Handicap : accès, logement, santé, école, etc., la France épinglée pour sa violation des droits des personnes handicapées

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  • le Conseil estime que la France enfreint trois articles de la Charte des droits sociaux : empêchant les personnes en situation de handicap "d’accéder à une vie indépendante".
    le Conseil estime que la France enfreint trois articles de la Charte des droits sociaux : empêchant les personnes en situation de handicap "d’accéder à une vie indépendante". Midi Libre - RICHARD DE HULLESSEN
Publié le
Yannick Povillon

Le Conseil européen relève des "manquements". 

Une nouvelle onde de choc ! La France ne respecte pas les droits fondamentaux des personnes handicapées. C’est ce que relève le Conseil de l’Europe dans une décision publiée ce lundi 17 avril. Un avis qui fait suite à une réclamation déposée par quatre associations françaises dès 2018 !
Dans ses conclusions, le Conseil estime que la France enfreint trois articles de la Charte des droits sociaux : empêchant les personnes en situation de handicap "d’accéder à une vie indépendante".

L’absence d’une "politique cohérente et coordonnée"

Parmi les problèmes pointés : la difficulté d’accès aux transports publics, le manque de soins, le refus de scolarisation, des injustices sur les aides financières, les difficultés d’accès au logement, le manque d’accompagnement dans de nombreux secteurs de la vie quotidienne… Les griefs sont très nombreux.

Il n’existe pas en France de politique cohérente et coordonnée en matière de handicap

Selon la principale organisation de défense des Droits de l’Homme en Europe, il n’existe pas en France de "politique cohérente et coordonnée en matière de handicap". Et ce, en dépit de la grande loi sur le handicap du 11 février 2005, portée par le président Jacques Chirac. Lequel avait fait du handicap l’un de ses trois grands chantiers prioritaires, au même titre que le cancer et la sécurité routière.

Manque de moyens, pas assez de travaux d'accessibilité...

À ce jour le constat du Conseil de l’Europe est sans appel : il n’y a toujours pas de véritables moyens, pas assez de travaux d’accessibilité, ni assez de places dans les foyers d’accueil. Les associations requérantes (APF France handicap, Fnath, Unafam et Unapei) demandent désormais que "les personnes en situation de handicap bénéficient des mêmes droits que les autres citoyens".

Six domaines identifiés

Elles exigent des "mesures immédiates et concrètes dans six domaines clé pour mettre fin à des injustices intolérables". La principale est financière et concerne une revalorisation immédiate des allocations, des prestations et des compensations. Les associations exigent "une réflexion globale sur l’accessibilité du système scolaire et son caractère réellement inclusif" ; un meilleur accès au bâti ou encore une offre de soins adaptée.

Soit une mise en conformité simple avec la loi de 2005. Les associations feront preuve de beaucoup de vigilance à l’occasion de la prochaine Conférence nationale du handicap, prévue le 26 avril à l’Élysée.

Selon Pascale Ribes, présidente d’APF France handicap : "Je n’imagine pas la France ne rien faire après cette décision du Conseil de l’Europe, c’est inenvisageable".

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