Aveyron : qui ramènera le premier un énorme brochet dans son épuisette ?

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  • Pour qui le joli brochet dans l’épuisette ?
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    Pour qui le joli brochet dans l’épuisette ?
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Centre Presse

Samedi 29 avril, l’ouverture du brochet devrait attirer encore de nombreux pêcheurs en Aveyron. Pêche du bord et en bateau, que ce soit en lac, petit plan d’eau ou rivière, tout le monde rêve d’un exploit !

C’est vrai qu’au fil du temps, l’ouverture du brochet a peut-être perdu un peu de sa superbe. En pleine saison de la truite, nous sommes fin avril, mais également la réglementation qui autorise en Aveyron la pêche des autres carnassiers toute l’année, sans aucune restriction au niveau des techniques, peuvent avoir banalisé ce rendez-vous. Ce qui, en revanche, semble être moins le cas, dans les départements qui ont conservé l’ancien règlement.

À ces hypothèses, s’en ajoute au moins une plus objective. La densité des "grands becs" sur l’ensemble des lacs et des rivières aveyronnais est moyenne, voire relativement faible, comparable d’ailleurs à celle observée dans de nombreux départements français, qui comptent quand même des exceptions remarquables (la Gironde, les Landes ou l’Est de la France…). Les causes de ce déficit sont bien connues : disparition d’un grand nombre d’habitats et de zones de reproduction faute de débordement des rivières, comme sur la Loire, ou encore les débits fortement instables, que provoquent les marnages des barrages hydroélectriques.

Qu’à cela ne tienne, des efforts importants ont été réalisés pour que la pêche du brochet reste bien présente en Aveyron. La fédération a ainsi, depuis 2017, programmé des lâchers pluriannuels de brochets, multiplié les sites aménagés où les déverser, en inaugurant dans le même temps des parcours no-kill très fréquentés depuis leur lancement. Il est aujourd’hui possible d’affirmer que la pêche du brochet du bord, sur les petits plans d’eau, devenus accessibles et sécurisés, connaît un regain d’intérêt très vif. Le même constat s’applique à d’autres sites comme les lacs de Pinet, Castelnau-Lassouts-Lous, où des lâchers ont lieu (lire liste ci-dessous).

Lourds et gros brochets

À défaut de pouvoir rivaliser avec les stocks de sandres ou de carpes, voire de truites sur certains secteurs, ce sont bien les tailles, parfois impressionnantes du "grand bec" qui retiennent, dans un premier temps, l’attention des pêcheurs de carnassiers. Pas étonnant donc, de voir évoluer dans le département, et bien qu’informelle, une petite confrérie de spécialistes, à la recherche de lourds et gros brochets. Ici, le ticket d’entrée se situe autour des 90 cm, jusqu’au mètre et au-delà, bien sûr, avec des records flirtant les 1,40 m… Cette catégorie de pêcheurs, inventive à souhait, fait preuve d’une abnégation hors du commun. Car ici, l’effort de pêche est énorme pour toucher le jackpot, en réalité impossible à évaluer (nombre de poissons par heure de pêche), tellement les paramètres à prendre en compte sont nombreux. Le type de leurre, la taille du vif, l’appétit du carnassier, le lac choisi, le secteur pêché, la météo, etc. Pour résumer, l’émotion est à la fois rare et immense, sauf partie de pêche exceptionnelle, avec deux ou trois très gros au fond de l’épuisette !

