CFDT : Démission de Laurent Berger, "elle n'a rien à voir avec la réforme des retraites", réagit en Aveyron son représentant

  • Gaël Lafarge, deuxième en partant de la droite avec le gilet orange.
    Gaël Lafarge, deuxième en partant de la droite avec le gilet orange. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Laurent Berger, actuel patron de la CFDT, a annoncé officiellement ce mercredi 19 avril, sa démission du syndicat le 21 juin 2023. En Aveyron, le secrétaire départemental à la tête depuis 2021, de l'antenne aveyronnaise de la Confédération française démocratique du travail, Gaël Lafarge, réagit à cette décision.

Quelle est votre réaction après l'annonce officielle par Laurent Berger ce mercredi 19 avril midi de sa démission ?

Je ne suis pas très surpris de cette décision puisque cela avait été effectivement annoncé au congrès de 2022 au cours duquel il avait été réélu. C'est une décision, qui je crois, avait été prise dès fin 2021. 

Ce sont des décisions qui s'anticipent

Ce sont des décisions qui s'anticipent. Avec une passation en cours de mandat. Nous ne sommes pas très inquiets pour la suite. Nous connaissons très bien Marylise Léon, l'actuel numéro 2 de la Confédération. Nous sommes donc rassurés pour la suite des événements. 

Ce départ est un choix personnel, cela lui appartient

Au niveau de la temporalité, cela peut surprendre non ?

Par rapport à la vie de la CFDT, c'est quelque chose qui n'est pas très surprenant. "Personne n'est indispensable", Laurent Berger l'a dit lui-même. Généralement, les représentants sont élus pour une période de trois mandats. Il les aura presque entièrement réalisés. 

Ce départ est un choix personnel, cela lui appartient. Il faut le respecter. 

Son départ n'a donc rien à voir avec le calendrier de la réforme des retraites, et notamment de la promulgation de loi ?

Son départ est calé depuis longtemps. Simplement, l'information n'a pas été diffusée. Les gens font l'amalgame. Il a décidé que c'était à ce moment-là. Encore une fois, ce choix lui appartient. Nous serons très nombreux à aller le soutenir pour sa journée de départ le 21 juin prochain.

Malgré l'inscription au Journal officiel, le combat continue contre la réforme des retraites. Plusieurs rassemblements sont d'ailleurs prévus en Aveyron ce jeudi 20 avril...

Ce 20 avril, nous avons décidé au niveau de l'intersyndicale aveyronnaise de se réunir une nouvelle fois afin de maintenir la pression sur le gouvernement et nos parlementaires. 

Préparer un 1er mai d'envergure

Ce, afin de préparer un 1er mai d'envergure. 

Quelles sont les vraies marges de manœuvre dont vous disposez maintenant ?

Elles ne sont pas forcément énormes. Toutefois, il y a une majorité de personnes qui sont contre cette réforme. Le président de la République a décidé de promulguer la loi. Mais tant que les décrets d'application ne sont pas passés, la loi a beau être promulguée, sans décret, elle ne peut pas s'appliquer.

La loi a beau être promulguée, sans décret, elle ne peut pas s'appliquer

Néanmoins, c'est un mauvais message envoyé pour le pays et toutes les personnes qui se mobilisent contre cette réforme. Mais le chef de l'Etat et le gouvernement s'entêtent à vouloir absolument passer cette réforme. Cela donne l'impression d'un jeu d'égaux dans notre société.

Un revers de la main à tous les gens qui sont contre la réforme

Encore ce mercredi 19 avril, lorsque Emmanuel Macron s'exprimait face aux concerts de casseroles organisés lundi 17 avril (les opposants à la retraite avaient appelé à se rassembler au moment de l'allocution du président de la République à la télévision, NDLR), c'était encore un revers de la main à tous les gens qui sont contre la réforme. Il y a une fin de non-recevoir. 

Après la CGT qui a nommé Sophie Binet, c'est une femme Marylise Léon, qui devrait prendre la suite des affaires à la CFDT ?

La CFDT avait déjà embranché le pas il y a plusieurs années avec Nicole Notat. C'est naturel à la CFDT. Marylise Léon est secrétaire générale adjointe depuis cinq ans. Cela paraît normal qu'elle prenne la relève comme à l'époque Laurent Berger avait pris la relève de François Chérèque.

Nous ne sommes pas inquiets pour la suite

Elle n'est pas inconnue. Elle a participé aux grands projets et à toutes les batailles syndicales. Il y a une vraie complicité entre elle et Laurent Berger. 

Qui est Marylise Léon ?

Marylise Léon, originaire de Mancelle, a intégré la CFDT il y a maintenant dix-huit ans. Dans les colonnes du Monde dans lesquelles Laurent Berger a confirmé son départ, il la décrit comme "dynamique" avec une "compréhension du monde du travail qui est forte, parfois plus fine que la [sienne], par exemple sur la question des nouvelles formes d'emplois". 

Et de poursuivre : "Elle s'est battue avec énergie lors des négociations sur l'assurance-chômage et elle est convaincue que la transition écologique doit s'effectuer de façon juste sur le plan social. Elle est appréciée au sein de la maison, elle est proche des gens, humaine".

Selon nos confrères du Figaro, Marylise Léon a commencé à travailler dans les années 2000 pour une société d'autoroutes et s'est spécialisée sur les questions de dépollution. Deux ans après le catastrophe de l'usine AZF à Toulouse en 2003, elle est recrutée par la CFDT chimie-énergie pour "aider les militants à contribuer à la prévention des risques par leur travail".

Entre 2014 et 2018, elle occupe le poste de secrétaire nationale confédérale. En 2018, elle accède au poste de secrétaire générale adjointe aux côtés de Laurent Berger avant d'être réélue en 2022.

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 11 mois Le 20/04/2023 à 08:40

Quand on demande aux gens: Etes vous pour décaler l'âge de départ à 64 ans ? Réponse normale comme tout le monde: Non. C'est comme si l'on demandait si l'on voulait devenir riche. Réponse : Oui. On se rend compte que lorsque les gens prennent du recul, les réponse sont bien plus nuancées. Ce n'est plus 70 % contre.