Sur le circuit américain, le Villefranchois Paul Ricard est un spécialiste en transformation numérique

Abonnés
  • Alors que son épouse est originaire d’Inde, Paul Ricard est associé  à San Francisco, après plus de dix ans passés à New York, dans  un cabinet spécialisé en transformation digitale.	L’Aveyronnais
    Alors que son épouse est originaire d’Inde, Paul Ricard est associé à San Francisco, après plus de dix ans passés à New York, dans un cabinet spécialisé en transformation digitale. L’Aveyronnais
Publié le
Rui DOS SANTOS

Après plus de dix années passées à New York, le trentenaire, né dans la Perle du Rouergue et fils de Jean-Michel, fondateur de Ricard Moto, vit désormais à San Francisco où il travaille toujours dans le réputé cabinet Oliver Wyman.

"Je suis tombé amoureux de la culture américaine en général et new-yorkaise en particulier durant mon premier stage à New York. Le monde des affaires m’a tout de suite semblé plus informel. J’ai adoré croiser des gens du monde entier dans mon parcours professionnel, comme dans ma vie personnelle. Et, en grand amateur de cinéma, c’était génial de vivre dans une ville et un pays où la majorité des blockbusters se déroulent".

Il a traversé l'Atlantique

Paul Ricard a traversé l’Atlantique, puis les Etats-Unis d’est en ouest. Il explique : "Après environ dix ans à New York, durant lesquels j’ai voyagé à travers le pays avec mon travail, et en plein milieu du confinement, ma future femme a obtenu un emploi dans une grande boîte Tech et on a décidé de s’installer en Californie". Il goûte d’ailleurs au changement : "San Francisco est assez différente de New York. Plus d’espaces, plus de verdure... C’est vraiment sympa de vivre une expérience toute autre, d’être en plein cœur de la Silicon Valley".

J'ai eu la chance de rencontrer Lewis Hamilton

Parmi les changements, il a dû acheter, par exemple, une... voiture ! Lui le grand fan de Formule 1. "Il y a dix ans, personne ne connaissait ce sport aux Etats-Unis, mais, avec la série Netflix, cette discipline a explosé en popularité et tout le monde veut désormais discuter de F1 avec moi", se réjouit-il. Il en parle, en ouvrant de grands yeux, tel un petit garçon gâté à Noël : "J’ai eu la chance de rencontrer le Britannique Lewis Hamilton et plusieurs autres pilotes au fil des ans. J’espère pouvoir me rendre au grand prix de Las Vegas dans quelques mois...".

Paul Ricard est ainsi "toujours à 200 à l’heure" et sa carrière professionnelle a enregistré une progression à très grande vitesse. Son déménagement n’a pas été synonyme de changement. Il travaille toujours chez Oliver Wyman, un cabinet de conseil américain implanté partout dans le monde, où il a désormais le statut de "partner", traduire "associé". "Je travaille avec des clients de tous secteurs sur des problématiques de transformation numérique et de développement de nouvelles offres", détaille le Villefranchois.

Master en management à HEC Paris

Il prend un exemple : "J’ai aidé, récemment, une entreprise à lancer une toute nouvelle offre numérique de pilotage financier (sous la forme d’une appli iPhone) et j’en ai accompagné une autre transformant son département technologies pour tirer profit des nouvelles tendances autour de l’intelligence artificielle, du web3...".

Depuis son arrivée dans la Silicon Valley, il a aussi développé ses relations avec les start-up et les boîtes Big Tech de la région, ainsi qu’avec les fonds de capital-risque. "Ceci m’a permis de créer des partenariats entre mes clients et ces entreprises", glisse-t-il. Il va d’ailleurs rencontrer quelques start-up et entreprises de la région Occitanie, dont Nutri-Service (avec Cécile Vialars), basée près de... Villefranche-de-Rouergue, arrivées ce matin dans les valises de Christophe Palous (cellule internationale de la chambre de commerce et d’industrie) pour un séjour dans la Silicon Valley, durant lequel il sera question d’échanges sur les tendances du moment, sur les perspectives.

Paul Ricard est né le 28 juillet 1987 à Villefranche-de-Rouergue. Son père, Jean-Michel, "mondialement connu", a ouvert le magasin Ricard moto il y a plus de quarante ans, 70 avenue Caylet, et il est toujours aux commandes de la boutique. Sa mère, Pascale, a longtemps travaillé à l’agence villefranchoise de la Caisse d’épargne. Elle a récemment pris sa retraite et vit désormais près de Rodez.

Son bac scientifique en poche, il a rallié Toulouse en classe prépa économiques et sociales à Pierre-de-Fermat. Deux ans plus tard, il a été admis à HEC Paris, où il a obtenu un master en management.

Des séjours très réguliers en Aveyron

"Lors de mes études parisiennes, j’ai aussi été le premier étudiant sélectionné pour un double diplôme avec IIM Ahmedabad, une business school en Inde, où j’ai passé un an, se souvient-il. C’était mon premier séjour dans ce pays et, pour citer un film célèbre "J’ai pleuré deux fois, quand je suis arrivé et quand je suis parti !". Une expérience exceptionnelle".

Pendant ses études supérieures, il a fait plusieurs stages longs, chez Deezer et Google à Paris, puis au bureau de New York d’Air France, en e-commerce. C’est là également qu’il a découvert le cabinet Oliver Wyman. Il n’a pas oublié : "Ils m’ont offert un emploi et m’ont proposé de choisir le bureau que je voulais. J’ai choisi New York !".

Malgré son ancrage très fort aux Etats-Unis, Paul Ricard n’a pas coupé les ponts avec l’Aveyron. "Même si ça a été dur avec le Covid-19, j’esssaie de rentrer au pays tous les ans ou, quand ce n’est vraiment pas possible, tous les deux ans, confirme l’intéressé. C’est toujours exceptionnel de voir ma famille, mes amis d’enfance, mais aussi de (re)découvrir les restaurants du coin".

En attendant le prochain séjour (cet été ? plutôt en fin d’année ?), le Villefranchois a un autre événement d’envergure écrit en lettres majuscules sur son calendrier. "Je me marie en mai en Californie, lance-t-il, avec un grand sourire et beaucoup d’émotion. Mon épouse, dont les parents sont originaires d’Inde, et moi avons déjà célébré une première cérémonie à Bangalore, en Inde, en janvier. Nous préparons actuellement le deuxième mariage, cette fois sur le sol américain". Champagne !

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement
à cet article à partir de
1€/mois
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?