Aveyron : le PNR des grands causses porte un recours contre le projet de "village des marques"

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  • Depuis la pose de la première pierre en 2017, de l’eau a coulé sous les ponts.
    Depuis la pose de la première pierre en 2017, de l’eau a coulé sous les ponts.
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ROUX Alexis

Le comité syndical s’est réuni hier pour se prononcer sur le projet de La Cavalerie.

Nouveau rebondissement dans l’affaire du village de marques. Alors qu’on le croyait mort, le projet d’implantation de ce complexe de 6 000 m2 prévoyant 37 commerces sur la commune de La Cavalerie, revient peu à peu à la surface. Ceci, par le biais d’un arrêté préfectoral, datant du 7 avril dernier, portant un avis favorable de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC). Depuis ce moment, à Millau et Saint-Affrique notamment, la colère gronde. Alors, à la demande des deux communautés de communes Millau grands causses et Saint-Affricain, Roquefort, 7 vallons ; le comité syndical du Parc naturel régional des grands causses s’est réuni hier au titre de sa compétence du Schéma de cohérence territoriale (Scot). Une réunion ayant pour projet d’élaborer une délibération permettant à l’entité de déposer un recours auprès de la CNAC, institution nationale de l’aménagement commercial.

"Une situation rocambolesque"

"C’est une situation rocambolesque, lance Charlie Médeiros, représentant de Millau grands causses. Je suis surpris que l’État autorise un tel projet, alors qu’au quotidien, il nous accompagne, et connaît les problématiques auxquelles nous sommes confrontés." Avant de dévoiler ses arguments. "On sait qu’aujourd’hui, rendre un centre-ville dynamique c’est très difficile, alors un projet comme celui-là va venir tout chambouler à l’échelle locale et créer de nombreux dégâts." Un rejet partagé par Sébastien David, maire de Saint-Affrique, présent en cette assemblée en tant que représentant de sa communauté de communes. "D’après la loi Élan, le préfet aurait dû consulter les communes de Millau et de Saint-Affrique via un moratoire, ce qui n’a pas été fait. Nous ne pouvons pas prendre le risque de laisser passer cet accord tacite avec la CDAC."

Des doutes sur la viabilité du projet

Outre les préjudices que le projet pourrait causer aux communes voisines, sa viabilité est aussi pointée du doigt. "Notre façon de consommer a évolué, le commerce, notamment des grandes enseignes, souffre. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises de prêt-à-porter sont en redressement, livre l’édile saint-affricain. Et puis la CCI de l’Aveyron a émis un avis défavorable sur le village de marques." Ce que Charlie Médeiros ne manque pas de compléter. "L’antenne locale d’UFC-que choisir souligne que ce projet n’est pas viable sur le long terme. Le problème c’est que l’installation du village va tout chambouler, rendant nos centres-villes moribonds, et causer de gros dégâts." Visiblement, au sein des institutions, le projet porté par la société parisienne Idec investissement peine à convaincre. À l’issue du vote, la délibération a ainsi été approuvée, avec huit voix favorables contre deux refus, manifestés par les communautés de communes Larzac et vallées et Muse et Raspes du Tarn. Le président du PNR Richard Fiol s’engage ainsi à déposer un recours devant la CNAC, affaire à suivre.

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