Réforme des retraites : après un reflux dans la rue, les regards se tournent désormais vers le Conseil constitutionnel
La France a vécu ce jeudi - avril une onzième journée de mobilisation contre la réforme, avec une participation en baisse. La prochaine aura lieu le 13 avril à la veille de la décision, très attendue, du Conseil constitutionnel.
Un reflux dans les cortèges, mais une nouvelle journée d’action déjà en ligne de mire, le 13 avril, à la veille de la décision du Conseil constitutionnel.
La France a vécu jeudi une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, la onzième depuis le 19 janvier, marquée par une participation en baisse. Le ministère de l’Intérieur a dénombré 57 000 manifestants dans la capitale et 570 000 dans l’ensemble du pays, contre 400 000 à Paris revendiqués par la CGT et près de deux millions dans toute la France selon FO.
Tensions dans certaines villes
Lors de la dernière journée d’action, le 28 mars, le ministère de l’Intérieur avait compté 740 000 manifestants dans tout le pays, la CGT "plus de deux millions".

Jeudi, les défilés ont été, une nouvelle fois, émaillés de tensions dans certaines villes et des affrontements ont opposé manifestants et forces de l’ordre le long du parcours parisien et à son terminus, place d’Italie.
Au moins 111 personnes ont été interpellées en France. "154 blessés" ont été à déplorer, parallèlement, dans les rangs des forces de l’ordre, "certains gravement", a annoncé, peu avant 20 h, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait déployé plus de 11 500 policiers à travers le pays. Parmi les blessés figurent une gendarme touchée au visage et une commissaire de la BRAV-M qui aurait perdu connaissance après avoir reçu un pavé ou une pierre sur son casque.

Des symboles ciblés
Des projectiles ont également été jetés aux abords de La Rotonde, restaurant où Emmanuel Macron a ses habitudes et dont une partie de l’auvent a été incendiée. Autre symbole pris pour cible en lien avec le pouvoir, des cheminots se sont introduits à l’intérieur du bâtiment abritant le gestionnaire d’actifs BlackRock, dans le IIe arrondissement. Deux agences bancaires ont été, par ailleurs, vandalisées, des poubelles et du mobilier urbain brûlé.

À Nancy, le porche de la succursale de la Banque de France a été incendié. Des dégradations ont également été commises à Lyon, Rennes, ou encore Nantes, où des heurts ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre. À Marseille, des manifestants ont envahi les rails de la gare Saint-Charles, perturbant le trafic.

Cette nouvelle journée de mobilisation survient au lendemain de la rencontre entre l’intersyndicale et la Première ministre, qualifiée d’ "échec" par les syndicats qui ont de nouveau demandé le retrait du projet de loi, alors qu’Élisabeth Borne souhaitait aborder avec eux d’autres sujets liés au travail.
"Nous sommes dans une grande crise démocratique"
Face au refus gouvernemental de retirer le texte qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans, l’intersyndicale a mis fin à la réunion et a appelé à poursuivre la contestation. "Nous sommes dans une grave crise démocratique", a estimé jeudi le patron de la CFDT, Laurent Berger, notamment dans nos colonnes, appelant le chef de l’État à la "sagesse". En Chine, où Emmanuel Macron est actuellement en visite d’État, l’entourage du Président a évoqué la possibilité d’un”e rencontre entre le chef de l’État et les syndicats après la décision des “Sages”. Rencontre à laquelle Laurent Berger se dit prêt à participer.

La réunion de Matignon "n’a pas servi à rien", a jugé jeudi sur BFMTV-RMC le ministre du Travail, qui a nié, comme le chef de l’État, l’existence d’une "crise démocratique". "Il y a toujours un désaccord mais il y a des perspectives", a affirmé Olivier Dussopt.
Pour les syndicats, comme pour l’exécutif, il n’y en a plus qu’une seule, en vérité, pour l’heure : attendre le verdict du Conseil constitutionnel, le 14 avril.
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