Aveyron : en 2035, Rodez sera-t-il à seulement 23 minutes de l’A75 ?
Le Département et son président Arnaud Viala ont rappelé hier leur envie d’accélérer sur le passage à 2x2 voies de la RN88 entre Rodez et Sévérac-d’Aveyron. Une mise en service dès 2035 a été évoquée.
Les planètes sont-elles enfin alignées pour le passage à 2x2 voies de la RN88 entre Rodez et Sévérac ? On n’ose pas encore l’écrire, tant le sujet fut synonyme de désillusions et autres ratés ces dernières décennies… Toujours est-il que le Département, désormais aux commandes du projet, souhaite accélérer. Et à grande vitesse. Vendredi, dans la salle des Épis à Lioujas, à deux pas du tout récent barreau de Saint-Mayme, comme un symbole, le président Arnaud Viala avait réuni élus, représentants de l’État et acteurs économiques. Afin de redire son envie de "réussir ce que tout l’Aveyron souhaite depuis des années". Et surtout de réaffirmer "un état d’esprit : celui de la jouer collectif !".
350 millions d’euros
Car avec une enveloppe globale estimée aujourd’hui à 350 millions d’euros pour ce passage à 2x2 voies, le Département ne pourra avancer seul. La semaine passée, une première bonne nouvelle est tombée de la Région. Dans un communiqué, Carole Delga s’est engagée à verser 95,5M€. Reste désormais à connaître la participation de l’État. "Elle pourrait tomber d’ici peu", a fait savoir Arnaud Viala, sans dévoiler le montant espéré… Selon nos informations, néanmoins, le Département serait prêt à engager "a minima" la même somme que la Région sur le tronçon. On vous laisse donc faire le calcul.
En attendant, Arnaud Viala a montré hier que sa collectivité était "plus que jamais prête". La feuille de route, "pour passer du projet au chantier", est bien définie. S’il ne l’est pas en termes de kilomètres, le plus gros œuvre pourrait être la traversée de Rodez, décrite comme "saturée" par le député Stéphane Mazars. Des dénivellations des giratoires Saint-Marc, Moutiers et Saint-Félix sont prévues. D’autres aménagements pourraient être lancés pour un montant estimé à plus de 100 millions d’euros… Maire de Rodez et président de l’Agglomération, Christian Teyssèdre a assuré face au président du Département qu’il contribuerait à hauteur de 20 % du montant final. Une autre bonne nouvelle.
"Une course de haies"
Reste ensuite à aménager les 40,5 kilomètres vers Sévérac-d’Aveyron. Ou plutôt à créer, car tout se fera sur un nouveau tracé, déjà classé d’utilité publique. De Lioujas à Laissac, par le causse comtal en passant à côté du château des Bourines, puis vers Sévérac-d’Aveyron. Tous les dix kilomètres, un échangeur est prévu. Et les écueils sont déjà identifiés : passage dans des zones classées Natura 2000 et protégées, présence de la voie ferroviaire ou encore la réalisation d’un ouvrage d’art pour enjamber l’Aveyron, vers le lieu-dit Gagnac. Un viaduc long de 300 mètres et haut de 25 mètres a déjà été imaginé. "On se lance dans une véritable course de haies et on souhaite tous qu’elle se termine bien et dans les temps", a affirmé le préfet, Charles Giusti, face au premier calendrier dévoilé par le Département. La mise en service du tronçon Rodez-Laissac est attendue pour 2030 et la totalité du parcours pour 2035.
Si d’ici là de nouveaux écueils ne viennent pas de nouveau freiner le passage à 2x2 voies, Rodez se retrouverait à seulement 23 minutes de l’A75 (moyenne de 110 km/h). Contre 40 minutes à ce jour. Les utilisateurs – plus de 12 000 par jour, dont 10 % de poids lourds –, y gagneraient surtout en confort et en sécurité sur une portion où les drames défraient régulièrement la chronique…
Quid des engins agricoles ?
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