Aux Pays-Bas, l’Espalionnaise Lauren Fages a pris le train des technologies digitales

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    L’Espalionnaise Lauren Fages, dans le train, moyen de transport qu’elle affectionne tant. Reproduction L'Aveyronnais - Chrysanthi Papazoglou
Publié le
Emmanuel Pons

Installée depuis huit ans aux Pays-Bas, Lauren Fages habite aujourd’hui à Utrecht, à une heure d’Amsterdam, où elle est web et visual designer pour la société Eurail.

Lauren Fages exerce un métier très en vogue, lié au développement du digital. Elle est UX/UI designer, une sorte de web designer spécialisée : UX pour "user eXperience" et UI pour "user interface". Elle s’intéresse ainsi à l’expérience utilisateur et à l’interface produit, pour Eurail, société basée à Utrecht, aux Pays-Bas – où elle vit depuis huit ans – pour laquelle elle développe actuellement une application pour smartphone et travaille à apporter un service adapté aux besoins des clients sur le site internet dédié. Eurail, aussi connu sous le nom d’interrail, propose aux voyageurs la possibilité de voyager en train, grâce à un pass, de manière flexible, et sans frontières.

Voilà pour la présentation.

Mais la jeune Aveyronnaise, née à Rodez en 1988 et qui a grandi à Espalion où elle a fréquenté l’école Jean-Monnet et le collège Denayrouze, ne s’est pas dirigée vers ce métier spontanément.

Le temps de trouver sa voie

Après le bac littéraire, option espagnol et musique – elle joue du piano et chante depuis l’âge de cinq ans – , décroché en 2006 au lycée Foch, elle intègre la fac du Mirail, à Toulouse, pour préparer une licence de langues étrangères appliquées (LEA). "J’en garde le souvenir d’une expérience difficile, je n’étais pas assez mature, après le lycée, avoue-t-elle. Ensuite, j’ai voulu faire un BTS graphisme. Mais je n’ai pas trouvé d’entreprise pour l’alternance."

Elle change alors radicalement de voie pour préparer un BTS professions immobilières. "Je voyais le volet social du métier mais la dimension commerciale ne m’a pas plu." Elle obtient cependant son diplôme en 2009 et enchaîne avec une licence multimédia à l’IUT de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Encore un changement de cap, mais qui la rapproche cependant d’un secteur qui lui convient mieux. "J’ai toujours aimé dessiner. Et comme j’aimais bien aussi l’informatique, ça m’a permis d’allier les deux", se souvient Lauren Fages. "J’ai découvert les métiers du multimédia et de l’audiovisuel, la théorie mais aussi la pratique. C’est la première fois que j’appréciais vraiment mes études. C’était beaucoup plus concret qu’à la fac." DUT en poche, elle retourne à Toulouse où elle travaille en free-lance. Elle fait des photos pour des événements, crée des sites web… jusqu’en 2013. "Ça me plaisait mais ce n’était pas très stable comme situation, convient-elle. Et puis j’avais besoin de découvrir autre chose, d’autres endroits. Je voulais voyager."

Et c’est par hasard, alors qu’elle est partie filmer lors du festival Marsatac, à Marseille, qu’elle rencontre des cadreurs originaires de Groningen, aux Pays-Bas. Et le courant passe tout de suite : "Si tu veux bosser avec nous, ce serait cool", l’invitent-ils. "Je suis partie là-bas et j’y suis restée un an et demi. Et j’ai travaillé avec eux à travers toute l’Europe", raconte-t-elle. Elle qui voulait voyager, elle est comblée.

Aux Pays-Bas depuis huit ans

Jusqu’à ce qu’un prof de l’IUT de Tarbes l’appelle pour donner des cours à l’observatoire de Midi-Pyrénées basé à Toulouse. "J’ai fait cinq mois mais mon contrat n’a pas été renouvelé car il n’y avait pas de financement", se souvient l’Aveyronnaise qui, après quelques mois en free-lance, décide, en novembre 2015, de repartir aux Pays-Bas. Toujours en free-lance, dans un premier temps. "Ça se passait super bien aux Pays-Bas", raconte-t-elle. À tel point qu’elle répond à une annonce d’Interrail, en 2019, et est embauchée au poste d’UX/UI designer. Une entreprise et une démarche qu’elle apprécie. "C’est pas juste du voyage en train, dit-elle. On essaie de diriger nos utilisateurs vers une expérience moins polluante, de leur faire découvrir des petites villes. Il y a vraiment une dimension écologique et sociale. C’est aussi une façon pour les voyageurs de se connecter avec les autres Européens, de développer une plus grande ouverture d’esprit et ainsi, espère-t-elle, de faire baisser la xénophobie".

Aujourd’hui installée à Utrecht, à une heure d’Amsterdam, en couple avec Bob, un artiste illustrateur hollandais, Lauren Fages s’épanouit dans son métier et dans sa vie personnelle. Même si elle avoue que l’Aveyron lui manque, notamment la nature sauvage. "J’aimerais bien vivre un peu entre les deux, avoue-t-elle. Mais j’ai la chance de pouvoir retrouver Robin à Bruxelles ou Justine à Lille – deux autres Aveyronnais expatriés. On parle avec l’accent et on se régale de bons produits aveyronnais", sourit-elle.

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