NFT, le nouvel atout de l’industrie musicale ? 

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    NFT, le nouvel atout de l’industrie musicale ? 
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BPI France

"Le web3, les NFT ou encore l’intelligence artificielle sont en passe de révolutionner la manière dont nous consommons de la musique", explique Perrine Guyomard, responsable business, développement et innovation chez Warner Music. Travaillant avec toutes les business unit de la major, cette dernière est convaincue de la pertinence de pousser ces nouvelles technologies dans l’hexagone : "Je pense que le marché français se caractérise par un véritable attrait pour l’innovation". Même son de cloche du côté de Robin Champseix, cofondateur de Billy, une startup spécialisée dans la billetterie NFT. Passionné de longue date par la blockchain et les valeurs (désintermédiation, transparence, sécurité) que ces dernières portent, cet ancien data scientist  formé à Télécom Paris, a d’abord fait ses armes comme consultant avant de se lancer avec Etienne Vaast un ancien camarade d’études. "L’histoire fait sourire. Avec Etienne on est devenu pote en soirée, on a fait beaucoup de festivals ensemble. Lors d’un événement à Amsterdam, il se retrouve avec un billet qui avait déjà été vendu plus de trente fois sur le marché secondaire ! Cette expérience nous a fait prendre conscience qu’il y avait quelque chose à réinventer dans l’industrie de la billetterie ", explique l’entrepreneur. 

"Les NFT sont un moyen pour nous de parvenir à créer des relations plus riches entre les artistes et leur public"

Pour les événements à forte demande, il y a un marché secondaire, souvent non maîtrisé. On l’a encore vu pendant la finale de ligue des champions au stade de France il y a 1 an ou 3000 personnes se sont retrouvés avec un faux billet. "Les billets électroniques sont actuellement des PDF. On peut les dupliquer et les revendre en dupant les acheteurs ou en acheter plusieurs pour les revendre à des prix supérieurs.", précise Robin Champseix. L’avantage des jetons non fongibles tient à la traçabilité et l’authenticité qu’apporte la blockchain. Si un NFT est revendu, il n’est plus dans le wallet (ou coffre digital) de la personne. Impossible donc de le revendre plusieurs fois.

Les organisateurs peuvent également décider des règles sur le marché secondaire. Soit empêcher la revente plus chère, soit l’autoriser et percevoir des royalties lors de chaque transaction. "On propose des paramètres du smart contrat qui régissent la vente primaire et secondaire. On offre le choix aux organisateurs d’empêcher la revente ou de la contrôler et en bénéficier !", souligne le directeur général de la jeune pousse.

Si l’utilisation de jetons non fongibles par l’industrie musicale n’en est encore qu’à ses balbutiements, son usage pourrait cependant se développer rapidement, comme le laisse entendre Perrine Guyomard, responsable business, développement et innovation chez Warner Music. "L’audience de nos artistes est de moins en moins "passive" et cherche de plus en plus à créer un rapport communautaire. Je pense que les NFT sont un vrai moyen pour nous de parvenir à créer des relations plus riches entre les artistes et leur public", développe-t-elle.

Une opportunité inédite de conserver des commissions sur le marché de l’occasion

La major du disque a récemment passé un partenariat avec LGND music, afin de distribuer des vinyles digitaux, sous forme de jetons non fongibles. "L’intérêt pour les fans, c’est de retrouver ce côté "collection" perdu avec l’avènement du streaming", explique Perrine Guyomard. Les mélomanes ne sont pas les seuls à trouver leur compte au travers de cette solution. Le développement de titres de propriété numériques comme support musical est aussi l’opportunité inédite pour les labels et maisons de disques de conserver des commissions sur le marché de l’occasion. 

Au-delà de la transparence des échanges et innovations dans la distribution, si les acteurs du divertissement et notamment de la musique misent tant sur les NFT c’est aussi parce qu'ils permettent d’enrichir l’expérience utilisateur. Cela passe, notamment, par la création d’offres exclusives pour les détenteurs de jetons non fongibles. "On peut par exemple imaginer des accès en coulisses lors d’événement", précise la responsable business, développement et innovation de la major. Pour le cofondateur de Billy aussi l’expérience est un facteur clé de succès. "Nos clients sont particulièrement sensibles au fait que l’on puisse conserver les billets après l’événement pour les collectionner, les troquer, les vendre ou simplement les garder en souvenir", explicite-t-il. De quoi mettre une pièce - non fongible – sur le développement de ces technologies pour les années à venir.

Cet article a été publié initialement sur Big Média NFT, le nouvel atout de l’industrie musicale ? 
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