Sécheresse : les bons plans de ces jardineries pour économiser l'eau

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  • Au Magasin vert d’Onet-le-Château, les oyas (des réserves d’eau à enterrer au pied des plantations) ont la cote, tout comme les systèmesde goutte à goutte.
    Au Magasin vert d’Onet-le-Château, les oyas (des réserves d’eau à enterrer au pied des plantations) ont la cote, tout comme les systèmesde goutte à goutte. X.B.
  • Les particuliers anticipent sur une éventuelle sécheresse.  "Les années précédentes, c’était la ruée sur les tuyaux d’arrosage au dernier moment", explique Sébastien Couffignal, directeur de l’enseigne Melila, à Onet-le-Château.
    Les particuliers anticipent sur une éventuelle sécheresse. "Les années précédentes, c’était la ruée sur les tuyaux d’arrosage au dernier moment", explique Sébastien Couffignal, directeur de l’enseigne Melila, à Onet-le-Château. X.B.
  • Très demandées aux Serres du Colombiès, à Laissac, sauge, sédum, dipladonia… "De petites plantes que l’on trouve dans la nature,dans la rocaille… du durable !", selon le responsable Quentin Lebbe.
    Très demandées aux Serres du Colombiès, à Laissac, sauge, sédum, dipladonia… "De petites plantes que l’on trouve dans la nature,dans la rocaille… du durable !", selon le responsable Quentin Lebbe. C.C.
Publié le
Xavier Buisson

À la lumière de la sécheresse vécue l’été dernier, les jardineries aveyronnaises proposent des dispositifs pour économiser l’eau mais aussi de nouvelles variétés plus résistantes. Une démarche qui séduit des jardiniers, échaudés par l’épisode caniculaire de 2022.

Récupérateurs d’eau et paillage en vedette : "Une envie de nos clients de penser à la planète."

"Ce qui fonctionne très bien, actuellement, ce sont les récupérateurs d’eau", affirme Bertrand Martin, directeur de Magasin Vert à Onet-le-Château. Sur ces produits, les ventes sont en hausse de 20 % par rapport à l’année dernière à la même époque. Très demandés aussi : "Les goutte à goutte, avec ou sans programmateur, les solutions de paillage, qu’elles soient synthétiques (plastique) ou végétales", poursuit le responsable, même si ce sont les paillages végétaux qui ont sa préférence. "Dix centimètres d’écorce de pin permettent de très bien conserver l’humidité", explique-t-il. Les pots avec bac de réserve d’eau mais aussi les oyas, des pots en terre cuite destinés à être enterrés et remplis, qui "diffusent l’eau par capillarité", sont eux aussi "très efficaces" pour lutter contre une éventuelle sécheresse.

" On est sur une vraie démarche, une envie de nos clients de penser à la planète. Il n’est plus question d’une approche réservée aux seuls " bobos ", comme il y a quelques années. C’est quelque chose qui a du sens aujourd’hui pour tout le monde ", analyse Bertrand Martin.

"On nous demande aussi des plantes qui résistent à la chaleur, des plantes méditerranéennes, car tout le monde sent le changement de climat". Exemple : le laurier-rose qui pousse très bien sous nos latitudes désormais. Au même titre que les oliviers et lauriers du Portugal. "Laurier-tin, éléagnus, pittosporum", renchérit Valérie, vendeuse au sein de l’enseigne, qui explique : "Les clients ne veulent pas arroser ou le moins possible, alors ils nous demandent des plantes qui résistent au sec et qui tiennent".

Composteurs obligatoires en 2024

Dans un autre registre mais toujours au bénéfice de la planète, les composteurs ont eux aussi la cote, du fait qu’ils seront obligatoires au 1er janvier 2024. Avec, là aussi, des ventes en hausse de près de 20 % par rapport à l’année passée.

Plantes méditerranéennes et systèmes d’arrosage résilients : "Cette année, le particulier a anticipé." "Il y a une tendance : on voit les achats s’orienter vers les plantes méditerranéennes. Oliviers, palmiers, lauriers roses…" Directeur du magasin Melila à Onet-le-Château, Sébastien Couffignal constate, à l’orée d’une nouvelle saison, une évolution dans les demandes des clients.

" Avant, on vendait moins ces variétés, mais désormais il n’y plus de craintes avec le froid, on ne descend plus en dessous des – 10 degrés ", poursuit-il.

Les "grosses pièces" de palmiers ou oliviers sont aussi très prisées, elles qui n’étaient pratiquement pas commercialisées avant. Ainsi une trentaine de gros oliviers, contre un ou deux par saison avant, sont actuellement proposés à Melila.

Autre tendance : des systèmes d’arrosage "résilient" : "Du goutte à goutte, très économe en eau et qui offre la tranquillité". Il y a selon le responsable une "forte demande" sur l’arrosage, depuis la sécheresse de l’été 2022. "Le particulier anticipe rarement, mais cette année, il a anticipé du fait de la possibilité d’avoir une nouvelle sécheresse. Les années précédentes, c’était la ruée sur les tuyaux d’arrosage, au dernier moment, quand la sécheresse était là", résume-t-il.

Les paillages, permettant de préserver l’humidité sur les arbustes et potagers, sont aussi en vogue plus que par le passé. "Chanvre, coques de cacao, pouzzolane et ardoise ont la cote en ce moment"… avec cependant une limite, comme le souligne Sébastien Couffignal : "Le côté pervers du paillage, qui prend la place du végétal."

Sauge, sédum, dipladonia… et la phrase du moment : "Je veux une plante qui tient au sec !"

"On le constate : les gens réagissent par rapport aux médias, qui annoncent la sécheresse et d’éventuelles restrictions d’eau", explique Quentin Lebbe, gérant des Serres du Colombiès, à Laissac. Selon l’horticulteur, la tendance est actuellement aux plantes vivaces, qui résistent et reviennent chaque année.

"Les clients n’ont qu’un seul mot à la bouche : je veux une plante qui tient au sec", au même titre que les mairies "qui nous demandent des plantes "qui ne s’arrosent pas" ou "très peu"".

Pour répondre à ces contraintes, Quentin Lebbe propose beaucoup de "sauge, sédum, dipladonia… de petites plantes que l’on trouve dans la nature, dans la rocaille… du durable !", détaille-t-il, avec des quantités commandées supérieures à celle des autres années sur ces variétés. "On se doutait que la demande allait aller vers ces variétés."

Cette année, l’horticulteur a pour sa part décidé d’opter pour un terreau plus cher que l’ancien mais "retenant" mieux l’eau. Avec à la clé une économie de "20 à 30 %" en termes d’arrosage. Un terreau que les clients retrouvent dans les pots achetés aux Serres du Colombiès, mais qui ne parvient cependant pas à rassurer les adeptes du potager. "Les gens sont très frileux là-dessus… Beaucoup de potagers ont grillé avec le soleil de l’été dernier."

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