Tentative de meurtre à Saint-Affrique : des peines de 3 à 6 ans de réclusion requises contre les 5 accusés

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  • Après sept jours de procès, le verdict est attendu ce 18 avril.
    Après sept jours de procès, le verdict est attendu ce 18 avril. Midi Libre - A.D
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Aurélien Delbouis

Au sixième jour du procès, l’avocat général a requalifié les faits en violences volontaires. Verdict aujourd’hui.

Au sixième jour du procès devant la cour d’assises de l’Aveyron, de cinq hommes accusés d’avoir, le 3 mars 2020 à Saint-Affrique, passé à tabac deux individus en représailles d’une ancienne rixe, l’avocat général a demandé l’acquittement pour les faits de tentative d’homicide.

"Baignés dans l'alcoolisme"

"J’avais des réserves sur cette qualification en ouvrant le dossier et vous n’avez pas, au cours de cette session, et à la lumière des auditions intervenues, assez d’éléments pour considérer qu’il y a cette tentative d’homicide volontaire", développe Nicolas Rigot-Muller qui a préféré requalifier les faits en "délit de violences volontaires aggravées par trois circonstances", à savoir la coaction, avec armes, et préméditation. Un délit puni d’une peine maximale d’emprisonnement de 10 années, contre 30 dans le cas de tentative d’homicide volontaire.

Si les peines sont plus douces, elles n’exonèrent en rien la culpabilité des cinq accusés. Personnalités borderlines, aux parcours de vie chaotiques, "baignés dans l’alcoolisme, la misère sociale, la violence" présentant l’année des faits une addiction marquée à l’alcool, - certains depuis l’adolescence -, et des motivations plutôt obscures quant à la justification de ce règlement de compte opéré entre Marseille et Saint-Affrique sur les personnes d’Anthony A. et Anthony S.. Ces victimes sur qui s’est abattu ce "déchaînement de violence", qui présentent chacune une vingtaine de marques de coups et qui déclarent à la barre « avoir vu la mort".

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Violences volontaires aggravées

Répondant désormais de violences volontaires aggravées par trois circonstances, les cinq accusés dont quatre comparaissent aujourd’hui libres ont, la semaine durant, tenté « d’éclaircir » les interrogations du tribunal. Chacun cherchant inlassablement à minorer son implication. Refusant, c’est à l’avenant, d’être considéré comme le commanditaire, d’être entré en premier dans l’appartement des victimes, d’avoir porté des coups de poing, de pieds, de poings américains, de couteau, de ciseaux, de crosse de revolver à gaz… Contredisant leurs témoignages, contestant ceux des autres.

"Nous n’avons ici pas moins de 35 versions de cette soirée", s’était alarmé lundi, au premier jour du procès, le président du tribunal. Implacables en revanche, les faits, les traumatismes, des deux victimes, l’expédition de trois des accusés depuis Marseille, l’arrivée à Saint-Affrique, le suivisme des uns, le sombre dessein des autres, la vengeance.

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"Une histoire d’ivrognes"

"Je me suis cassée les dents à essayer de comprendre qui a fait quoi, pourquoi. Je ne sais pas. Ce que je crois, c’est que tous les accusés mentent, à différents degrés", plaidera Me Gosset pour la défense. Autant d’interrogations scrutées et analysées depuis lundi qui devront dire, si oui ou non, les cinq accusés, "les Marseillais de Saint-Affrique", sont coupables des faits reprochés.
Dans ses réquisitions, l’avocat général demandant des peines comprises entre 3 à 6 ans d’emprisonnement à l’encontre de Davy M., Wolfgang B. Bryan M., Soilihi H. et Ahmed C.

Invité à la barre, le père de ce dernier, chef d’entreprise dans le bâtiment, résume : "C’est une histoire d’ivrognes, des soûlards qui se saoulent dans un appartement, qui jettent un autre soûlard. C’est ce que j’ai compris. Ce soûlard commence à mentir pour rameuter toute son équipe derrière, tous ces abrutis qui suivent derrière sans savoir pourquoi ils sont là." Peu ou prou, le constat d’une des victimes : "J’ai failli mourir pour des conneries. À cause d’une bande d’imbéciles qui sont venus régler un problème qui n’a jamais existé." Verdict mardi 18 avril.

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