Élisabeth Borne en Aveyron : la Maison de santé de Salles-Curan est "l'arbre qui cache la forêt"

  • "On ne souffre pas ici, c'est l'arbre qui cache la forêt. Il vous suffit de faire 20 km et vous trouverez un collègue de 64 ans, seul médecin à exercer", a rappelé le docteur Alexandre Darcourt-Lezat, de la Maison de santé de Salles-Curan à l'attention de la Première ministre Elisabeth Borne.
    "On ne souffre pas ici, c'est l'arbre qui cache la forêt. Il vous suffit de faire 20 km et vous trouverez un collègue de 64 ans, seul médecin à exercer", a rappelé le docteur Alexandre Darcourt-Lezat, de la Maison de santé de Salles-Curan à l'attention de la Première ministre Elisabeth Borne. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Olivier Courtil

La Première ministre Élisabeth Borne a commencé sa visite en Aveyron par la maison de santé de Salles-Curan, vendredi 7 avril. Un tour de table qui a permis aux praticiens de faire remonter leurs doléances.

"On ne souffre pas ici, c'est l'arbre qui cache la forêt. Il vous suffit de faire 20 km et vous trouverez un collègue de 64 ans, seul médecin à exercer", lance le docteur Alexandre Darcourt-Lezat, de la Maison de santé de Salles-Curan à l'attention d'Elisabeth Borne, Première ministre.

En effet, le choix porté sur Salles-Curan n'est pas anodin. Lieu de "la première maison de santé de France", se félicite le maire visionnaire Maurice Combettes qui rappelle toutefois avoir perdu les élections municipales de 2008 "à cause du projet de maison de santé et des éoliennes." 

Désormais la maison de santé avec deux médecins (bientôt trois), deux dentistes, sept infirmières, deux kinés (bientôt trois), une diététicienne, est citée en exemple par la Première ministre. "On sait qu'il y a plus de besoins de santé avec une démographie médicale tendue, on ne peut pas faire croire à un coup de baguette magique, on se retrousse les manches ensemble, je le salue ici."

Perte de sens 

Une situation tendue dont le tour de table a permis aux professionnels de santé d'exprimer leurs maux et faire remonter leurs revendications. Ainsi, les dentistes ont aussi tiré la sonnette d'alarme.

"Cela se dégrade, on refuse des gens et on a eu des agressions", confie Emilie Bomparet, l'une des deux dentistes de la maison de santé qui cite en exemple Réquista où la commune est passée de quatre dentistes à zéro. "Vous avez ici  l'image d'Epinal", reprend  le médecin Alexandre Darcourt-Lezat, suivi de son confrère Mathieu Jerger pour qui "ce n'est pas aux médecins de construire le juridique et l'administratif  des CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé), il y a une perte de sens pour les médecins".

"L'accès aux soins est une priorité majeure"

En réponse, Elisabeth Borne a rappelé que " l'accès aux soins est une priorité majeure. La réforme part des initiatives sur le territoire." Sur ce point, un décret est déposé ce samedi 8 avril pour permettre aux agences régionales de santé de disposer de davantage de moyens techniques (imagerie). 

Dans une ambiance calme, il faut dire que le dispositif avec les forces de l'ordre était impressionnant autour de la place du Foirail du village, les infirmières ont remis leur liste de revendications à François Braun, ministre de la santé, comme la réévaluation du carburant. Et l'infirmière Céline Desille de lâcher : "On est obligé de travailler jusqu'à 67 ans, ce n'est pas le sujet mais on a besoin d'en parler."

La Première ministre a conclu sa visite sur le Lévézou en déclarant "apporter des solutions rapides pour apaiser le pays" en réponse au lourd contexte de la réforme des retraites qui ne l'a quitte pas, même en Aveyron. 

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Les commentaires (3)
anniebernard Il y a 1 année Le 07/04/2023 à 20:04

Bonsoir, les infirmières qui ont pris la parole étaient Céline ROUQUETTE et Louise RUSCASSIE. Quelle maladresse de nom.

caussi12 Il y a 1 année Le 07/04/2023 à 16:55

Dommage que les patients n'aient pas été invités à cette rencontre, ils auraient pu donner leur point de vue, ce n 'est pas aussi rose que ça

tranxen Il y a 1 année Le 11/04/2023 à 16:13

Je ne suis pas certain que les politiques venaient pour les patients.