De l'Aveyron à Montpellier : le Sénerguois Fred Turlan, le "Monsieur Quilles" du Sud

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  • Fred Turlan devant la carte de son beau département de l’Aveyron, connu pour sa douceur de vivre, sa gastronomie et… ses quilles de huit.
    Fred Turlan devant la carte de son beau département de l’Aveyron, connu pour sa douceur de vivre, sa gastronomie et… ses quilles de huit. Reproduction - L'Aveyronnais
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A Montpellier, Emmanuel Pons

Tombé dans les quilles de huit quand il était petit, le Sénerguois Fred Turlan mène une carrière d’ingénieur à Montpellier. Ville où il met toute son énergie à promouvoir ce sport, sur les terrains comme au sein du comité régional.

"Quand j’avais 4 ans, à Gages, mon grand-père sortait la voiture du garage, marquait au sol les positions des quilles et improvisait un terrain", raconte Fred Turlan, Aveyronnais basé dans l’Hérault. "On marquait les scores sur les lattes verticales de la porte coulissante. Il m’avait même fabriqué des quilles et une boule adaptées à ma taille."

Il m'avait même fabriqué des quilles et une boule adaptées à ma taille

Ce même grand-père qui créa le club de quilles de huit de Sénergues "il y a une cinquantaine d’années. Il en a été le président pendant près de 20 ans. C’était un des premiers de l’Aveyron", rappelle Fred Turlan, licencié dès la catégorie poussin jusqu’en senior. "Tout jeune, il m’emmenait suivre les compétitions. Au traçage, au comptage, au balisage et même à la buvette", sourit-il.


Les quilles, toujours, de Sénergues à Montpellier

Installé aujourd’hui à Montpellier où il est ingénieur, depuis neuf ans, au sein du groupe de construction Darver – porteur des projets de la clinique Beausoleil ou encore du lycée de Sommières – l’Aveyronnais reste toujours très investi dans le milieu des quilles et très attaché à son village de Sénergues où il a grandi.

Né à Rodez en 1977, il fréquente l’école de son village avant le collège Kervallon de Marcillac puis au lycée de Souillac, "la seule formation, à l’époque, en STI génie civil". Souillac où il enchaîne avec un BTS bâtiment avant de poursuivre à Toulouse, une année et demie au CFPTC, l’école de conducteurs de travaux.

"Je suis arrivé à Montpellier, en 1998, chez Salvan Sud BTP, une entreprise millavoise où je suis resté sept ans. J’ai créé ensuite la Société méditerranéenne de travaux avant d’intégrer, trois ans plus tard, l’entreprise François Fondeville spécialisée dans les gros travaux, qui a travaillé notamment sur le GGL Stadium." Avant, donc, de travailler chez Darver.

Deux compétitions à venir

"De 1998, quand je me suis installé, à 2001, j’ai fait les allers-retours, pendant la saison, de mars à août, entre Montpellier et Sénergues pour jouer aux quilles en Aveyron. Puis en 2001, je me suis inscrit au club local. Au début, on était juste sept-huit joueurs." La structure évolue jusqu’à compter une quinzaine de quilleurs, en 2010, ce qui permet d’aligner trois quadrettes dans les compétitions par équipes.

Cette même année, le club héraultais accueille la finale du championnat de France individuel disputée à Montpellier. "C’était grandiose", s’exclame l’Aveyronnais qui prend alors des responsabilités au niveau régional. Une pleine réussite !"

Une compétition qui revient le 29 juillet prochain et pour laquelle les dirigeants héraultais se préparent. Avec beaucoup de nouveautés annoncées qui devraient rendre ce rendez-vous exceptionnel.

Huit sports de quilles

La Fédération française de bowling et de sports de quilles (FFBSQ) encadre huit disciplines : le bowling, le ninepin bowling classic, le ninepin bowling schere, les quilles Saint Gall, les quilles de 8, les quilles de 6, les quilles de 9 et les quilles au maillet.
Les quilles de huit, qui constituent la deuxième discipline sportive dans l’Aveyron (après le football), comptent près de 4 500 licenciés en France – dont plus de 700 féminines et près de 600 jeunes – répartis sur 125 clubs. Les écoles de quilles, créées en 1986, sont aujourd’hui au nombre de cinquante.

Un an auparavant, en 1999, le club organise les premiers masters qui ont lieu depuis, tous les ans, début septembre. "Y compris pendant la pandémie, précise Fred Turlan, grâce à l’aide de la municipalité". Et là, les organisateurs innovent en retransmettant les parties commentées en live sur YouTube, en confiant l’arbitrage à des jeunes licenciés, en affichant les scores en temps réel grâce à un logiciel spécialement conçu pour l’événement. Avec le souhait de dépoussiérer ce sport et de lui donner une visibilité plus large.

Et que "les enfants repartent avec des étoiles dans les yeux", avance Fred Turlan. "On prend les vingt meilleurs joueurs de l’année à la moyenne de la saison et on élargit s’il y a des défections, explique l’Aveyronnais. Et on crée des équipes hybrides associant le premier avec le dernier, le deuxième avec l’avant-dernier… Des joueurs – seniors, féminines ou jeunes – issus de clubs différents, qui s’affrontent durant toute la saison et qui se retrouvent ce jour-là dans la même équipe."

Quilleur aussi dans son quartier

Aujourd’hui vice-président du comité sportif régional (CSR) Occitanie, Fred Turlan, "fervent promoteur de la quille de huit", se rend une fois par mois en Aveyron et très souvent à Toulouse où se trouve le siège du CSR. "Je souhaite apporter au monde des quilles", dit l’Aveyronnais qui a aussi le projet de créer une école de quilles à Montpellier. Une dynamique qu’il porte jusque chez lui puisque, dès qu’il le peut, il "plante les taquets sur le terrain de pétanque" dans son quartier, à Frontignan, pour installer un mini-quillodrome. "Je passe plus de temps à expliquer les règles du jeu aux voisins qu’à jouer", sourit-il.

Quand on vous dit que Fred Turlan est un passionné. Et un passeur.

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