Il avait tué sa belle-mère d'une trentaine de coups de couteau à Millau : l’adolescent bientôt jugé

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  • De nationalité roumaine,  la famille décrite "sans histoire" vivait dans le quartier de Malhourtet, à Millau.
    De nationalité roumaine, la famille décrite "sans histoire" vivait dans le quartier de Malhourtet, à Millau. Archives Midi Libre - LOIC BAILLES
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Mathieu Roualdés

Le 1er septembre 2020, à Millau, un lycéen tuait d’une trentaine de coups de couteau sa belle-mère, âgée de 39 ans. Il comparaîtra en début de semaine prochaine devant la cour d’assises pour mineurs de l’Aveyron.

"J’ai 15 ans et je suis un garçon qui n’aime pas trop les grands groupes et le vacarme." C’est en ces termes que Valentin (*) se présentait sur les réseaux sociaux. Visage encore enfantin, lunettes de vue, ce lycéen a tué sa belle-mère de plusieurs coups de couteau à Millau en 2020. C’était le 1er septembre, en pleine crise sanitaire et quelques jours avant la rentrée des classes.

Il est 8 h 30 quand les habitants des "Amandiers", immeuble du quartier de Malhourtet, se réveillent avec la présence de nombreux policiers sous leurs fenêtres. Un résident vient d’appeler le 17, il se dit gêné "par des cris et un bruit sourd provenant d’un logement voisin". La porte est fermée, les enquêteurs pénètrent dans ce dernier par l’extérieur. Et font une macabre découverte : le corps d’une femme de 39 ans gît dans une mare de sang.

Recroquevillé sur son lit

Dans une autre pièce, un jeune homme est recroquevillé sur son lit. C’est Valentin. Il a 16 ans, c’est le beau-fils de la victime, mariée avec son père depuis 2012 et leur arrivée en France depuis la Roumanie. Sur un meuble de la chambre, les enquêteurs retrouvent un couteau de cuisine. C’est l’arme du crime. Selon l’autopsie, la femme, qui allait fêter ses 40 ans, a reçu "une trentaine de coups de couteau".

L’adolescent est placé en garde à vue. Son père aussi. Il était à l’extérieur de l’appartement lors de l’arrivée des policiers. Rapidement, il sera innocenté, son fils reconnaît être l’auteur du crime. Il est appelé à comparaître devant la cour d’assises des mineurs de l’Aveyron les 19, 20 et 21 avril prochains. S’il bénéficie de l’excuse de minorité – le jury devra en débattre –, il risque jusqu’à 10 ans de réclusion criminelle, soit la moitié de la peine encourue par un majeur dans un même cas.

"Brimades" et "violences"

Surtout, durant les débats, une question se posera : qu’est-ce qui a pu pousser ce jeune homme a tué, d’une telle violence, sa belle-mère ? Peu disert face aux enquêteurs lors de sa garde à vue, il avait évoqué une "relation conflictuelle" avec sa belle-mère et "une situation de brimades et remontrances régulières".

Selon nos informations, l’adolescent a ensuite indiqué qu’il était victime de violences physiques "récurrentes" ainsi que de "maltraitances", toujours de la part de sa belle-mère. "Son père était spectateur de cela, comme absent mais il n’a pas été violent…", confie une source proche du dossier.

Souffrait-il d’une maladie psychiatrique, comme cela fut envisagé au départ de l’enquête ? Si les différentes expertises n’ont pas retenu "d’abolition" de son discernement, elles ont néanmoins conclu à "une altération" au moment des faits. La défense, représentée par deux avocates du barreau de Montpellier (Me Valérie Bentivegna et Me Lauriane Noto de la Perche), pourra s’appuyer sur cela durant les débats, auxquels le père de l’adolescent prendra part aux côtés de l’association "France Victime 34" sur les bancs de la partie civile.

Son fils est détenu actuellement à la maison d’arrêt de Druelle. Jusqu’à sa majorité, il était incarcéré dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur (Tarn). Avant les faits, il s’était ouvert à plusieurs reprises auprès d’amis mais également du conseiller principal d’éducation de son lycée sur son "mal-être" et le "comportement violent" de sa belle-mère. "Les signalements n’ont jamais été suivis", regrettent les avocates de la défense.

(*) Prénom d’emprunt.

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