Collectif national des infirmiers libéraux en colère : 180 professionnels aveyronnais rejoignent le mouvement

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  • Des infirmières ont pu se libérer pour intégrer le cortège de la manifestation à Rodez, le 23 mars.
    Des infirmières ont pu se libérer pour intégrer le cortège de la manifestation à Rodez, le 23 mars. Reproduction Centre Presse Aveyron
  • 180 infirmiers sur les 800 que compte l'Aveyron ont rejoint le collectif pour l'instant. 180 infirmiers sur les 800 que compte l'Aveyron ont rejoint le collectif pour l'instant.
    180 infirmiers sur les 800 que compte l'Aveyron ont rejoint le collectif pour l'instant. Reproduction Centre Presse Aveyron
  • Les infirmiers libéraux sont allés rencontrer le député Stéphane Mazars.
    Les infirmiers libéraux sont allés rencontrer le député Stéphane Mazars. Reproduction Centre Presse Aveyron
Publié le , mis à jour

Ils sont de plus en plus d'Aveyronnais à intégrer ce collectif qui prend de l'ampleur au niveau national.

"Surtout depuis le Covid-19, nous sommes les premiers interlocuteurs de santé des gens à domicile. Notre travail est bien différent aujourd'hui, mais ce qu'on fait n'est tracé nulle part". La gronde des infirmiers libéraux se fait maintenant entendre jusqu'en Aveyron. Un important collectif national a vu le jour sur les réseaux sociaux depuis la fin de l'année 2022 et ne cesse de prendre de l'ampleur, les antennes départementales éclosent les unes après les autres. 

Depuis mars 2023, environ 180 infirmiers libéraux qui exercent en Aveyron ont rejoint le collectif, sur les 800 que compte le département. Ils ont déjà rencontré le sénateur Alain Marc à Millau et le député Stéphane Mazars ce lundi 3 avril pour faire part des difficultés de leur métier, et son manque de reconnaissance. "En interpellant les élus partout en France, cela a déjà abouti à de premières questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Mais c'est encore insuffisant. Plus on va solliciter les élus, plus on va pouvoir ouvrir un dialogue", explique Virginie Jalfre-Azam, une des administratrices du collectif en Aveyron.

Quelles difficultés en Aveyron ?

"On demande déjà une revalorisation financière, car notre profession est sous convention donc nous ne sommes pas maîtres de nos tarifs. Ils n'ont pas bougé depuis 2009, ce qui n'est plus cohérent avec l'inflation". Mais Virigine Jalfre-Azam demande surtout une revalorisation du métier, qui a bien changé. "Avant, la sortie d'un patient de l'hôpital était coordonnée entre médecins, maintenant ça se fait par le biais des infirmiers libéraux. Ce n'est pas considéré comme un acte de la profession, pourtant ces tâches de coordination représentent un quart de notre travail".

Le métier se heurte à des difficultés supplémentaires en milieu rural, et en désert médical. "Aujourd'hui, les gens veulent rester à domicile le plus longtemps possible, mais selon les territoires il existe de vraies inégalités d'accès aux soins". Entre les spécialistes qui se font de plus en plus rares et les urgences parfois contraintes de fermer la nuit, les infirmiers libéraux sont directement appelés. "Mais sans moyen ni médecin, il arrive d'être confronté à des situations dramatiques. C'est une grande injustice, si vous faites un AVC dans l'ouest ou le sud de l'Aveyron, vous n'avez pas la même égalité de chances d'être pris en charge dans de bonnes conditions".

Depuis la période de Covid-19, "où on demandait aux gens de ne pas appeler les urgences qui étaient surchargées", les infirmiers libéraux sont en première ligne. "C'est le côté humain du métier qu'on a choisi de faire, nous sommes disponibles 24h/24, même si c'est en pleine nuit. Le problème, c'est que cet aspect n'est pas reconnu".

Transformer le collectif en association

En Aveyron, le nombre d'adhérents au collectif ne cesse de grandir. "Nous sommes déjà presque un quart des infirmiers libéraux du département à en faire partie". Sur le plan national, la prochaine étape consiste à transformer ce collectif en association. "Ce nouveau statut pourra nous faire prendre part aux négociations", explique Virginie Jalfre-Azam.

"Concernant les tarifs, il n'y a que les syndicats qui peuvent négocier avec la CNAM. L'idée serait donc de créer une association, afin de négocier avec les syndicats, qui eux pourraient négocier avec la CNAM". Avec le statut de collectif, la communication reste pour l'instant une des seules marges de manœuvre. 

Les infirmières libérales entrent dans la manifestation

"Notre métier ne nous permet pas beaucoup de manifester", mais elles sont six à avoir pu se libérer pour intégrer le cortège du 23 mars à Rodez, lors de la mobilisation contre la réforme des retraites. "C'est quelque chose de très important pour nous, car si nous n'étions pas nombreuses, nous avons reçu une tonnes de likes et de soutien sur les réseaux sociaux, et de toute la France", se réjouit Virginie Jalfre-Azam.

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