La Villeneuvoise Hélène de Quelen, architecte voyageuse installée dans le Gers

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  • "Dans mon métier, on ne s’arrête pas à six heures du soir en quittant le bureau. On se projette tout le temps."
    "Dans mon métier, on ne s’arrête pas à six heures du soir en quittant le bureau. On se projette tout le temps." Reproduction L’Aveyronnais - Anthony Heintz
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Emmanuel Pons

Installée dans le Gers, la Villeneuvoise Hélène de Quelen dirige Bamboo Architectures. Agence où elle insuffle tout son dynamisme et son enthousiasme, sa créativité et son ouverture d’esprit, fruits de multiples voyages qui ont élargi son horizon.

Huit enfants, nés entre 1949 et 1970. Hugues, Élisabeth, Antoine, Sabine, Tanguy, Bertrand, Hélène et Guénola. "Il y a plus de vingt ans d’écart entre le premier et le dernier", dit Hélène de Quelen, architecte installée dans le Gers, qui a grandi, avec sa famille, à Villeneuve-d’Aveyron. Où sa mère, Jacqueline, âgée de 96 ans, est toujours installée.

"Je garde de très bons souvenirs de mon enfance en Aveyron. J’allais à l’école à Capdenac car mon père, Pierre, était prof d’histoire-géo et latin, là-bas. Il avait une Deuche dont il avait découpé les ailes et qui faisait des embardées dans les virages de La Valette, entre Foissac et Capdenac", sourit l’Aveyronnaise, née à Villefranche-de-Rouergue en 1964.

"Enfant, je ne m’ennuyais jamais"

"J’avais de super copines, je faisais beaucoup de sport. Je ne m’ennuyais jamais et, surtout, j’avais la chance d’avoir des parents très ouverts. Entre la sixième et la terminale, je suis partie tous les étés à l’étranger, dans le cadre d’échanges. Et ensuite, on accueillait les petits étrangers en Aveyron, se souvient-elle. Ma curiosité s’est décuplée grâce à ses rencontres."

Après le collège, la jeune Hélène s’inscrit au lycée Saint-Jo de Villefranche-de-Rouergue mais rejoint le lycée Champollion de Figeac pour passer son bac S. "Il y avait un niveau de folie. Que des tronches ! Pour la première fois, je me suis dit que je n’étais pas si douée." En 1982, tout juste bachelière, elle s’installe à Toulouse, inscrite à l’école d’architecture, au Mirail. "Je trouvais ça fabuleux et un peu compliqué. Pour la première fois, on ne me demandait pas de ressortir le cours. On nous proposait une culture très large. Il n’y avait pas une seule vérité, mais mille, s’enthousiasme-t-elle. Et on se remettait tout le temps en question."

Un périple de deux mois aux États-Unis

Et trente-cinq ans plus tard, "c’est toujours une remise en question permanente", souligne Hélène de Quelen, dont l’agence d’architecture Bamboo est installée dans le Gers, à L’Isle-Jourdain, à une quarantaine de kilomètres de Toulouse.

Toulouse où elle passe "six belles années d’étudiante", tout en continuant à voyager, l’été. Berlin, le Canada, chez sa sœur au Liechtenstein… Et surtout une aventure de deux mois aux États-Unis, munie d’un pass qui lui permettait de voler sans limite à travers tout le pays. "J’avais cent francs par jour que j’utilisais pour aller de l’aéroport à la ville avec la navette et acheter des pellicules photo, explique-t-elle. Je mangeais dans l’avion pour économiser et je dormais chez les gens avec lesquels je sympathisais, au fil de mes rencontres à travers le pays. En soixante jours, Je ne suis jamais allée à l’hôtel ou en auberge de jeunesse." Un périple qui marque l’étudiante et qui la conforte dans son choix de devenir architecte. "Dans mon métier, on ne s’arrête pas à six heures du soir en quittant le bureau. On se projette tout le temps. Découvrir le monde m’a ouvert d’autres horizons."

Bamboo Architectures, en 2011

Tout juste diplômée, la jeune architecte trouve un travail dans une boutique qui vend des salles de bains sur mesure. "Je dessinais tout et je suivais les chantiers avec tous les corps de métiers. Ça m’a appris le sens du détail. J’ai été trois ans en CDI avant de continuer à mon compte, à 27 ans, en 1991, toujours pour la même société. En même temps, j’ai commencé à développer mon activité." Indépendante depuis plus de trente ans, au début en nom propre, Hélène de Quelen fonde Bamboo Architectures, en 2011. "Bamboo parce que je ne voulais pas mettre mes initiales. Je voulais un truc joli à l’oreille. Et puis c’est le matériau le plus universel du monde. On peut tout faire avec du bambou."

Installée depuis 1991 dans le Gers, où son mari est exploitant agricole, Hélène de Quelen a déménagé ses bureaux en 2020, après 30 ans passés à Toulouse, à L’Isle-Jourdain. Une ville où elle a conçu l’école ou encore l’hôtel-restaurant L’Échappée Belle, avec sa consœur Fabienne Larcade. "Du gros œuvre aux finitions, précise-t-elle. Le porteur du projet voulait "un truc exceptionnel". Alors Je m’étais vraiment amusée à tout dessiner, pensant que ça ne passerait pas. Et tout a été globalement accepté", se souvient l’architecte qui, avec son équipe, a travaillé sur de nombreuses réalisations. Avec même la rénovation d’une ferme en pierre, en Aveyron. Département où la Villeneuvoise aime retrouver sa très nombreuse famille.

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