réforme des retraites : "Ce serait une folie de ne pas temporiser", l'appel de l'intersyndicale à Emmanuel Macron

  • Laurent Berger et Philippe Martinez.
    Laurent Berger et Philippe Martinez. MAXPPP - YOAN VALAT
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Jennifer Franco avec Reuters

Ce mardi 28 mars, alors que se tient la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, appelle le chef de l'Etat à "un compromis social". Philippe Martinez, de la CGT, et l'intersyndicale dans son ensemble, lui emboîtent le pas. 

Laurent Berger a exhorté ce mardi 28 mars Emmanuel Macron et le gouvernement à suspendre la mise en oeuvre de la réforme des retraites afin d'oeuvrer à un "compromis social" et d'apaiser les tensions en France, avant une dixième journée de mobilisation nationale à l'appel de l'intersyndicale.

"Il y a une profonde contestation. Ce serait une folie de la part de ceux qui nous gouvernent de ne pas prendre le temps de temporiser", a estimé le secrétaire général de la CFDT au micro de France Inter.

"Il n'y a pas eu de recherche du compromis social sur cette réforme."

Pour Laurent Berger, "on ne va pas pouvoir construire tous les défis qui sont devant nous dans le monde du travail sur le ressentiment qui va rester si cette loi est promulguée en l'état".#le7930inter pic.twitter.com/XxwzZPtgop

— France Inter (@franceinter) March 28, 2023

"Il faut mettre la mesure sur pause"

Laurent Berger a jugé qu'il serait "trop long dans ce moment de tension qui est le nôtre" d'attendre la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi sur les retraites, adopté sans vote le 16 mars dernier. Les "sages" doivent rendre leur verdict d'ici la mi-avril. "Il faut qu'on rentre dans un processus de médiation. Il faut qu'on mette sur pause la mesure" de relèvement de l'âge légal de départ à 64 ans, a poursuivi le dirigeant syndical.

Il faut annoncer clairement qu'il n'y aura pas de mise en oeuvre de cette réforme et qu'on privilégie une voie de discussion

"L'intersyndicale fait un geste d'apaisement, pour trouver une voie de sortie, il faut la saisir", estime Laurent Berger.

Le leader de la CFDT a annoncé être favorable à un processus de médiation de plusieurs semaines sur la réforme des retraites. #le7930inter pic.twitter.com/WtxFSWkQpC

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"C'est un choix politique et social qu'il faut opérer. Il faut annoncer clairement qu'il n'y aura pas de mise en oeuvre de cette réforme et qu'on privilégie une voie de discussion." Au lendemain d'une neuvième journée de manifestations marquée par de violents incidents, Emmanuel Macron a écarté vendredi 24 mars l'hypothèse d'une "pause" dans la réforme tout en se disant "à la disposition de l'intersyndicale" pour "avancer sur des sujets" liés au travail, en dehors des retraites.

C'est très bien, on ira mais on discutera des retraites si rien n'a bougé d'ici là

Laurent Berger, qui a confirmé s'être entretenu au téléphone la semaine dernière avec le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, a dit ne pas avoir encore connaissance d'une rencontre prochaine entre Emmanuel Macron, la Première ministre Elisabeth Borne et l'intersyndicale. "On a entendu la Première ministre qui a dit : "Je consulte les responsables de groupes parlementaires, puis les partis politiques et ensuite les partenaires sociaux".

"Il faut entrer dans un processus de médiation."

Le leader de la CFDT Laurent Berger propose de "mettre sur pause" la mesure des 64 ans, nommer un ou plusieurs médiateurs et "prendre un mois, un mois et demi" pour sortir de la crise sur la réforme des retraites. #le7930inter pic.twitter.com/lwAHGN9KFM

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"C'est très bien, on ira mais on discutera des retraites si rien n'a bougé d'ici là", a souligné Laurent Berger. "Vous imaginez les organisations syndicales (...) qui n'abordent pas la question des retraites alors qu'il y a des millions de gens dans la rue ?" Le secrétaire général de la CFDT a mis au défi Emmanuel Macron d'ouvrir une période de médiation et de concertation.

"Ma part c'est de dire : si on ne se met pas d'accord dans les six mois sur la question du travail et de l'équilibre des retraites, alors revenez aux 64 ans mais faites la place au compromis social."

Une lettre va être écrite à Emmanuel Macron

L'intersyndicale va écrire à Emmanuel Macron pour lui demander de suspendre la réforme des retraites et de mettre en place une médiation afin de trouver une issue au conflit social actuel et d'apaiser les tensions en France, a déclaré mardi Philippe Martinez, de la CGT, à l'entame d'une dixième journée de mobilisation nationale contre le projet gouvernemental.

"Compte tenu de la mobilisation qui ne faiblit pas, comme on l'a décidé en intersyndicale, on a proposé une nouvelle fois au gouvernement et surtout au président de la République de suspendre son projet et de nommer une médiation", a dit le secrétaire général sortant de la CGT avant de participer à une manifestation à Clermont-Ferrand.

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 1 année Le 28/03/2023 à 11:34

Ça fait 18 ans que la France temporise sur ce sujet contrairement à nos voisins européens.
Qui paye le déficit dans l'intervalle ? La CGT, la CFDT, non le contribuable que les syndicats veulent racketter.