Haro sur le "grand bec"

Aujourd’hui encore, même les nouvelles technologies "live", pourtant très performantes en matière de localisation des poissons, ne parviendraient pas ou difficilement tout du moins, à vraiment assurer au pêcheur le succès tant attendu. Les possibilités de ces outils, l’influence qu’ils opèrent sur la pratique de la pêche et les controverses qu’ils nourrissent, mériteraient prochainement de plus longs développements. En 2022, les spécialistes avaient enregistré à l’ouverture des résultats en dents de scie, liés à une mauvaise météo, ce qui avait eu pour effet de décaler les carnassiers vers le large, ce qui n’est pas classique à cette période. En revanche, la saison précédente, la capture de gros brochets avait été plus facile, et chose plus rare, en pêchant à la verticale. Une certitude, rien n’est jamais écrit d’avance, et il est vrai que capturer un joli spécimen est on le comprend toujours gratifiant…

Il ne faut quand même perdre de vue une réalité, les pêcheurs de brochets de tailles communes sont majoritaires, et concernent toutes les générations, y compris les jeunes filles et les femmes bien sûr. Les animateurs de l’école de pêche fédérale ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. La pêche du "grand bec" connaît toujours un vif succès auprès des jeunes. Notamment quand ils utilisent des leurres de surface et que surgit toutes dents dehors la gueule du grand carnassier, aux dimensions parfois impressionnantes, on l’a déjà dit, et d’une combativité étonnante. De quoi faire rêver des pêcheuses et des pêcheurs en herbe, régulièrement "nourris" de photos et autres vidéos plus alléchantes les unes que les autres.

Samedi 29 avril, dans le département, de très bons parcours attendent les pêcheurs de brochets. Du bord ou en bateau, et entre amis très certainement, il faudra se préparer à vivre des moments mémorables. Ne surtout pas oublier l’épuisette…

  • Les conseils d'Adrien Bousquet,
    président de la Compagnie des guides aveyronnais

Adrien Bousquet.
Adrien Bousquet. Repro Centre Presse

Partenaire de la fédération départementale de pêche, la Compagnie réunit actuellement 13 guides de pêche diplômés. Les guidages ont lieu sur l’ensemble du département et intéressent plusieurs techniques : truite (mouche sèche, toc nymphe, toc, Tenkara), carnassiers en bateau, carpe, utilisation d’échosondeurs. Les séances et les stages concernent tous les publics et de tous âges. À l’occasion de l’ouverture du brochet, Adrien Bousquet livre quelques conseils.

"Une ouverture du brochet, c’est toujours une belle journée, parfois inoubliable, car ce carnassier est vraiment combatif, quand on le tient au bout de la ligne. Que ce soit du bord ou à partir d’un bateau, j’ai envie de donner une petite recette toute simple. En sachant que le brochet voit et ressent très bien ce qui se passe au-dessus de lui, vous pouvez utiliser des leurres durs qui plongent peu. Un brochet qui chasse peut monter vers sa proie, bien qu’il se trouve à 3, 10 ou 15 m de profondeur ! On peut, par exemple, utiliser des leurres durs à bavette type Minnow de 6 à 20 cm. Ensuite, le leurre souple ne doit pas être forcément très lourd, une plongée en douceur peut être très payante. Par ailleurs, en pêchant sous la surface, vous réduisez le nombre d’accrochages. Évidemment, quand le brochet n’est pas mordeur, c’est plus compliqué. D’où l’intérêt, si c’est possible, de pêcher toute la journée, avec l’espoir de pêcher au bon endroit, avec le bon leurre et au moment du pic d’activité. J’ai vu certains pêcheurs capturer deux brochets en une heure et d’autres rien de la journée. C’est ça le charme de la pêche, qui demande de la chance et beaucoup d’expérience ! Je voudrais insister sur un dernier point, la manipulation du poisson quand on souhaite le relâcher. Prenez avec vous une épuisette adaptée aux carnassiers, une pince classique et une grande pince pour décrocher les hameçons des tridents. À la fois pour éviter de se blesser mais aussi pour libérer le plus rapidement possible le brochet sans le blesser. Pour le mesurer, privilégiez une toise bien humide, en sachant que moins on manipule les poissons et mieux c’est !"

Compagnie des guides : www.pecheaveyron.fr onglet "apprendre à pêcher"

 

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