RSA : heures d'insertion, inscription obligatoire à Pôle emploi, voici ce qui risque de changer pour les allocataires

  • Les bénéficiaires du RSA seraient inscrits au chômage.
    Les bénéficiaires du RSA seraient inscrits au chômage. - Richard de Hullessen
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Centre Presse Aveyron

Les allocataires du RSA devront bientôt effectuer entre 15 et 20h “d’activités d’insertion” pour prétendre à recevoir l’aide de la CAF. Les premières expérimentations de ce projet de réforme devraient débuter d’ici quelques jours dans 18 départements

C’est l’un des changements majeurs préconisés par le rapport du Haut-Commissaire à l’emploi et l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy, qui doit servir de base à la future loi travail du gouvernement d’ici à cet été.

Si ce principe entre en vigueur, après une expérimentation dans 18 départements, les allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) devront s’inscrire à France Travail (qui remplacera Pôle emploi) et effectuer 15 à 20 heures "d’insertion" par semaine s’ils veulent conserver leur aide, soit 607 € par mois pour une personne seule. Des activités obligatoires qui n’ouvriront pas droit à une rémunération supplémentaire.

"Retrouver un emploi"

Interrogé mercredi 19 avril par France Info, Thibaut Guilluy affirme néanmoins que cela ne s’apparente pas à du travail gratuit. Le but serait de faire des démarches pour trouver un emploi.

"Une heure d’activité, c’est tout ce qui va faire que, chaque jour qui passe, va permettre de rapprocher la personne de l’autonomie par le travail", affirme le haut-commissaire à l’emploi.

"C’est tout ce qui contribue à faire en sorte que la personne reprenne confiance en elle, qu’elle se forme et qu’elle retrouve un emploi." Cela passerait, concrètement, par "des immersions en entreprise, des stages, de la formation pour pouvoir se former à un métier ou pour passer le permis de conduire", détaille Thibaut Guilluy qui ne s’avance pas, par contre, à ce stade, sur la question d’éventuelles exceptions.

"Réduire significativement les emplois non pourvus"

"Chacun est une exception, chacun a un parcours singulier. Il y a des personnes qui ont des difficultés sociales, très profondes, des problèmes de santé, donc il faut pouvoir s’adapter", reconnaît Thibaut Guilluy, au micro de France Info. Mais cette transformation a pour but de "réduire significativement les emplois non pourvus faute de candidats et diminuer les délais de recrutement", ainsi que créer d’autres emplois afin de "contribuer à l’objectif d’atteindre le plein-emploi à horizon 2027", explique-t-il dans son rapport.

Reste la question des moyens qui seraient alloués à France Travail pour gérer ainsi le suivi de plus d’un million d’allocataires du RSA.

Le principe des aides conditionnées est, par ailleurs, loin de faire l’unanimité. "Le RSA est un droit social fondamental, qui ne saurait se mériter par un quelconque engagement dans un accompagnement intensif", dénonce le président socialiste du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, qui a refusé de l’expérimenter dans son département.

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Les commentaires (1)
Anonyme16531 Il y a 1 année Le 20/04/2023 à 08:50

J'aimerai savoir comment il vont faire avec tous les sdf ?