Le grand gibier, éternelle bête noire des chasseurs aveyronnais

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  • Autour du président Authier, des représentants du monde de la chasse à la rencontre des adhérents.
    Autour du président Authier, des représentants du monde de la chasse à la rencontre des adhérents.
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Xavier Buisson

Valorisation de la venaison, initiatives en faveur de l’environnement et de la sensibilisation des plus jeunes et, comme chaque année, dégâts causés par un grand gibier en voie de développement dans le département ont été les fils conducteurs de la récente assemblée générale des chasseurs aveyronnais.

Les représentant des quelque 540 sociétés, associations communales ou chasses privées dans le giron de la fédération des chasseurs de l’Aveyron étaient ce samedi 22 avril réunis à l’Espace animation de Luc pour, selon les mots de leur président Jean-Pierre Authier, un "moment de dialogue avec l’ensemble des adhérents". Une assemblée générale annuelle autour notamment d’une problématique lancinante, depuis plusieurs années : les populations de grand gibier, qui "restent importantes" dans l’Aveyron, et surtout les dégâts qu’elles génèrent dans les cultures.

Des dégâts qui contraignent la fédération à verser des indemnisations, évaluées à près de 250 000 € pour l’année passée. "Notre rôle est de stopper ce grand gibier en prélevant davantage. Pour cela il faut des effectifs au moins constants mais aussi une bonne organisation des chasseurs sur le territoire", résume le président. Selon Jean-Pierre Authier, élu jusqu’en 2028, les remontées du terrain font état d’une diminution de la présence du grand gibier dans le Sud du département, un secteur où il reste cependant "très présent", et une présence accrue "dans l’Ouest et le secteur du bassin houiller".

"Le long épisode de sécheresse n’a pas permis à tout le monde de chasser correctement et de prélever assez de sanglier pour contenir les dégâts, doublé d’une hausse spectaculaire du prix du blé et du maïs, la facture s’annonce salée pour 2022-2023", a-t-il résumé.

La viande de gibier, "outil de communication important"

Les conseillers régionaux Max Alliès et Pascal Mazet ont assisté aux échanges, le premier tenant à rappeler les ambitions de la présidente Carole Delga pour la chasse en Occitanie : "Que les chasseurs travaillent sur la sécurité et la manière de partager l’espace avec les autres usagers, au maintien de la biodiversité et à la valorisation de la venaison".

Sur ce dernier point, la fédération aveyronnaise est selon son responsable "de loin le plus abouti" des sept territoires d’expérimentation avec des dons de viande de gibier "aux Restos du cœur, aux propriétaires, voisins et amis". "La viande de gibier est un outil de communication important auprès d’un public en recherche d’authenticité, de circuit court et de goût", a affirmé J.-P. Authier, alors que la fédération aveyronnaise monte en puissance sur cette pratique par le biais d’une entente avec un abattoir spécialement dédié.

Pascal Mazet, conseiller régional, a pris la parole pour réaffirmer sa volonté de "représenter les chasseurs" au sein de la Région, affirmant, fraîchement convaincu, qu’il allait "essayer de passer son permis de chasse très rapidement" à la lueur de la sensibilisation au milieu effectuée par le président Jean-Pierre Authier.

GPS sur les sangliers, restaurations, haies et animations

Bien d’autres chantiers ont rythmé l’année passée et occuperont la suivante : des collectes afin de réaliser des analyses génétiques sur les cervidés de l’Aubrac, une mobilisation pour surveiller la tuberculose bovine, dont un premier cas a été décelé dans l’Aveyron, la plantation de haies, la création de vergers, la restauration de pelouses sèches, de mares ou de zones humides, l’"installation" de GPS sur des sangliers dans le Sud-Aveyron "pour mieux comprendre leur comportement vis-à-vis des routes et autoroutes", des animations scolaires, notamment autour des espaces naturels sensibles… En résumé, les chasseurs restent les "premiers écologistes de France" mais aussi des "éducateurs" des "jeunes pousses" pour Jean-Pierre Authier.

En fin de réunion, plusieurs distinctions honorifiques ont été décernées, à commencer par le Trophée de la biodiversité, remis à la société de chasse de Mostuéjouls, "durement touchée par les incendies et investie auprès des sapeurs-pompiers pour les guider dans leur lutte contre le feu" l’été dernier. Trois de ses représentants étaient présents pour recevoir ce trophée (qui souligne aussi leur implication dans la "reconstruction") ainsi qu’un chèque de 2000 €.

Le plus ancien des administrateurs de la fédération, Jean Lapeyre, a lui aussi eu droit aux honneurs, une médaille d’or venant récompenser son implication sans faille et de longue date au service des chasseurs du département.

Une relève suffisante ?

Avec 300 nouveaux permis de chasse délivrés chaque année (dont 10 % à des femmes ou jeunes femmes), les chasseurs espèrent que la relève sera suffisante pour que la fédération puisse continuer à mener à bien ses missions. L’Aveyron compte cette année près de 10 500 chasseurs… "mais on en perd chaque année", regrette Jean-Pierre Authier, à la tête depuis l’an dernier et sa réélection d’une "équipe remaniée, féminisée et rajeunie", ce dont il s’est félicité devant un auditoire de près de 400 chasseurs.

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