Rugby : ces joueurs qui ont tout connu depuis la renaissance du club de Rodez en 2019
Près de quatre ans après la déflagration qu’a connue le rugby à Rodez, une poignée de joueurs jouant aujourd’hui les phases finales de Fédérale 3 a connu la renaissance du club et la Promotion Honneur.
Pour certains, fouler la pelouse de Paul-Lignon ce dimanche après-midi pour un match couperet, cela veut dire un peu plus que pour d’autres. Beaucoup plus en réalité. Ce n’est certes qu’un barrage de phases finales. Mais arraché au prix d’un long combat. Une sacrée aventure humaine qui aura débutée en 2019. Juste après l’impensable. La disparition de leur SRA dans le feu de la folie financière en Fédérale 1. Et par la naissance de son successeur le Rodez rugby. Près de quatre ans plus tard donc, voilà Jean Cazals, Nicolas Devic ou encore Ralph Teriitaohia (même s’il ne peut être présent aujourd’hui pour raison personnelle) à l’aube d’un printemps qu’ils espèrent enchanteur, enfin.
Ils étaient du premier groupe de 19, réunis en catimini en juillet pour "voir comment on peut remonter quelque chose". Des 24 premiers soldats entourant le coach Broseta, déjà également, lors de la première séance le 13 août au Trauc. "C’était le flou au début. On ne savait pas où on allait. Je sortais des espoirs. Je ne voulais pas arrêter, mais c’était aussi dur d’aller jouer ailleurs, se souvient Augustin Vauthier. Alors quand j’ai eu le coup de fil de Yannick (Madrières, coach d’alors) et Vincent (Favre-Trosson, manager-joueur d’alors), ça m’a chauffé tout de suite de rester avec le même groupe, dans ma ville et mon club. " Si des jeunes ont alors répondu présent ; des vieux aussi. "On était issu de générations différentes, pour beaucoup on n’avait jamais joué ensemble, se rappelle Thomas Davy. On est devenu copains dès la première année, ça nous a rapprochés cet attachement au club. " Après trois années chez les espoirs de Tarbes en parallèle de ses études, le 2e ligne se dirige vers Montpellier. "Mais quand j’ai vu ça en 2019, que le club coulait, j’ai eu un énorme pincement au cœur. J’y avais vécu chez les jeunes des choses incroyables. Le Top 12 (compétition internationale enfant), l’accueil des Sud-Africains ou Argentins à la maison, les années cadets et juniors avec un club qui mettait les moyens pour que l’on vive des moments incroyables ! "
L’aventure est lancée, le RR démarre en Promotion Honneur, l’anti-chambre de l’élite régionale. "Le projet sportif, l’aventure humaine, tout était à faire ", se remémore encore Davy. "Premier match, première défaite. On galérait pour trouver un stade pour nous accueillir… Tout ça, ça a soudé le groupe d’entrée. Les galères nous ont rapprochés. "
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"On nous promettait l’enfer"
"Au début, on partait de très, très loin", corrobore Arthur Combet qui avait alors bien failli partir avec les copains à Espalion. Depuis, le club s’est structuré chaque année un peu plus. Les staffs s’épaississant. Certains quittant le navire, d’autres le rejoignant. Il n’y a pas si longtemps "on se payait nous-mêmes les repas avant les matches, rigole un Vauthier mesurant le chemin parcouru. Aujourd’hui, c’est plus structuré." Une pandémie et deux montées sur tapis vert plus tard, voilà les sang et or aux portes de quelque chose de grand. "On a loupé le match de la montée l’an passé. On est arrivé en Fédérale 3 par la petite porte, ne masque pas Davy. On nous promettait l’enfer. Pas grand monde croyait en nous. Voilà où on est arrivé, beaucoup auraient signé avant pour y être. Entre nous, on avait l’objectif de cette qualif’. En barrage, c’est bien. Pouvoir se projeter sur les matches à venir nous tient à cœur. " "Personnellement, ce sont mes premières (phases finales) car l’an dernier je m’étais blessé juste avant, replace le jeune ailier Combet. C’est excitant. On a envie de vivre une belle aventure entre copains. "
À Thomas Davy de conclure, non sans émotions : "Quand on voit là où on était il y a quatre ans et aujourd’hui ce que l’on vit, quel plaisir. On a la rage !"
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